jeudi 19 septembre 2013

SOMMAIRE GENERAL

SOMMAIRE GÉNÉRAL
LES RELATIONS D'INTELLIGENCE CRÉATIVE
© Claude Khal 2013



SOMMAIRE de la Communication RIC I

Architectures cognitives
et stratégies comportementales 

Introduction
Janus et la double partition cognitive et comportementale 

1er Volet

Le besoin et le désir 

1 - L'inné et l'acquis
A - L'inné biologique
B - L'acquis culturel
C - L'Homme, héritier et constructeur • Les stratégies innovantes 

2 - La bio-conscience 
A - La surconscience α innée 
B - La subconscience β génotypique innée 
C - La conscience culturelle Δ acquise
D - L'évolution du champ conscientiel 

3 - Organisation neuronale des structures cognitives 
A - Organisation générale de l'utilisation de toute information
B - Le réseau neuronal 
C - Les connexions neuronales fonctionnelles 

4 - Les mémoires performantes 
A - Les mémoires biologiques et culturelles
B - Les archives mémorielles 
C – La mémoire iconique
D - Les fonctions mémorielles
(discrimination perceptive, mémorisation, évocation des souvenirs, imagination, 
perception de l'avenir, mémoire et comportement) 

2ème Volet

Stratégies comportementales 

5 – Structures et stratégies intelligentes 
A - Fondements biologiques du comportement inné
B - Toute action est effet d'émotions
C - L'attachement fusionnel et la distanciation objectale
D - La recherche du plaisir, l'évitement du déplaisir et l'angoisse
E - L'égocentrisme bio-narcissique
F - L'affrontement œdipien 

6 - L'espace de réaction comportementale 
A - L'investissement exocentrique compensatoire
B - La liberté ou l'épreuve du choix
C - Les états fantasmatiques 

7 - Quelques profils comportementaux 
A - Les réflexes de base d'attachement et d'évitement
B - Prééminence naturelle des comportements coopératifs
C - Le comportement de rencontre érotique
D - Les comportements régulateurs (nourriture, sommeil, rire)
E - Les susceptibilités psycho-somatiques 
(stimulations précoces, immunité, prédisposition aux accidents,
altérations de santé, schizophrénies) 

Conclusion : L'espace d'intelligence culturelle 

LIENS pour aller plus loin


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SOMMAIRE de la Communication RIC II

Les stratégies de l'intelligence 

1 - L'intelligence cognitive 
A - L'intellection
B - La cognition

2 - La cognition rationnelle artisanale 
A - L'espace conceptuel
B - La stratégie de reconnaissance intellective
C - Le raisonnement et l'analyse intellective
D - La vérité rationnelle
E - La pensée rationnelle
F – L'axiomatisation 

3 - Les facultés de maîtrise et d'orientation intellectives 
A - L'attention
B - La conscience intentionnelle et la volition
C - L'inventivité 
D - Le pseudo-rationnel onirique (dit irrationnel) 

4 - L'apprentissage cognitif culturel

5 - Les seuils du savoir intellectif 

Liens et voies de recherche pour aller plus loin


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SOMMAIRE de la Communication RIC III


Expériences vécues de la naturéalité

1 - La nécessité et le devoir de connaissance 
A - Le devoir de connaissance
B - La connaissance non-intellective 

2 - La voie personnelle supra-rationnelle 
A - La mise en abîme
B - La lucidité 

3 - Approches préliminaires 
A - L'épreuve du premier pas
La mise à nu / la solitude / le silence / « l'inaction » active / la simplicité / le temps
B - Le « vide » 

4 - L'ascèse purgative 
A - L'épreuve du miroir
B - L'expérience de la mort
C - L'ouverture au réel actif 

5 - L'épreuve du point central 
A - La mise à jour
B - Le surgissement, expérience unitive de l'intelligence totale 

6 - Le connaissant 
A - Le né-nouveau
B - Au delà du bien et du mal, du vrai et du faux, du juste et de l'injuste 

7 - L'insertion du connaissant dans la société 

LIENS et voies de recherche pour aller plus loin



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SOMMAIRE de la Communication RIC IV




1 - L'espace actif de la faculté de représentation 
et les comportements de communication 
A - Le signe-lien
B - Statut instrumental du langage
C - Inné et acquis dans les comportements communicatifs
D - Langage et émotion 

2 - La relation pensée - réalité objectale 
A - Langage et pensée
B - Le signum - signature iconale
C - Le signum, élément et outil de connaissance 

3 - De la parole à sa figuration graphique 
A - Le signum vocal (phonique)
B - Le signum iconal phonétique (graphème pictographique)
C - Les sonagrammes 

4 - Le langage organographique 
A - Une cosmogonie de la parole
B - Grille organophonétique et organographique 

5 - Les relations intra-organographiques 
A - L'agencement séquentiel
B - Règles d'assemblages et démarche vérificatrice
C - Le témoignage organographique 

6 - Portée de l'écriture (pleine) organographique 
A - Les langages limitatifs
B - Modernité de l'écriture organographique
C - Niveaux informationnels du signum organographique
D - Le pouvoir de maîtrise 

7 - Les écritures vidéographiques 
A - La réplication
B - La reproduction
C - La pictographie narrative (dessin, B.D.)
D - La schématisation organigrammatique 

8 - La graphie symbolique 
A - Le signum idéographique
B - Le signum sténographique narratif 

9 - Lecture iconologique et stratégie d'apprentissage à l'intelligence du réel 
A - Par le signum-sève commence le savoir
B - Le dynamisme lecture - écriture 

LIENS et AXES DE RECHERCHE pour aller plus loin



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SOMMAIRE de la Communication RIC V




Introduction à une symbolique expérimentale 

1 - Valeur descriptive des Nombres

2 - Valeur expressive des phonèmes

3 - Valeur descriptive expressive des signes idéographiques et sténographiques 
A - Les signes de base
B - Les signes sténographiques 

4 - Valeur des métaphores sculpturales et architecturales

5 - Valeur expressive de la symbolique érotique

6 - Valeur expressive de la symbolique mythologique religieuse

7 - Valeur expressive de la symbolique animale

8 - Valeur expressive de la symbolique des couleurs

9 - Valeur expressive des psychodrames initiatiques 

(NOTE : La valeur expressive de la gestualité chorégraphique est insérée dans le chapitre 3 
sur l'intelligence des corps des « Novaliens».



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SOMMAIRE de la Communication RIC VI




1 - Le projet pédagogique 
A - Le projet novalien
B - De l'unicité conceptuelle à l'harmonie opérative 

2 - La démarche réalistique 
A - La connaissance rationnelle intellective analytique
B - Vers l'infaillible réalité
C - L'expérience supra-rationnelle unitive
De l'homme-taupe à l'homme-lynx
D - Le besoin d'initiation aux connaissances et aux arts 

3 - Les situations inculturelles infantilisantes - L'éducastration
A - Dressage parental?
B - Dressage scolaire ?

4 - L'enfant et ses besoins 

5 - L'enseignement-initiation à la verticalité 
A - Objectifs de l'enseignement novalien
B - L'acte pédagogique initiateur
C - Les stades éducationnels 

6 - Les initiateurs 
A - Les parents
B - Le premier apprentissage par la vie communal
C - Les instructeurs-inspirateurs, animateurs
Action pédagogique de l'enseignant 

7 - L'atelier de pédagogie directe (de l'éducation à l'induction) 
A - Intéressement pédagogique et autodidaxie
B - Stratégie coopérative
C - Tout est ressource d'enseignement 

8 - Parcours pédagogique : 
De l'initiation aux maîtrises en 22 points 

9 - Initiation professionnelle aux métiers 
A - Les Unions de francs-métiers
B - Le parcours professionnel
Apprentissage, qualification, maîtrise, expertise
C - Relations interprofessionnelles et fichiers d'identité 

10 - L'initiation à la connaissance unifiante et à l'expérience de la réalité

11 - Les centrales pédagogiques et de documentation 
A – Les outils pédagogiques
1)- Les centrales pédagogiques
2)- Une banque centrale encyclopédique

B - Les centres de documentation encyclopédique 
1)- Un système mondial d'information scientifique 
2)- Structure de documentation informationnelle

C - Les appoints informationnels
1)- L'appoint télévisuel et numérique
2)- Les périodiques informationnels 

12 - L'insertion dans le chantier sociétaire 

LIENS et VOIES de RECHERCHE sur la PÉDAGOGIE

jeudi 7 mars 2013

PÉDAGOGIE ET INTELLIGENCE CRÉATIVE

COMMUNICATION RIC VI

PÉDAGOGIE

ET INTELLIGENCE CRÉATIVE



SOMMAIRE de la Communication RIC VI


1 - Le projet pédagogique

A - Le projet novalien

B - De l'unicité conceptuelle à l'harmonie opérative
 
2 - La démarche réalistique

A - La connaissance rationnelle intellective analytique
B - Vers l'infaillible réalité

C - L'expérience supra-rationnelle unitive De l'homme-taupe à l'homme-lynx
D - Le besoin d'initiation aux connaissances et aux arts
    3 - Les situations inculturelles infantilisantes -  L'éducastration
      A - Dressage parental ?       B - Dressage scolaire ?
4 - L'enfant et ses besoins


5 - L'enseignement-initiation à la verticalité

A - Objectifs de l'enseignement novalien

B - L'acte pédagogique initiateur

C - Les stades éducationnels


6 - Les initiateurs

A - Les parents

B - Le premier apprentissage par la vie communale
C - Les instructeurs-inspirateurs, animateurs - Action pédagogique de l'enseignant


7 - L'atelier de pédagogie directe (de l'éducation à l'induction)
A - Intéressement pédagogique et autodidaxie       B - Stratégie coopérative

C - Tout est ressource d'enseignement


8 - Parcours pédagogique : De l'initiation aux maîtrises en 22 points
 
9 - Initiation professionnelle aux métiers

A - Les Unions de francs-métiers

B - Le parcours professionnel - Apprentissage, qualification, maîtrise, expertise

C - Relations interprofessionnelles et fichiers d'identité
 
10 - L'initiation à la connaissance unifiante et à l'expérience de la réalité
 
11 - Les centrales pédagogiques et de documentation
A – Les outils pédagogiques

1)- Les centrales pédagogiques       2)- Une banque centrale encyclopédique
B - Les centres de documentation encyclopédique
1)- Un système mondial d'information scientifique
2)- Structure de documentation informationnelle
C - Les appoints informationnels

1)- L'appoint télévisuel et numérique       2)- Les périodiques informationnels
 
12 - L'insertion dans le chantier sociétaire


LIENS et VOIES de RECHERCHE sur la PÉDAGOGIE
                                                                                                                                                                                       


« Il y faut beaucoup plus qu'une éducation :
une fraternité. »
Jean-Claude Morin

« Il est facile de commencer.
Le plus dur est de continuer. »
Proverbe japonais




VI - 1 - LE PROJET PÉDAGOGIQUE

VI - 1 - A - Le projet novalien

Notre refus de laisser les hommes se débattre dans des jeux vains et dangereux se conjugue avec notre devoir de renouveler la connaissance et sa formulation, en accord avec l'autorité des ultimes résultats scientifiques tout en veillant à éliminer autant que possible les équations personnelles. Nous n'avons jamais cherché à nous institutionnaliser, notre garant étant notre désintéressement. Notre aspiration à réintroduire la connaissance dans la quotidienneté avec la contribution de tous les coopérants et notre exigence d'épanouir tout l'homme en tout homme seront le témoignage de notre rôle catalyseur et fondateur. Notre volonté de redistribuer les valeurs cardinales (poly)culturelles de redressement et de réorganiser les muances cohérentes par le développement prioritaire de toutes les formes d'instruction afin d'établir dès maintenant les conditions responsables du comportement social futur de l'individu, toutes ces exigences novaliennes constitutives, longtemps philosophèmes sous tension discursive, nous assignent enfin l'occasion de commencer effectivement l'œuvre qui nous éprouvera. Par cette communication, nous inaugurons le programme de la partie réalisationnelle novalienne.

VI - 1 - B - De l'unicité conceptuelle à l'harmonie opérative

Le déchirement survenait invariablement quand l'impuissance opérationnelle s'opposait à la puissance conceptuelle. La raison était, principalement, dans le fait que cette conception, inachevée, semait des lacunes qui rendaient le projet mal accepté et inacceptable pour une grande partie des concernés. Conscients de ce problème, nous avons dénombré les données exactes et redéfini toutes les difficultés, les approchant par une radicalisation sans concessions qui a tout remis en question. D'où la relative hardiesse synthétique de nos vues terminales (mais non pas définitives), concluantes, nouveau départ - en fonction de laquelle toute notre architecture pédagogique s'ordonne.
Nous n'avons pas cherché à nous singulariser par une doctrine à tout prix originale, mais à (re)trouver une solution pour que la société humaine puisse vivre en harmonie naturelle opérationnelle et sans possibilité pour des individus malintentionnés d'abroger le « contrat » social naturel. Cette solution, que nous avons présenté en plusieurs étapes, souligne la nécessité d'un organisme sociétaire multicellulaire et d'une organisation, à l'échelle planétaire, en associations corporatives professionnelles, unions ou guildes de métiers. Conditions pour une vie harmonieuse, au plus proche des lois naturelles gouvernant tout organisme vivant.
Nous sommes conscients qu'il ne nous suffit pas d'écrire ou de parler pour convaincre ou simplement être compris, et qu'il nous faut transformer par nous-mêmes les structures du passé en structures plus communautaires et coopératives, moins individualistes et moins anxiogènes... Mais, à l'étape actuelle de notre travail, nous continuerons à exposer notre programme. Nous sommes arrivés à la partie réalisationnelle. Dans cette communication, nous informons de nos propositions pédagogiques. L'éducation fait la révolution. On ne peut introduire une modification structurale radicale de la société sans y préparer l'ensemble de ses membres par les structures éducationnelles informationnelles adéquates. - Mais faut-il, auparavant, former les formateurs, les instructeurs, les éducateurs, les animateurs, les initiateurs - clés de toute réforme. De réforme urgente, sinon indispensable.


VI - 2 - LA DÉMARCHE RÉALISTIQUE

L'ouverture à l'intelligence de la réalité est le fondement (éthique) de l'homme. Et toute ignorance, sans être une infériorité, est une restriction à la liberté. Le devoir de chaque homme est de rechercher la logique de la réalité et les lois universelles qui la fondent (l'axis), de dépasser l'atomisation des connaissances en intégrant les divers éléments de la réalité mosaïque en un tout intelligible, et d'y découvrir l'ordre rigoureux des phénomènes là où semble régner la contingence. Au lieu de mourir chaque jour dans l'ignorance de soi et du monde.
La réalistique est la découverte logique des structures quantiques de l'Être - de l'entière universelle réalité des quanta, énergies supraluminale, infraluminale, atomique, biologique et sociale, tout aussi bien que du devenir concret de la société. Par une suite de démarches logiques, intellectives rationnelles - sciences descriptives indépendantes des aléas psychiques -, et supra-rationnelles - connaissance vécue -, on se rapproche du résultat escompté. La première démarche, la connaissance des structures, dit la cohérence par l'analyse du multiple. La seconde, l'expérience vécue, dit l'évidence, la conscience de l'Un. L'intelligence est à la mesure de la puissance interrogative et combinatoire. Et en même temps que s'accroît l'intelligence, grandit l'univers et se multiplient nos interrogations.

VI - 2 - A - La connaissance rationnelle intellective analytique

Il est malaisé de comprendre la nature spécifique du biotype humain et des instances quantiques de l'Être, sans s'informer au préalable des conditions générales d'existence et d'expérience, ainsi que des caractéristiques physiologiques et comportementales des vivants organismiques sur Terre, et dont l'homme est le couronnement, le nœud d'évidence. Les exigences rationnelles exigent de voir et de comprendre avec les yeux de l'intelligence analytique et des arguments matriciels suffisants. L'intuition de l'évidence est insuffisante. Il faut la rigueur et la précision.
La rigueur et la précision dans l'inventaire encyclopédique de toutes les observations, expériences et connaissances possibles, dans le but de préciser et de valider, de confirmer ou d'invalider les thèses, de rechercher les concordances, les variations concomitantes, etc. Ce qui implique une méthode de pensée, une technique de découverte et de vérification qui refuse de se fonder sur la pure conscience individuelle, jouet de multiples conditionnements, et qui ne puisse rejeter ce qui dérange les raisonnements établis. Il s'agit donc d'un projet de connaissance rigoureuse, d'une méthode de savoir relevant l'intelligibilité des structures et tendant à la systématisation des connaissances fragmentaires en un ensemble rationnel précis, cohérent.
Ce trajet intellectuel dégage les liens de nécessité entre les éléments, les nécessités causales (les conditions paramétriques), fait l'inventaire précis des lois matricielles de la réalité quantique, identifie les phénomènes, les relations existentielles d'équivalences ou d'exclusion mutuelle, les décrit, les explique, les prouve en validant toute argumentation... L'expérimentation analytique opère en prélevant, isolant un aspect par l'observation partielle d'un objet, la vérification qui précise ses fonctions, s'instruisant ainsi par ce qu'on découvre, démonte et reconstruit, la classification par coordinations solidaires ou par subordination à d'autres phénomènes, et enfin par la descriptive, la distinction et l'extension des conclusions, suivant une déduction analytique formelle inclusive et conclusive. Technique démonstrative par axiomes et définitions.
A travers l'expérience vérificatrice qui interroge la réalité sur les lois qui la fondent, l'attitude explicative, qui va de l'apparence à ce qui la justifie, parcourt la logique existentielle et définit les lois à validité infaillible, les variables complexes et les rapports immuables. Elle vise à connaître bien ou mieux le peu que l'on sait. La démarche intellective procède suivant des méthodologies propres à chaque science. Le traitement logistique en science de la preuve procède selon deux méthodes complémentaires. La méthode analytique, démonstrative, heuristique, (régressive), remontant des effets aux causes, des causes particulières aux causes générales et la méthode synthétique, descriptive, explicative, critique, (progressive), allant du plus connu au moins connu.

Les axiomes sont des conclusions affirmées dans la mesure où le raisonnement antérieur les valide et qui deviennent, dès lors, départ d'un raisonnement ultérieur. Autrement dit, ce sont des énoncés provenant de l'analyse démonstrative et qui deviennent définitions référentielles expliquant la raison des effets et légitimant une axiomatique générale. La conscience rationnelle, par son effort d'axiomatisation, saisit un système de relations par vision active et les met en relation par des déductions achevées et une suite d'inductions, glissant dans une continuité cohérente, dans un système de rapports homogènes. Et toute chaîne d'évènements s'écoulera, par suite, à travers les référentiels-axiomes qui cernent le plus près possible les données d'identité et d'infinité et transforment l'information en signification.
Les formulations symbologiques relèvent de la technique de saisie relationnelle, rapide (abréviative), sûre (par des formules fixes - algébrique), mécanique (induite par un automatisme mental) et pertinente (choisie selon ce qui convient le mieux à l'approche entreprise). Elles sont les auxiliaires précieux du raisonnement au même titre que tous les instruments technologiques, théories matérialisées...
Le manque de rigueur, les rhétoriques hallucinatoires, les connaissances qui s'occultent, l'ir-rationnel (qui n'est qu'un défaut de rationalité), l'illusion et les querelles de mots en sont pourtant les ersatz, tout jugement, dans ce cas, n'étant qu'une estimation, une appréciation plus ou moins arbitraire... Et toutes les divergences d'opinion ont leur source dans l'emploi de termes différents pour signifier la même chose. La rationalité semble être « le fou dangereux » de l'intelligence. Mais la connaissance intellective est, finalement, comme la poésie. A travers l'absolu des mots, elle ne recherche que l'absolu silence, l'Être en soi, d'une infinie présence.

VI - 2 - B - Vers l'infaillible réalité

L'observation scientifique de la réalité nous révèle d'abord que tout est effet de causes actives. Tout révèle la dépendance et l'interdépendance effective des phénomènes et des événements. Les faits s'engendrent les uns les autres, en permutations constantes. Chaque nœud est résultat du précédent et condition des suivants... Les implications causales déterminent des effets définis, dans la mesure où elles sont connues.
Puis, qu'en effet, le réel est, d'une part, le déjà connu, le visible, le compréhensible et, d'autre part, le non-encore connu, l'in-visible non encore capté, le non-encore compréhensible, l'à-découvrir, aussi bien dans le détail que dans sa totalité. Autrement dit, il n'y a pas de sur-réalité absolue, de sur-naturel, ni de mystères, ni de secrets. Le surnaturel n'est que l'in-habituel. C'est qu'en fait, il n'y a que des ignorances, des lacunes dans notre connaissance. Et les différentes philosophies ou les différentes sciences sont, justement, des stades dans l'approche cognitive de la réalité. Il y a une réponse mais combien de mots et de systèmes différents pour l'exprimer ! C'est ce qui fait apparaître ces réponses comme partielles et provisoires. Et l'Homme est bien « la mesure de toute chose », comme le disait le sophiste grec Protagoras.
L'observation scientifique de la réalité nous révèle enfin que la réalité est vivante, qu'il n'y a rien de profane et rien de sacré, que le réel est un ensemble de relations structurales entre les différentes parties d'un tout. Que rien n'est centre ou plutôt que tout est centre, que tout est nœud, que tout est rencontre, que tout est lien. Que tout est plein, sans replis, que tout enclos est relatif. Qu'il n'y a pas de hors-texte, que tout est dans-le-texte, plein-Être. Vie.
Que tout est convergence d'énergies et de lois en résonance, orientées dans des dimensions chrono-spatiales directionnellement définies, et qui affectent simultanément tous les niveaux d'existence. Que tout se réalise constamment, mais que rien ne cesse d'être. Que tout se transforme, que ce qui commence finit et que toute fin est un nouveau commencement. Comme toute phrase dans un texte, elle paraît discontinue tandis que le réel, le texte du réel, est continu. Mais qu'à la limite supra-luminale, rien ne se réalise plus, l'absolu énergétique quantique étant ce moment présent, sans limite, éternel, infini - et rien d'autre. Mais entre le constaté et le constitué, toute une distance.

VI - 2 - C - L'expérience supra-rationnelle unitive.
De l'homme-taupe à l'homme-lynx

Comprendre est un acte de maturation. Il répond au besoin de vision totale inhérent en l'homme. La compréhension intellective et la connaissance acquise dans les livres ou par voie orale restent incomplètes. Acquises par les sens, toutes les procédures conceptualisantes formelles restent unilatérales, partielles et partiales. Le livre et l'expérience des faits nourrit l'intelligence du réel mais ne la constitue pas. Il est impossible de mesurer le réel avec le seul connu intellectuel. Les erreurs de conception se sont souvent révélées des élucubrations sans autre fondement qu'une logique basée sur l'intuition. Des philosophes de bibliothèque, à l'érudition universitaire, ont par le passé fomenté nombre d'artifices conceptuels. Souvent, autruches étouffant leur tête dans les concepts, lorsque le doigt montre la Lune, ils ne regardent que le doigt...
Il faut, pour s'en sortir, mise à part la voie intellectuelle théorique, la compréhension expérimentale, l'expérience reliante. La connaissance communielle, l'adhésion intégrale, est hors d'atteinte des mots. Toute discussion la paralyse. Cette voie relie les connaissances, elle est la conscience des analogies, des correspondances. Elle procède par identifications continuelles. C'est ouvrir les yeux - au risque de s'aveugler - mais au-delà de toute contradiction. Comme l'amour, c'est chanter et s'enraciner. Ce besoin de vision totale, contre la foi déiste et la foi athée, déroule l'expérience de la connaissance pure qui est amour pur - et aveu de l'intelligence qui con-naît (à) la réalité. Naissance à soi et au monde. Connaissance dynamogénique qui comprend le Tout et ses parties, le global et le particulier, le successif et le simultané, sans contradiction, et les intègre, synthèse active, dans un même sens où tout s'articule, s'intégrant parfaitement.
Les réponses intellectuelles n'épuisent jamais les questions. Seule l'expérience de la connaissance unitive résout toutes les questions. Toute certitude fondamentale est fondée sur l'expérience vécue - qui reconstitue tout l'univers. Activité structurante qui nous fait passer d'une intensité souvent confuse à la pleine lucidité, éclairant toutes les valences dans une lecture nette des simultanéités, des successions, des identités insécables. Une lecture qui dégage les singularités, les structures partielles, qui reconstitue les différents stades structuraux et qui vérifie la validité générale, les fondements de l'Être. Mais elle est sans preuve formelle. Ou plutôt sa preuve est dans le rayonnement insoutenable de l'expérience..

VI - 2 - D - Le besoin d'initiation aux connaissances et aux arts

L'homme est l'unique biotype de la Terre qui naît absolument ignorant, sans savoir tout ce qu'un être a besoin de savoir pour survivre. Il naît absolument démuni de tout. Contrairement à tous les animaux qui, dès leur naissance, savent utiliser leurs membres, guidés par un instinct sûr, le petit de l'homme doit apprendre, s'initier à la préhension, par l'intermédiaire d'initiateurs avertis.
Ses connaissances opérationnelles s'acquièrent essentiellement par l'expérience de la redécouverte personnelle. Et si l'individu désire reconnaître l'exacte nature de sa réalité, de la réalité qui exerce sur lui une incessante fascination, s'il désire découvrir sa trace, savoir interroger sa finalité et décider de son destin tout en contrôlant sa pensée consciente, il doit s'adresser à des initiateurs encore plus avertis - qui lui confirmeront que toute méconnaissance est une limitation, que toute limite est à surmonter, et que l'on doit s'en affranchir, se déconditionner, par une ascèse rigoureuse et certains exercices de visualisation, par exemple, ou d'identification, pour savoir lire la textualité concrète de l'univers, et acquérir en conséquence, une certaine autorité sur son destin assumé... Cette initiation à la réalité à soi-même et à l'univers, cette mise sur la voie est l'unique chemin nécessaire pour élever le biotype humain de l'animalité instinctuelle aux innombrables maîtrises..


VI - 3 - LES SITUATIONS INCULTURELLES

 INFANTILISANTES

- L'ÉDUCASTRATION

Si l'être humain n'est considéré que comme un objet d'exploitation pour une société de prédation recyclant les règles de la compétition dans la concurrence, qu'un rouage de machine pour augmenter la production et les profits de certains prédateurs, et qu'on lui enseigne, par cycles de contraintes imposées, à mourir un peu chaque jour dans la consommation infinie de bonheurs infimes, il se verrait perdu, anonyme, dans une masse de suivants agités.
L'école serait-elle alors ce nouvel opium des peuples qui, par sa pédagogie disloquée, encombre l'intelligence par des futilités sans conséquences, organise l'apprentissage de la consommation irréfléchie, et œuvre à la préfabrication de diplômes d'obéissance brute et d'insertion idéologique ? L'école ne se soucierait-elle alors que de former des comportements adaptés à la situation exigée par le fait social ? La vie est-elle ainsi toute tracée ? L'enfant n'a-t-il qu'à obéir, à consommer et à consumer sa vie ?

VI - 3 - A - Dressage parental ?

Dans cette logique idéologique de la concurrence non régulée, le groupe parental, nourriture culturelle de l'enfant, n'a-t-il rien d'autre à lui offrir que les valeurs de la rentabilité institutionnalisée ? Avide de profits et de performances sans autre finalité, il oblige l'enfant à se plier à la kleptocratie honorable, conforme au modèle social courant. Une telle société ne se soucie que du conformisme des idées à enseigner, non de leur exactitude ou de leur valeur. Par ces exigences inculturelles de transmission de ce qu'elle croit être vrai, elle prétend que le monde est tel que le voient sa myopie intellectuelle, son avidité et sa paresse. Par sa volonté d'accaparer l'enfant par un lavage de cerveau continu, au moyen de médias souvent sans imagination et sans audace, sans même qu'il soit assorti de brimades (l'imitation seule comme ciment social suffit), elle oblige l'enfant à lui ressembler, consacrant ainsi les valeurs exclusives du profit et de cet art incomparable de tricher pour réussir dans la vie...
L'enfant devient ce qu'on le fait. Déformé par une telle formation parentale et sociale, forcément docile, l'enfant cesse d'être lui-même source et se compose un personnage, joue un rôle, porte un masque, s'identifiant le plus souvent au père - le modèle, ou bien à ses substituts amplifiés qui incarnent le savoir, l'autorité et le pouvoir, représentant très dignes des accapareurs et des usuriers institutionnels... L'enfant perd son identité en jouant à paraître un autre, perdu à lui-même, à jamais peut-être. Il fait le beau, comme un chien dressé, pour faire plaisir à tout le monde. Paraître pour parvenir. Pour flatter ses (contre)-maîtres, il répète ce qu'ils déclarent infaillible et se conforme au moule, selon le « patron » d'identification majoritaire. En récompense de sa docilité, il reçoit les diplômes attestant la valeur de sa docilité aux idées reçues et le succès des méthodes de son conditionnement. Et tout anti-conformisme - maladie de jeunesse du conformisme - finit par se résorber (un conformisme chassant l'autre). On ne contrevient pas trop longtemps aux usages de tout le monde.
Livré à la confusion quant à ses limites et à son pouvoir réel de bonheur, empêtré dans un fatras de bribes d'un savoir sans cesse démenti par l'avancée expérimentale des sciences, sans autre initiative que celle de s'enfumer, de s'oublier dans la facilité, bavard, n'ayant pas appris la signification de la parole et du silence, l'individu qu'il soit diplômé ou non, l'esprit vassalisé, végète, agité, dans le développement difforme unilatéral d'une honorabilité de façade. Toute sa vie est une errance psychonévrotique à genoux dans l'angoisse, l'humilité et le travail obligé. Assiégé de miroirs déformants, cet éphémère non-pensant, captif de l'imitation, secoué de fièvres, incapable de toute synthèse reliante, voudrait dominer ce qu'il ne sait régir et meurt de fatigue inutile.
Sa quotidienneté lâchement acceptée, il cherche à la fuir, à s'esquiver. Les voies de fuite dessinent un quadrillage d'impasses ou d'insuffisances. Fuite dans le rêve, l'illusion, les fantasmes; fuite dans la chasse à la possession pour la satisfaction immédiate ; fuite dans l'ivresse toxique et la fumée, dans l'euphorie artificielle par les drogues abolissant les exigences de la lucidité ; fuite dans sa progéniture, considérée comme prolongement vivant de soi...
Les gouvernements médiocrates, les religions organisées et si vénales, les partis politiques, tous les nécropolitains, aucun n'a intérêt à déconditionner l'individu. Ils perdraient, tous, leur pouvoir - ayant déjà perdu leur autorité. Leur dictature médiatique éclairée ne peut tolérer les relations immédiates d'initiative. Tous doivent toujours intervenir pour débusquer toute tentative qui les dépouillerait de leurs privilèges.

VI - 3 - B - Dressage scolaire ?

L'école serait-elle une prison planifiée où les élèves sont détenus, obligatoirement et gratuitement ? Serait-elle concentrationnaire, sinistre, oppressive, mesquine, esthétiquement aride et éthiquement stérile ? Serait-elle écrasante, castratrice, détruisant l'identité des enfants, leur faculté coopérative innée, leur intelligence, en leur ravissant leur propre présence ? Rendrait-elle l'enfant immature, irresponsable, brisé et docile pour le livrer à la société ? L'élève a-t-il donc désappris à sourire ? Serait-il un colonisé inculte, toujours culpabilisé, docile aux injonctions publicitaires et médiatiques, facile à manier, intégré dans un modèle social, un moule uniforme, enrobé de différentes étiquettes hypnotiques?
Pouvons-nous penser qu'il s'agit d'un phénomène d'inculturation programmée, de mise en condition, d'intoxication et de décervelage par surmenage à coups de matraques « pédagogiques », avec pour conséquence la détérioration de la qualité humaine et sa réification sans recours ? Favorisant et institutionnalisant la médiocrité intellectuelle et sensuelle, les standards éducatifs de complaisance ne produisent-ils que des individus sommairement alphabétisés, incapables d'esprit critique, plus faciles à manipuler ? Toutes les puissances publiques se liguent-elles pour favoriser les régressions, la paresse intellectuelle, l'émotivité, la passivité et faire accepter à l'individu, inhibant son sens critique, sa soumission aux lois de la marchandisation dans une situation de dépendance accrue aux caprices incertains des modes ?
Est-il vrai que cela accroît l'instabilité, les troubles de caractère, l'angoisse, l'agitation, l'agressivité, les disputes, les jalousies, les colères, les dispersions, les distractions, les dépressions, les maux de tête, les douleurs dorsales, la perte d'appétit ou la boulimie, les troubles de sommeil, les cauchemars, les troubles sexuels, etc. ? Est-il vrai que, dans les classes d'âge actuelles, l'on remarque, comme conséquence de cet état de fait, une majorité d'éléments passifs (90%) et à peine 10% d'éléments actifs... ?
L'école est à l'image de la société. Elle privilégie l'adaptabilité au milieu. Comment donc chanteront les lendemains de ces enfants à l'intelligence rétrécie ? Emiettés par une éducation polymorphe, bloqués dans leurs rêves impossibles, les jeunes chercheront-ils à se débrider dans l'improvisation carnavalesque avant de mourir d'ennui devant un ciel vide ? Leur langage d'égoût, à l'enseigne pathologique du terrorisme inculturel, exprime-t-il leur aliénation à la vacance, à l'absurde ? Et pourtant, ces jeunes ne devraient-ils pas être les forces majeures de rénovation, le ferment d'une société nouvelle.


VI - 4 - L'ENFANT ET SES BESOINS

Trop longtemps, l'enfant, objet possédé à vie par ses parents et/ou par la société, ne pouvait réaliser la vocation qu'il portait en lui-même et qui restait inemployée. Source d'angoisse qui cherchait un exutoire pour sa personnalité inexprimée et qu'il s'efforçait de contraindre, dans la violence ou le jeu, s'imaginant pouvoir accroître sa puissance, ne serait-ce qu'à ses propres yeux. A cause de l'impossibilité d'une communication réelle, en profondeur, due à l’égoïsme et à la nécessité des affrontements pour le profit ou la survie, il souffrait de n'avoir pas su donner ni recevoir. Il se plongeait alors dans une gesticulation insensée, in-signifiante, dans un consolationnisme affectif devant les films de crétinisation massive, et se rassurait en croyant s'affirmer, contre la mort, dans la fuite, la vacance, le vide démissionnaire.
Précisons, quant à nous, ce que représente l'enfant pour une mentalité unitaire au sein d'une civilisation novalienne. L'enfant ne nous appartient pas. Il ne saurait appartenir à quelqu'un. Il est la nature. Il vient à travers nous, de nous. Notre devoir est de faire en sorte qu'il se réalise, (non qu'il nous réalise), que son intimité respire, que sa personnalité se découvre, s'accomplisse. Et nous lui donnerons, non pas nos idées figées, définitives, mais notre amour et un amour qui n'enchaîne pas. L'enfant dépend constamment de ceux qui savent plus que lui, jusqu'à ce qu'il sache autant sinon mieux que ceux qui l'enseignent. Mais nous devons faire en sorte de ne pas le modeler à notre image. Il est l'avenir, sujet responsable de son destin et du destin humain. S'il est le produit de l'histoire des sociétés, il ne devrait plus en être le jouet mais l'élément essentiel du devenir. Ses initiateurs seront comme l'arc tendu. L'enfant sera la flèche et l'objectif.
L'enfant change cinq fois d'intelligence. Brièvement, jusqu'à un an, l'enfant imite, sans pouvoir se reconnaître. Période d’accommodation durant laquelle il associe les données perceptives et ses réflexes et assimile les situations expérimentées. Jusqu'à deux ans, il précise les stimuli et la portée de ses réflexes-réponses. Il différencie les buts et les moyens. Et toute réussite stimule la répétition et l'assurance. A deux ans, son pouvoir de représentation s'affirme par l'imitation différée, les jeux de fiction, approche partielle du réel. Son langage est imitatif et se compose d'évocations d'images.
De 2 à 7 ans, il organise mieux la communication avec autrui. De 7 à 12 ans, il acquiert la pensée catégorielle, il structure les relations logiques rationnelles, s'appuyant sur les faits concrets. De 12 à 14 ans, il saisit les concepts. Après 14 ans, il saisit les grands systèmes d'abstraction appris et en invente de nouveaux, à la mesure de son intelligence.
L'éducation est un élément du phénomène héréditaire. La transmission des connaissances et l'exercice des facultés cognitives inventives sont les chemins par lesquels les adultes conduisent les jeunes hors de l'enfance pour assurer leur relève. L'intelligence de l'enfant est pour une grande part innée, c'est-à-dire qu'elle dépend des facteurs héréditaires purement génétiques. La part restante (certainement la plus importante) dépend des conditions du milieu qui épanouissent cette intelligence ou l'atrophient. Cet acquis est déterminant pour la construction de la personnalité culturelle.



VI - 5 - L'ENSEIGNEMENT

- INITIATION À LA VERTICALITÉ

VI - 5 - A - Objectifs de l'enseignement

Enseigner c'est, pour nous, initier à la VIE. Mettre sur la voie de toutes les maîtrises - générer le nouvel homme et le transformer en maître d'œuvre. Ouvrir à plus de conscience, développer l'accès à la réalité, à l'expérience biotypique entière, à la pleine intelligence. Enseigner à utiliser et à maîtriser le corps, instincts, muscles et intellect. Développer l'acuité de la perception de tous les sens physiques en éduquant toutes les facultés perceptives.
Eveiller, initier à se poser des questions, à s'intéresser, à rechercher, à s'auto-informer, à savoir se documenter, à s'auto-instruire par démarche personnelle originale ou groupale, en prenant en charge sa propre formation. L'étudiant cherche et trouve lui-même sa réponse et avance à son propre rythme de découverte.1
Favoriser l'exploration de toutes les expériences possibles, la découverte par soi-même de la vie. Tout est moyen de connaissance. Développer le sens critique et l'humour (au lieu de l'obéissance aveugle et de l'acceptation inconditionnelle d'un assemblage théorique de constructions habiles mais égarées loin du réel). Entraîner à penser logiquement, à savoir établir les preuves de validité, de véracité, basées sur les données exactes de la recherche expérimentale. N'accepter rien comme vrai avant de l’éprouver. Et rien n'est infaillible.
Développer l'imagination pour cultiver des individus inventifs et non plus passifs, réceptifs de cultures passées, ou des robots programmés à la production du profit. Orienter, par des instructions directives pertinentes, le savoir latent dans l'étude du concret. Aider à progresser, à s'éveiller à des niveaux de plus en plus fondamentaux. Favoriser l'initiative responsable - qui est liberté - d'hommes complets, créateurs responsables. Réveiller les qualités de présence de personnalités autonomes, affirmées, différenciées (et non plus indifférenciées), ses pouvoirs d'éveil, afin que chacun sache et puisse décider de son orientation, de ses objectifs, de son comportement coopératif solidaire sans contrainte d'aucune sorte, de la meilleure façon pour lui et pour le groupe. Bref se parfaire.
Il s'agit moins d'enseigner, de transmettre un savoir acquis que de révéler chacun à lui-même, aux autres, par lui-même et par les autres, par l'expérience exclusive de la (re)découverte personnelle. Il s'agit moins d'offrir des solutions que de les dégager, de faire accéder à la culture que de la faire naître. Cet apprentissage à la réalité est une ouverture à l'espace d'intelligence, afin de réaliser intégralement l'état humain. Passer ainsi de l'élevage à l'élévation. Elever l'individu d'abord à ses propres yeux. Eveil permanent pour combattre efficacement les fléaux de l'ignorance. Tout inculte est perfectible. Il suffit de vouloir.

VI - 5 - B - L'acte pédagogique initiateur

L'acte pédagogique initiateur est une relation éducative, formative et informative qui, plus qu'une communication optimale de connaissances et des voies qui y mènent, est communion, partage d'expérience, acte d'amour authentique, qui trace et ouvre des voies. Il utilise toutes les techniques d'éveil, d'animation, disponibles, appliquées selon la logique de chaque individualité, et en prenant l'auto-éducation comme principe de base. On ne sait bien que ce que l'on découvre et expérimente par soi-même. Aboutissant ainsi à la culture. Découvrir la vie ne peut être qu'un acte personnel et direct, progressif dans la préhension et l'appréhension du monde. On devient ce que l'on connaît. L'enfant n'apprend pas toujours ce que ses instructeurs jugent important. Et chaque enfant possède un développement cognitif propre. Il n'y a pas deux enfants qui acquièrent une découverte exactement au même moment.
Le formateur-initiateur montre la route, étape par étape, selon une évaluation continue des acquis cognitifs de l'étudiant, établie par un dialogue actif permanent. Et l'étudiant parcourt le chemin, étape par étape, lui-même, par sa lucidité et ses efforts orientés suivant ses pôles d'intérêt préférentiels. Travail d'auto-découverte lente, patiente ou par bonds, expérience d'autonomie et d'initiative, où, souvent, l'étudiant pourra enseigner son instructeur...
La connaissance n'est plus acquisition, accumulation muette, mais expérimentation dynamique consacrant la mort des cours académiques dont les méthodes ont prouvé leur insuffisance. La pensée cognitive est reliée à la dynamique actionnelle. La pensée cognitive est organisatrice ou réorganisatrice, inventive. Elle provoque, stimule et enrichit la dynamique opérationnelle. Portée par un enseignement réalisateur.


VI - 5 - C - Les stades éducationnels

1) - De la naissance à l'âge de 7 ans, l'éducation provient de l'expérience parentale et communale. C'est une activité intégrée à la vie familiale et à la vie de la commune.

2) - De 7 à 14 ans, elle provient des instructeurs rattachés à chaque commune ou à chaque groupe de communes. Durant cette première période, le développement cognitif de l'enfant dépend de la valeur des éducateurs et du matériel éducatif disponible (réseaux de TV et d'ordinateurs).

3) - Les 14 ans décident de la fin de la phase initiale. De 14 à 21 ans, commence l'initiation au métier choisi selon la vocation personnelle ou bien selon l'orientation professionnelle des besoins. Emergence à l'âge de raison. Pour une formation professionnelle adéquate, l'étudiant se rattache comme apprenti à une école professionnelle gérée par la guilde du métier concerné, jusqu'à atteindre la qualification opérative puis la maîtrise. On y reviendra plus loin.

4) - Afin d'élargir ses connaissances, une éducation permanente reste disponible auprès des centrales pédagogiques générales ou professionnelles et les services d'échange de connaissances. A partir de 28 ans, au début de chaque période de 7 ans et durant une année, l'éducation permanente recycle, sur cette base intermittente, les connaissances et initie aux récentes découvertes et aux nouvelles technologies.


VI - 6 - LES INITIATEURS

VI - 6 - A - Les parents

Les premiers initiateurs. Les parents sont aujourd'hui comme par le passé les agents de la société. Ils en transmettent les valeurs, les coutumes, les connaissances. Ils sont les chiens de garde du système, quel qu'il soit, soit d'une société fondée sur la propriété privée, le rendement, du droit au profit, d'hommes-marchandises ou de braves consommateurs, soit d'une société qui prône l'obéissance aveugle à un guide ou à une caste théocratique. Les parents, au regard de l'enfant, ne se trompent jamais, possédant le privilège de la vérité absolue, définitive. Ils enseignent à vivre la norme de l'époque, à marcher en rang, bras croisés, et à dissimuler ce que l'on pense. Toute injustice flagrante est justifiée par un « il le fallait » qu'il soit réellement justifié ou bien, le plus souvent, arbitraire...
Leur dressage, pour préserver la famille et la société, est fondée sur le chantage le plus odieux, le chantage à l'amour, puis à l'argent. L'amour parental est conditionnel. Il récompense la bonne conduite considérée comme une preuve d'affection. La bonne mère de famille fera de son fils un bon père de famille, meilleur que son père, bien sûr, sérieux, installé, réussi, et de sa fille, une autre bonne mère de famille...
Dans certaines sociétés, la mère, réprimée, enfermée dans les conventions sociales et culturelles, est claustrée, sacrifiée. La vie des mères est souvent un immense mensonge subi. Aucune mère n'arrive à comprendre la révolte de son fils. Elle croit lui avoir offert l'incomparable cadeau de la vie, et – davantage, le cadeau d'être son fils, pas celui d'une autre. Et elle veut qu'il soit comme elle voudrait qu'il soit, fidèle à sa mère... Elle lui suce la vie en l'embrassant. Elle vit, en fait, par son intermédiaire. Elle a raté sa vie de femme et de mère et elle va faire rater la vie de son fils en lui refusant de lui laisser la chance de faire ce que elle n'a pas osé faire.
Et le père, agressé à l'extérieur par les structures de la concurrence, se défoule en jouant, à son tour, les rôles du maître, engueulant sa femme, giflant ses enfants. Il en veut à sa femme et à ses enfants d'en être là, malade, vaincu. Qu'importe si les querelles des parents risquent de désaxer l'enfant ! Puis, docile, il pense pouvoir survivre en son enfant, - son prolongement, pis-aller de son besoin d'éternité...
Les systèmes religieux prennent vite le relais. Dépressifs, agressifs, oppressifs, invalidant, sources de divisions, de névroses, de haines, ils viennent à point pour faciliter la soumission de l'enfant aux normes et à ceux qui désormais décideront de son avenir.
Nous ne voulons plus la femme dresseuse d'enfants, mais donneuse de vie, initiatrice au bonheur. Et le père, non plus un censeur qui manipule son enfant à son gré, mais un initiateur à l'art de vivre. La société devrait encourager l'enfant à inventer son avenir et à penser différemment...

VI - 6 - B - Le premier apprentissage par la vie communale

Les structures sociétaires unitaires, telles qu'elles seront définies dans les communications ultérieures, nous apparaissent comme les structures idéales assurant l'épanouissement complet de l'enfant et de l'adulte. Nous ne reviendrons pas sur la valeur d'efficacité des structures naturelles. Considérer la cellule familiale comme base unique de la vie est un mythe - et, plus grave, un leurre.
Au sein d'une commune qui respecte tous les liens affectifs reliant les personnes, le soin des enfants et leur éducation sont assurés collectivement. Là, l'enfant s'épanouit car il se trouve entouré d'enfants et d'adultes et soutenu par l'affection de tous, contrairement à sa condition minoritaire au sein d'une famille agacée, elle-même isolée dans un appartement situé dans une cité indifférente, voire hostile. La vie communautaire est essentielle à l'équilibre psychosomatique de l'enfant. Elle l'initie à la vie commune, à la solidarité, au sens du partage et de la communion. Elle l'épanouit tout intelligence.
L'enfant reste jusqu'à sept ans au gynécée de la commune sous la direction d'initiateurs spécialisés des deux sexes, membres de la commune ou non, membres de l'Union des formateurs et dont le rôle est d'élever l'enfant à sa condition d'homme par un apprentissage quotidien à une personnalisation de plus en plus affirmée, responsable et solidaire. L'homme est une unité autonome non isolée. Il vit parmi les autres hommes, par les autres, pour les autres et pour lui-même, étant un maillon de la chaîne biotypique humaine.

La filiation. L'enfant est fils des hommes et fils de la Terre, certes. Mais nous ne saurions nier la transmission et l'héritage génétiques qui affirment les liens quasi indissolubles de la filiation. Mais cette filiation s'arrête là. Elle n'est qu'un repère génétique nécessaire pour la prévention future de naissance d'enfants malformés en cas d'unions consanguines. La filiation ne saurait représenter, en aucun cas, une attache possessive ou le droit de vie ou de mort sur l'enfant de la part de ses parents. L'enfant n'appartient pas à ses parents, nous le répétons. Il n'appartient à personne. Et surtout pas à la société, tout en en faisant bien sûr partie. Les parents ne peuvent et ne doivent lui donner que leur affection et toute leur aide - sans rien demander en retour. L'amour n'est pas du commerce.

Le nom. L'enfant portera le nom choisi pour lui par ses initiateurs, en fonction, entre autres, de ses données de naissance, de son appartenance à un cercle familial et à un arbre généalogique, ou bien de l'orientation que les parents attendent de lui. Adulte, il se choisira son propre nom-présence - le nom qui l'affirmera le mieux à ses yeux et aux yeux des autres et qui exprimera le mieux son aventure humaine, sa destinée.

VI - 6 - C - Les instructeurs - formateurs - inspirateurs - animateurs

L'individu naît d'abord de sa mère qui transmet les gènes puis de ses initiateurs qui lui transmettent leur art, le forment à la vie et lui délèguent leur pouvoir d'éveil. Double filiation ombilicale. Double transmission de vie. A la limite de la transmission initiatique, la continuité temporelle n'est plus nécessaire.
L'éducateur initiant, ayant atteint la maîtrise de son art, se pose donc, non comme éducastreur, mais comme un catalyseur qui appelle à l'existence l'identité singulière de son élève, un éveilleur qui galvanise par sa présence effective et son éthique de l'essentiel, un animateur, un remue-méninges qui révèle, développe les aptitudes, leur offre la possibilité de se manifester; un orienteur, un guide directif sans absolus dogmatiques, qui ne donne pas des « leçons », mais communique des clés. Il n'offre pas des solutions toutes faites. Il stimule, inspire, sait semer plus de questions (pédagogiques) que de certitudes (qui s’acquièrent par expérience intime). Il est un transmetteur, un relais consulté qui incite à la convergence des efforts de recherche et d'appréciation, à la synthèse effective, sans pour autant escamoter les divergences. Le formateur est surtout un initiateur, tracteur et attracteur homogénéisant les partitions, un traceur, un bâtisseur d'hommes qui épanouit les virtualités des étudiants, selon sa propre expérience et sa propre initiative responsable. Sans autoritarisme déplacé, il les amène à l'excellence. L'autorité de la maîtrise de son métier témoigne d'elle-même. Réveiller, élever n'est pas éblouir.
On croit communément que c'est l'enfant ou le postulant apprenti qui pose des questions et que l'initiateur est tenu d'y répondre. En fait, c'est à l'initiateur de provoquer la question pertinente et c'est à l'étudiant de chercher et de trouver la (bonne) réponse, de lui-même, en lui-même. Condition pour progresser et se construire intellectuellement. Toute réponse « juste » est une initiation réussie, achevée. L'enseignant, l'initiateur, en définitive, c'est soi-même, au bout de soi.

VI - 6 - D - L'action pédagogique de l'enseignant éducateur

L'enseignant, agent du système qui l'utilise pour sa conservation et sa reproduction, légitime actuellement la société de concurrence et de consommation. Elu comme le représentant et la source unique du savoir et de la morale, l'enseignant, par les pratiques et les rites éducationnels, gère le destin des enfants qui lui sont livrés, pour le plus grand bien de la société.
L'enseignant parle, les élèvent écoutent. L'un commande, les autres obéissent, adaptés ou désemparés (sans d'autres échappatoires que le rêve, la maladie, la schizophrénie...). Sa fonction est d'inculquer aux enfants les significations culturelles de l'époque, imprécises et souvent arbitraires, de dispenser un savoir compartimenté et souvent périssable, et des croyances parfois absurdes, d'administrer la vérité du moment et faire mémoriser des faits sans relations ni complémentarité... Ses armes ont créé des programmes rigides, une discipline et un emploi du temps décidés une fois pour toutes, une orientation sournoise vers une société régie de plus en plus par les rites d'une consommation effrénée... Et il harcèle ses élèves en les encourageant à la concurrence, comme le commande l'époque... Il lui arrive plus d'une fois de réprimer et de démoraliser l'enfant, brisant en lui toute velléité de résistance, afin qu'il sorte du moule, sinon poli, du moins sans aspérités, obéissant, assidu, et sans contestation possible, abandonné dans les labyrinthes qui ne mènent nulle part.
Le rôle de l'enseignant est difficile. Son expérience d'enseignement n'est pas toujours une existence manquée ou la somme de ses échecs personnels et de ses renoncements, comme on a pu le lire souvent dans les cénacles contestataires. Si son cours, à son image, reflète, souvent, un apprentissage permanent à la démission, un dressage à la résignation, un élevage au mensonge, c'est ce que la société exige de lui, l'approuvant ou le désapprouvant, lui donnant ou lui refusant le droit d'exister...
L'enseignant novalien exprimera la vie, nouant des relations d'être. Tout simplement. Ce sera son pouvoir d'élévation. Pour nous, l'enseignant a pour fonction d'apprendre à l'enfant à apprendre à penser, à s'informer, à se documenter par lui-même, à accorder ses observations, à synthétiser, à classifier les informations qu'il reçoit, à découvrir la vérité par lui-même. Et à être. Au-delà de tous les avoirs. Il l'initie à la technique de recherche et d'utilisation des documents, à l'organisation du travail individuel ou groupal. Comment, par exemple, concevoir et réaliser un projet.
C'est à l'étudiant de formuler ses hypothèses, et d'imaginer les expériences nécessaires pour leur vérification. De passer de la théorie à la pratique vérificatrice. Car il est important pour l'élève, non seulement de savoir mais de savoir-faire quelque chose. L'animateur enseigne la création et non plus l'évocation et le cumul de ses acquis. Il ne submerge plus l'étudiant d'un savoir appris. Mais il provoque l'émergence d'un nouveau savoir et la redécouverte des relations et des liens qui tissent l'univers. En dehors de toute contrainte et de toute peur de l'inédit.
L'animateur propose des thèmes de travaux dans une perspective analytique synchronique et fonde des situations d'autonomie et de responsabilités. Ces travaux, par leur déroulement, initieront d'eux-mêmes l'étudiant à l'imagination, à la créativité, au raisonnement juste, à l'analyse des résultats de toute expérimentation, à la synthèse qui dégage des notions nouvelles. L'important est de comprendre, non de retenir des formules, de perfectionner l'étudiant par l'exercice de ses pleines capacités, de le former à l'innovation. L'animateur forme non des infirmes éthiques, intellectuels et corporels, mais des élans, des liens, des bâtisseurs d'avenir, ouverts à l'intelligence du monde.
A propos d'une œuvre, quelle que soit sa totalité expressive, littéraire ou scientifique, de fiction ou documentaire, l'animateur aide chacun de ses étudiants à en dégager le sens, la cohérence interne, à canaliser ses efforts de recherche, évitant tout brouillage parasitaire. Et, à partir du sens dégagé, il aide chacun à s'ouvrir à d'autres sens, à ouvrir les finalités qui y sont contenues ou qui la dépassent. L'œuvre est une fable, un catalyseur, en qui on retrouvera les divers aspects de la réalité sociale et émotionnelle, dépassant ainsi la simple lecture du vouloir-dire, des intentions de l'auteur. Toute œuvre véhicule un témoignage et des problèmes certes en relation avec la pratique quotidienne mais qui peut aller bien plus loin, vers des généralités sur la condition humaine. C'est pourquoi l'animateur sort de l'œuvre et ouvre l'espace des situations et des significations dans le prolongement ou hors de l'œuvre. C'est ainsi qu'il sert le mieux l'œuvre et l'auteur.
L'animateur s'interdit de parler au nom de l'auteur, d'en être l'intercesseur, l'intermédiaire, à neutralité didactique garantie, et de conduire le public à l'auteur en serviteur modèle et persuasif de la Culture. L'œuvre n'est pas un objet de contemplation béate et l'auteur n'est pas un dieu à respecter quoi qu'il dise. L'œuvre ne vaut que par la perspective d'utilisation des significations qu'elle engendre, et de leur portée à tous les niveaux, éthiques, esthétiques, documentaires, etc. L'œuvre est un outil de connaissance. Aucune œuvre ne se suffit à elle-même, n'est sa propre justification. Chaque événement qu'elle propose à la lecture relève d'une totalité socio-culturelle cohérente. Et l'animateur sait articuler l'activité de lecture avec les besoins et les urgences du moment. Il ne disperse pas l'attention en accumulant les références biographiques ni ne travaille à faire apprécier coute que coûte l'auteur et l'œuvre. Ce n'est pas l'auteur qui est important. Mais ce qu'il exprime. L'animateur met ainsi sur la voie des analogies et des correspondances, des causalités et des conséquences, reliant les différents aspects du réel, multipliant les cibles, guidées, toutes, par un seul fil conducteur. Lecture dynamique donc pour une germination fertile d'idées ayant une portée effective sur l'intelligence du réel.
Et l'étudiant puise la connaissance selon ses motivations intimes, les sources d'intérêt que l'animateur aura à lui faire exprimer et selon le rythme même de l'étudiant, le rythme de l'enseignement étant lié au degré de maturation de l'étudiant et à ses possibilités du moment... Ainsi donc l'animateur pédagogique sera-t-il un guide intellectuel et éthique, clair et ferme, dont la tâche éducative - son engagement professoral consiste d'abord à former, à ouvrir à l'espace intégral d'intelligence et à élever le niveau d'intelligence du réel. Il éveille la conscience par étapes successives, chacune découvrant la clé qui ouvrira la porte suivante... Son rôle consiste également à informer, à assister de sa compétence, à démontrer, lorsqu'on le lui demande, comment avoir accès aux informations indispensables à l'aide de tous les outils pédagogiques qui sont à sa disposition (encyclopédies multimédia, sites spécialisés, etc.). Éveilleur, il saura susciter le désir de connaissance, stimuler les recherches, provoquer l'éclosion des talents et les perfectionner...
Pour lui, élever un enfant, c'est s'élever lui-même. Son pouvoir d'attraction est fonction de la qualité et des modalités de son enseignement, de sa stratégie pédagogique, de sa compétence et de son rayonnement naturel - valeurs pédagogiques primordiales.


VI - 7 - L'ATELIER DE PÉDAGOGIE DIRECTE

DE L'ÉDUCATION À L'INDUCTION

VI - 7 - A - Intéressement pédagogique et autodidaxie

L'intéressement et la fonction d'enthousiasme sont les moteurs de l'intelligence. Il n'y a pas de savoir neutre. Et l'animateur aiguillonne l'intérêt de l'étudiant, s'adressant au désir portant la raison, de manière à ce que tout travail proposé soit un élément d'excitation. L'homme, créature d'émotion, a besoin de dynamie, d'engagement. Condition pour croître en intelligence et, plus tard, pour fonder ses choix professionnels.
Pour une pédagogie d'intérêt, donc, de choix, afin que 1'étudiant puisse découvrir et suivre sa propre voie, répondre à sa vocation intime, à ses besoins fondamentaux et à ses projets, accordant ses études et ses travaux avec ses motivations et ses aspirations. Ce qui aboutit nécessairement à la recherche, individuelle et groupale, et à l'expression de soi. L'étudiant travaille poussé par sa nécessité intérieure et non plus par le désir (parental normé) d'obtenir un parchemin. Ce qui consolide son sentiment d'identité personnelle et sa fierté, assurant son estime de lui-même et développant ses compétences.
Et chaque graine lève d'elle-même, dans la croissance graduelle des intérêts et des aptitudes. L'animateur, suivant le processus de maturation et d'apprentissage spécifique à chaque étudiant, et sans jamais brider les facultés d'invention créatrice, satisfait ainsi le besoin bionarcissique qu'a l'enfant de se personnaliser, de s'affirmer différent, de se différencier d'abord puis de se solidariser avec le groupe qu'il choisit, développant ainsi son intelligence et son caractère.
La formation d'aptitudes, rejetant un savoir classificatoire stérile, s'appuie, dans la pratique pédagogique, sur les procédures de la découverte par soi-même du monde, autour de soi et en soi. Et toute nouvelle acquisition cognitive par expérience intellectuelle ou fusionnelle s'intègre aux acquis antérieurs et les exalte.
Chacun étant différent des autres en dons et en potentialités innées, l'animateur, par son enthousiasme stimulant et réel, sait révéler chacun à ses propres talents, réveiller ses potentialités et développer ses dons. Sans jamais sous-estimer les capacités naturelles. Bien loin de toute mutilation de la spontanéité, de la joie, de l'identité, de la créativité.
Pour une pédagogie directe donc et non plus directive, rigide, ou non-directive, molle, informelle - deux aspects aussi négatifs, voire oppressifs en définitive. Enseigner n'est pas contraindre l'étudiant à se plier à ses propres idéaux, à brutaliser pour convaincre et à couler l'étudiant dans le béton culturel d'une époque. N'est pas éduquer par la menace constante et la peur. Enseigner n'est pas, non plus, repousser toute auto-discipline ou toute discipline de groupe, toute censure éthique, tout rôle d'enseignant, et laisser faire, théorisant la paresse, la nonchalance et la facilité... Il lui faut dépasser, par la pédagogie directe, les dualités laisser-faire/discipline imposée, échec/réussite, perte/gain...
L'animateur établit des relations de réciprocité affective et intellectuelle en intéressant l'enfant et en provoquant chez lui la dynamie de l'apprentissage. Par l'exercice de ces relations valorisantes, de cette communication interpersonnelle irremplaçable, au-delà du langage, de présence à présence, par expérience directe, se créent et se développent la confiance mutuelle et l'enthousiasme.
La source du savoir est l'étudiant lui-même. La « classe » est une zone d’apprentissage où les étudiants s'instruisent avec l'aide de l'éducateur. Celui-ci ne donne pas un cours dogmatique et ne présente pas un savoir tout fait, à avaler obligatoirement. Mais il guide une enquête. L'animateur magistral n'est qu'un catalyseur. Un révélateur. Il introduit à l'exploration et à la découverte de la réalité. Il enseigne certaines méthodes d'analyse validées et il provoque le surgissement de nouvelles méthodes. Il montre diverses voies de la connaissance à parcourir, à découvrir par soi-même, pour atteindre tel ou tel résultat spécifique. Il initie à l'art difficile de l'interrogation. S'interroger c'est commencer à découvrir le monde.
Il est sans cesse en train d'enseigner par l'exemple et la démonstration. Il dit non ce qu'il faut ou ne faut pas, mais fait rechercher le pourquoi et comment. Il apprend le guet, l'observation, l'écoute. A être vigilant, en alerte, éveillé à soi-même, au monde, à son destin... Il développe l'acuité par des exercices qualifiés. Etre à l'écoute du monde c'est apprendre à respecter la vie, l'homme et son milieu. Il assure les besoins indispensables (bionarcissiques) à l'équilibre individuel - initiative qui assure l'étudiant du sentiment de sa propre valeur. Il initie l'étudiant à l'autonomie et aux responsabilités à assumer; à l'affirmation de soi par l'expression de ses talents, à la socialisation, au travail en équipe, à la participation effective à la décision, à la gestion et à l'exécution d'un projet dynamique validé par sa finalité ; - favorisant l'estime de soi et d'autrui et la confiance en soi et en autrui, la communication et les courants d'échanges, etc. L'éducateur enseigne à vivre l'homme intégral.
La pédagogie est science. Science de l'apprentissage à être élan, à être lien, vie, toute intelligence ouverte. Afin d'acquérir la maîtrise de sa relation au monde. - Greffer ainsi les fruits de la science sur l'arbre de vie...
L'auto-discipline s'acquière. Le choix du travail se cultive. L’exécution libre se prépare. L'homme est le seul biotype à n'apprendre jamais rien tout seul, par hasard, dans sa première enfance. Il doit acquérir tout son apprentissage à la vie. Il naît désarmé. Il doit tout acquérir. Mais après cette première étape, il devra gravir les marches tout seul, aiguillé seulement par ses initiateurs... Pour avancer, croître en intelligence, l'étudiant doit faire personnellement son chemin de découvertes. Et, de sa propre initiative, interroger et trouver les clés qui lui permettront d'aller plus loin, de s'élever sur son chemin. Et c'est à lui de solliciter l'instructeur, toute source d'information, tout matériel mis à sa disposition... Son acharnement prouvera sa volonté et son intelligence.

VI - 7 - B - Stratégies coopératives

L'animateur choisit la voie coopérative, la préférant à la stratégie compétitive et au culte des concours. Il ne privilégie pas les classements car, pour lui, chacun se distingue d'une façon ou de l'autre. Tout classement, qui souvent incite à la rivalité, à la jalousie, à la tricherie, prive finalement le moins armé de la confiance qu'il avait encore en lui-même, tout en renforçant le narcissisme de ceux qui ont réussi à être les premiers.
Pour l'animateur, il s'agit moins, lors d'une épreuve de contrôle des aptitudes, de mesurer la performance de l'intelligence ou de comparer les mérites, que de vérifier le déroulement d'un raisonnement. L'étudiant assure ainsi une totale authenticité de comportement, sans dissimulation, le regard clair. Les épreuves de contrôle - sans avertissement préalable - sont non des buts mais, pour chacun en particulier et pour l'animateur, des moyens d'évaluation pour renseigner sur le degré d'information, de compréhension et d'aboutissement des efforts.
Le travail pratiqué par les étudiants n'est pas sans finalité. Au contraire, il est utile à l'individu lui-même qui le pratique et à la communauté. D'une utilité reconnue, évidente, il exige des efforts spécifiques. Et la finalité du travail est conduite intégralement jusqu'à ses aboutissements ultimes. (En se basant sur le fait que le rationnel est d'abord tout ce qui obéit au principe de non-contradiction.) Et l'effort compte autant que le résultat. Faire ainsi l'apprentissage de la participation responsable à la vie sociétaire. La discipline s'instaure d'elle-même, due aux exigences du travail et du travail en commun, certes, mais surtout grâce à l'intérêt que saura susciter le formateur. Tout comportement qui risque de les perturber est évidemment à éviter.
Dignité personnelle assurée donc et dignité du travail créatif. L'étudiant, pris au sérieux, est généreux. Il fait ce qu'il se doit. A condition, bien sûr, de justifier ce qu'il fait et de n'avoir pas à en rougir. Il fait son choix, heureux et fier. Il s'engage dans un travail motivé, décidé, accessible, soutenu. Il mobilise toutes ses énergies en vue des résultats effectifs à atteindre. Se sentant nécessaire, il bâtit ses propres fondations et celles de la société fraternelle. L'étudiant est le présent et l'avenir. L'en-devenir.
A partir de sept ans, les enfants de la commune ou de plusieurs communes se regroupent en différents groupements homogènes, selon les intérêts et les aptitudes, (non forcément en classes d'âge), et selon l'objectif commun à réaliser par accord unanime. L'adhérence à la vie groupale par le travail collectif et la recherche en équipe, s'assignant une fin pratique, satisfait les aspirations groupales tout en mettant l'individu en valeur. A l'image d'une commune en fonctionnement autogestionnaire où chaque groupe se prend en charge et où chacun des sociétaires apprend à être élan et lien.
Les conduites sont approuvées ou réprouvées par l'ensemble groupal consulté. L'approbation sociale est importante. Personne ne vit tout seul. Mais toute erreur est considérée comme une maladresse. L'unique pénalité admise est le retrait, pour un temps limité, de travailler dans le groupe. Le verdict d'exclusion limitée est prononcé par les condisciples.
L'horaire est souple, selon les besoins et les rythmes. Le groupe décide selon ses besoins, gouvernant l'horloge et non plus gouverné par elle. Un travail sérieux, finalisé, exige une concentration prolongée. Le temps de travail est une unité, interrompue par des moments d'aération, de détente, individuelle ou collective. Et non une succession d'heures de cours morcelées, sans liens organiques, - découpage artificiel du temps et des activités en périodes d'immobilité studieuse et d'agitation-récréation, ce qui casse les élans et disperse l'attention. Les plages horaires de détente sont très riches de discussions pour confronter les approches du sujet traité en cours...

VI - 7 - C - Tout est ressource d'enseignement

L'animateur veille à éviter de proposer un programme imprécis et flou, à endoctriner, à conditionner par une culture tournée vers le passé. Au contraire, après avoir défini, dans les grandes lignes, les domaines à communiquer, il propose des noyaux thématiques précis, progressifs, ainsi que les moyens définis de recherche, axés sur la progression cognitive de l'étudiant. L'espace d'intelligence est infini. Le but de l'éducateur est, non pas de morceler la connaissance et de la livrer par tranches discontinues, partielles, partiales et éphémères, mais d'unir harmonieusement les divers aspects de la connaissance continue et d'ouvrir progressivement à l'intelligence du réel à partir de l'expérience même de l'étudiant. Il soulage son cerveau de l'effort de mémoire inutile, car on ne retient bien que ce que l'on a intérêt à retenir pour approfondir la recherche, c'est-à-dire lorsque l'apprenant est motivé par son sujet. L'étudiant n’est pas une éponge à connaissances passives.
De ce fait, l'étudiant, intégrant ses champs d'expérience, se découvre lui-même en découvrant les correspondances qui tissent la réalité. Il dénombre, classe, relie, qualifie. Il comprend la mécanique universelle, ses structures, ses lois, son devenir... Et il voit avec ses yeux, non seulement avec les yeux d'autrui, apprenant à distinguer l'essentiel de l'accidentel, la logique de l'il-logique... Et il progresse, non en aveugle, mais en guetteur. Tourné vers l'avenir, l'étudiant s'engage dans la voie prospective.
Pour mieux comprendre, l'étudiant s'ouvre au dialogue, qu'il soit contemporain ou à travers la distance des siècles. Mais non au faux dialogue (double monologue, ou dialogue de sourds), mais à ce dialogue qui n'est pas invasion de cordialités, affrontements d'incompréhensions, duels d'incertitudes ou art de disputer ou de diffamer, mais art de discuter pour dégager une vérité. Art qui exige d'accorder les voix et non de les supprimer ou de les étouffer. Et de transformer toute cacophonie en harmonie. Le dialogue se décide lorsque l'on renonce à convertir l'autre, à lui imposer sa vérité par prosélytisme et que l'on veut se convertir avec l'autre à toujours plus de vérité.
Ce qui exige non pas une confiance aveugle, naïve, cœur ouvert, œil fermé, ou une méfiance également aveugle, œil ouvert, cœur fermé, mais une sincérité lucide et désintéressée, cœur ouvert, œil ouvert. Le dialogue prélude à rencontrer l'autre, et à reconnaître sa liberté de penser et d'orienter ses réflexions, ses choix et sa vie. Ouverture à un travail ensemble qui engendre le respect mutuel, l'estime. « Si nous avons deux oreilles et une bouche, a-t-on dit justement, c'est pour écouter deux fois plus qu'on ne parle. »
L'animateur veille à ne pas verrouiller l'imagination et à ne pas tuer la pensée interrogative. Toute réponse doit poser plus de questions qu'elle n'en résout. Sinon la pensée (qui se nourrit de questions) meurt dans l'étouffement. Comprendre le comment et s'expliquer le pourquoi est une ascèse souvent téméraire, jamais commode. L'éducateur utilise toutes les ressources de l'intelligence pour ouvrir les horizons. Parmi ces ressources à ne pas négliger, le traitement symbolique (numéral, phonétique, graphique, mythologique, psychodramatique, etc.) des relations. Tout symbole est comme une serrure qui s'ouvre avec différentes clés... « Ouvrant l'école à la vie », l'animateur initie par degrés, par paliers progressifs concentriques autour d'un foyer de sens. Il développe surtout la fonction interrogative et exploratoire de l'intelligence, dégageant les relations dynamiques précises, leurs faisceaux, leur extension, leur conjonction, leur transformation, leurs correspondances, le déroulement logique des causes et des effets...

L'étudiant passe au niveau supérieur d'expériences et de connaissances lorsque son programme précédent d'expériences et de connaissances est achevé et bien assimilé. Ce qui lui vaut une confiance en lui-même et une assurance inébranlable. On est loin de l'artifice stratégique du bachotage - crises artificiellement suscitées - où l'on cherche à venir à bout d'un arriéré de travail pour pouvoir passer le cap... On est loin des notions mal absorbées, mémorisées et sorties pour jeter de la poudre aux yeux de l'examinateur, puis vite oubliées... On est loin des corvées qui fragmentent la vie...
Passer ainsi de l'élevage à l'élévation. De l'éducation à l'induction, à l'autoformation assistée. De l'information multiforme (et souvent de la déformation, voire de la désinformation) à la formation vraie. Des vérités partielles inculquées à la vérité découverte. De la reproduction inculturelle du désordre et de l'arbitraire établis à l'ouverture à l'intelligence du monde, à l'apprentissage de la créativité...


VI - 8 - LE PARCOURS PÉDAGOGIQUE

Il est multidisciplinaire mais non sectoriel, unitaire et dynamique, à l'image de la société. Et de difficulté graduée. Il s'articule autour de trois axes :
- La formation culturelle de base. Pour l'ouverture à l'espace d'intelligence du réel, c'est-à-dire pour l'expérimentation des différents moyens de connaissance distinctive (intellective, syncrétique et synthétique) et de connaissance unifiante ; pour l'acquisition de l'intelligence symbolique d'expression (phonique, graphique, gestuelle) ainsi que pour la pratique comportementale bio-éthique de base... Afin d'apprendre la vie et d'apprendre à vivre élan et lien. De connaître le comment et le pourquoi du monde, sa propre raison d'être et sa destination, d'éprouver son pouvoir réel d'intelligence et de maîtrise, et de prouver, de bâtir, par son trajet, son intime nécessité.
- La formation aux arts et métiers. Pour l'acquisition et la maîtrise d'un moyen d'expression, d'une compétence spécifique utile à la société et confirmant la vocation individuelle. Négliger l'adresse manuelle c'est atrophier le cerveau.
- La formation continuée. Pour répondre aux besoins d'actualisation des connaissances et d'expériences; de promotion professionnelle (d'ajustement de qualification) ou de reconversion à des qualifications différentes.
Ce qui veut dire que la formation culturelle n'est pas une formation cérébrale exclusive et unilatérale. Mais une formation sensorielle, intellective et manuelle. Elle développe un faisceau matriciel de qualités conscientielles et pratiques, relationnelles. Elle développe l'acuité des sens d'observation, le goût de l'expérimentation et de la découverte, l'habileté manuelle expérimentale, les aptitudes intellectuelles dans la recherche méthodique des significations, etc. Bref une connaissance ouvrant sur l'action, sur l'insertion dans la pratique quotidienne de sa propre valeur. Elle affirme l'individuation, la différenciation et la solidarité. Et provoque l'imagination créatrice - qui est loin d'être partagée par tous.
Les propositions qui suivent ne forment pas un paquet de recettes mais un aperçu du programme de base pour savoir quoi enseigner. Evidemment, il n'y aura pas plusieurs cours segmentaires, peut-être cohérents en eux-mêmes, mais dont l'assemblage peut être incohérent. Mais faut-il privilégier un seul ensemble cohérent, intégrant, englobant tous les aspects de la réalité, suivant, d'un même fil, le tissage de la réalité...

De l'initiation aux maîtrises

Dans le treillis relationnel de la culture unitaire, base unifiante, dégageons les principaux vecteurs d'expériences commutatives, synchronisées ou successives, articulant l'autonomie de l'individu et sa solidarité avec son environnement.

1 - Ouverture à l'espace d'intelligence du corps. Développement de la conscience somatique, des fonctions vigiles de relation, c'est-à-dire le développement de l'acuité de l'équipement sensoriel, de l'attention et des fonctions intuitionnelles...

2 - Initiation aux sons et à leur portée et initiation au relief musical, au chant et aux mélodies simples. L'apprentissage linguistique et musical commence dès la naissance. L'ouïe est éveillée dès la naissance, tandis que la vue ne s'aiguise que quelques jours plus tard. Faire écouter chaque jour à l'enfant (au lieu des sons discordants de la ville) une ou plusieurs mélodies harmonieuses, simples, exerçant d'ailleurs sur lui un effet adoucissant. L'on éduquera ainsi son oreille. Et l'enfant, influencé par l'harmonie musicale, pourra saisir intuitionnellement l'intelligence harmonieuse reliant toute l'énergétique universelle.

3 - Initiation à l'identification des émotions, telles que la joie, la tristesse, la sympathie, la répulsion, le désir, la crainte, l'amour, la surprise, la fierté...

4 - Initiation à l'organisme corporel, à la reconnaissance de ses parties composantes et approche de leurs fonctions complémentaires et harmonieuses au sein de l'ensemble organismique et au sein de la biosphère. Compréhension des relations de complémentarité sous toutes ses formes structurales. Compréhension de la compétence spécialisée des cellules, de la nature bio-économique des relations entre les divers ordres de cellules spécialisées, du travail constructif mené en commun, etc.

5 - Apprentissage des arts corporels, du mouvement et de l'expression gestuelle. Arts gymniques, chorégraphiques et martiaux, développant la force et la beauté, l'agilité et la sûreté, afin d'harmoniser toute la constitution psycho-somatique de l'organisme. Ouverture à l'espace d'intelligence du corps.

6 - Initiation à l'environnement naturel. Prise de conscience des éléments, de la Terre, du ciel, de l'eau; du monde végétal et animal; des phénomènes naturels; de leur formation, de leur structure, de leurs liens (les chaînes alimentaires, l'écologie), de leurs cycles de transformation...

7 - Apprentissage de l'environnement créé par l'homme. Prise de conscience de la ville, de la campagne, des maisons-foyers, des temples, des sculptures, des machines, des outils, des vêtements, des bijoux, etc. De leur raison, de leur utilité ou de leur nuisance, de leur beauté ou de leur laideur relative, etc.

8 - Apprentissage de la vie sociale. Compréhension des groupes et approche des fonctions sociales; du rôle des membres de la famille groupale; des professionnels tels que agriculteurs, médecins, instructeurs, formateurs-éducateurs, fournisseurs, transporteurs, pompiers... ; du rôle de la cellule ponctuelle, familiale, communautaire, du quartier, de la ville, de la région, du continent, de la planète entière; ce que la collectivité apporte et ce qu'elle exige de l'individu... Les jeux sont particulièrement instructifs à cet égard. Par l'imitation (la personnalité de l'enfant étant polyvalente), l'enfant, surmontant son individualisme atavique, fait l'apprentissage de la coopération...

9 - Apprentissage des rapports sociaux et compréhension des différences biologiques et compétentielles entre les individus, de la nécessité et de l'intérêt de la coopération, à tout niveau... Compréhension des rencontres et des relations éro-éthiques et de leurs fondements...

10 - Initiation à la vie. Compréhension de la structure intime de la réalité micro et macro-cosmique (l'architecture atomaire, pulsative, l'architecture gigogne de l'énergétique universelle, les complémentarités nécessaires et ses formes d'expression...) avec des exemples vivants tirés de la réalité approchée scientifiquement... (Apprendre particulièrement le tableau de classification des atomes et la liste des 22 amino-acides constituant les protéines.)

11 - Initiation à l'identification, au groupement, au triage et à la classification d'objets ou d'éléments d'après leurs caractéristiques apparentes ou intimes (leur taille, leur forme, leur composition), leur usage, leur quantité... Apprentissage du calcul élémentaire et de la statistique... Dans ce cadre, la théorie des Ensembles est indispensable à la compréhension globale de la réalité.

12 - Apprentissage des dimensions chrono-spatiales. Compréhension des concepts de dimension, de lieu, de temps, de distance et de leurs relations. Initiation à la relativité chrono-spatiale (micro- et macro-cosmique)...

13 - Initiation à la lecture, au langage de culture, à la compréhension des lettres de l'alphabet phonétique, à l'art de la formation des mots, des phrases finalisées à l'image de la réalité (phrases protéiniques au sein d'un texte cellulaire, par exemple). Penser juste, c'est s'exprimer justement par la parole et l'écriture. Ceux-ci véhiculent des jugements de valeur, le savoir-dire, le savoir-lire et le savoir-écrire visant l'exactitude dans l'expression où l'on se met entièrement en jeu, où l'on s'investit dans une finalité.

14 - Initiation à la rigueur de l'écrit, à la reproduction graphique, au dessin réaliste puis schématique. Apprentissage des figures géométriques et des expressions idéographiques.

15 - Initiation à la méditation analytique ; à la symbolisation abstractive, orale, picturale, numérale, idéographique, rythmique, chorégraphique, mythologique, architecturale, psychodramatique, etc. ; à leurs multiples correspondances; initiation aux œuvres d'art, à l'esthétique...

16 - Apprentissage de l'intellectivité. Reconnaissance et appréciation du rôle et de la valeur et apprentissage de la maîtrise de l'intellect coordinateur qui comprend un problème, découvre un sens, se souvient, utilise les souvenirs, vérifie les relations, choisit les solutions, pré-voit un objectif, combine un plan, décide et réalise... Apprentissage de la maîtrise du pouvoir de visualisation imaginative et de l'intentionnalité projetée dans l'avenir.

17 - Initiation à l'examen des problèmes, des difficultés, des solutions à apporter... Apprentissage de l'utilisation des différents outils intellectuels et manuels... Formation d'un ensemble d'habiletés manuelles et intellectuelles. Le savoir est un savoir-utiliser.

18 - Apprentissage de la communication sous toutes ses formes...

19 - Initiation aux diverses expériences de distanciation, d'identification imaginative et à leur maîtrise.

20 - Initiation éro-éthique qui ouvre la carrière de l'adulte, qui introduit tout aussi bien aux jeux sensuels d'adultes consentants qu'au statut de géniteur, donneur de vie, par une célébration quasi-sacrale de l'expérience fusionnelle entre complémentaires bio-logiques.

21 - Initiation professionnelle spécifique. Initiation à la maîtrise exclusive d'un ensemble de connaissances et de techniques concernant l'exercice d'un art, d'un métier. Il s'agit d'apprendre à exercer une activité nécessaire, utile à la communauté humaine, (et non à décrocher, en un temps limité, le droit d'exercer une activité exclusivement lucrative souvent parasitaire). (Voir infra)

22 - Initiation à la créativité, à l'invention, à la réalisation d'un chef-d'œuvre - qui n'est d'ailleurs pas une fin en soi mais un commencement. L'artisan commence sa carrière après avoir réalisé son chef-d'œuvre. Le chef-d'œuvre qui fait valoir la nécessité de l'artiste-créateur et qui le réalise le mieux. Celui qu'il réussira le mieux et qui lui réussira le mieux. Et le goût de la perfection, du beau et du service doit compenser tout autre stimulant. Le but étant la formation de novateurs...
La connaissance est un instrument de transformation éthique et intellectuelle, individuelle et collective. Afin de reprendre la vie. De reprendre vie. Mais, pratiquement, on n'achève jamais ses études, sa progression. La connaissance est un éternel recommencement.



VI - 9 - L'INITIATION PROFESSIONNELLE

AUX MÉTIERS

La culture mène au métier. Le travail n'est pas un moyen de subsistance avec ses corollaires, la manie du rendement et la paresse (on travaille pour n'avoir plus à travailler). Mais une fin constructive. L'art est vie.
Pour assurer la relève et les besoins futurs de la société en divers spécialistes de tous les métiers et particulièrement les nouveaux métiers, l'adolescent (à partir de 14 ans) est pris en charge entièrement par la gilde de métier, la corporation professionnelle où l'aurait poussé sa vocation irréductible. Après avoir acquis une base culturelle générale, l'adolescent, en toute connaissance de cause et avec l'enthousiasme qui le soutient, s'auto-oriente vers la spécialisation qui convient le mieux à ses capacités, en fonction de ses préférences... L'adolescent demande alors à s'engager dans la corporation professionnelle choisie et, aussitôt reçu, il acquiert une formation spécialisée différentielle, source, ressource et preuve de culture vraie.

VI - 9 - A - Les Unions de francs-métiers

1 - Les validations professionnelles

L'étudiant qui aura fondé sûrement ses choix professionnels verra ses aptitudes examinées par les membres qualifiés de la profession choisie - seuls compétents, formant une instance collégiale investie du pouvoir de décision sur la corporation, et seule habilitée à délivrer une attestation de capacité à l'exercice de la profession, à recueillir l'étudiant au sein de la corporation qui va l'initier, et à délivrer les titres professionnels, à l'échelon régional et universel.
Ce sont donc les Unions de métier qui reçoivent, forment et diplôment les étudiants et les autorisent à exercer leur autorité compétentielle partout où l'exigent les nécessités du service social. Ce droit d'exercer universellement est affirmé par la libre circulation des professionnels, sans aucune entrave nationale ou régionale. Ce qui remet en question quelques féodalités syndicales locales au profit de l'ouverture à la solidarité et à l'assistance professionnelle universelle.

Les internationales de métier, s'étendant au-delà des espaces régionaux, s'engagent sans détours dans la construction de l'organisme humain planétaire. Le corporatisme professionnel unitaire, comme les familles de cellules spécialisées de tout organisme vivant, est la solution naturelle unique à la cohésion sociale universelle. Sinon, les naïvetés, les lâchetés et les compromissions détruiront ce qui reste d'humain dans l'homme. Si les hommes, au nom du protectionnisme national, continuent à s'exclure de la vie commune planétaire du destin humain collectif, en étendant des frontières, des barrages, des cloisons entre eux, ils contribuent à la stérilisation de l'intelligence à plus ou moins brève échéance. Les vieilles féodalités et oligarchies corporatistes syndicales nationales actuelles, souvent alliées des cartels, des castes et des kleptocrates au pouvoir, retardent tout avancement dans l'exercice universel de la profession et ont tendance à saboter systématiquement et sournoisement tous les efforts unitaires d'universalisation afin de préserver leu pré carré national. Et pourtant l'universalisation des professions, dans une structure corporative sociétaire unitaire, est l'unique voie qui reste pour établir un destin dynamique de paix, de fraternité et d'intelligence. L'intelligence - science et métiers - unifie quand les nationalismes dispersent. L'art du métier est la seule « idéologie » à ne pouvoir être reniée ou contestée... Il est trans-frontières.
Pour un changement radical, donc. Nous ne voulons pas, qu'encore une fois, les noms des systèmes changent et que les situations d'exploitation restent. Nous en appelons à l'honnêteté intellectuelle de tout professionnel. Qu'il ait le courage de regarder de plus près la réalité, sans œillères et sans préjugés. Les corps de métier se doivent maintenant de changer d'objectifs, de se doter d'un statut spécifique et d'acquérir leur autonomie corporative vis-à vis de l'Etat. Et qu'ils décident enfin du destin humain à assumer. Car le sort de l'humanité est entre leurs mains.

2 - Rôles des Unions de métier

Les Unions de métier corporatives forment à la recherche pure ou appliquée, sélectionnent et orientent les efforts de recherche, la dynamie des chercheurs professionnels (à temps partiel ou à temps plein), techniciens ou travailleurs scientifiques, mono ou pluri-disciplinaires, vers les secteurs jugés prioritaires ou insuffisamment explorés, en symbiose avec les autres secteurs de la vie collective. La structure corporative développe les moyens de communication interdisciplinaires et les moyens de déplacement professionnels. Toute décision corporative est soumise à l'étude et à l'approbation des autres Unions de métier. Tout se tient et se coordonne pour la perfection des tâches à accomplir.
Les Unions de métier veillent au contrôle d'aptitude professionnel, c'est-à-dire au contrôle qualitatif du travail de leurs membres respectifs, sanctionnant toute défaillance et tout manquement professionnels afin de protéger les critères de valeur professionnelle. Elles décident également des choix budgétaires et du seuil minimal des crédits ponctuels à accorder, remplaçant les mouvements erratiques des capitaux. Les critères de détermination des activités et des coûts étant basés sur une sage gestion prévisionnelle et les orientations préférentielles en fonction d'objectifs sociaux déterminés, décidés à l'unanimité des Unions de métier. Chaque corporation décerne des primes d'efficacité en fonction des résultats pratiques et des applications que ces résultats fondent...
Les Unions de métier suivent une approche systématique et rationnelle des problèmes à résoudre. Les critères et les objectifs étant clairement définis et programmés selon une vue prospective, elles choisissent les modes d'action en fonction de leurs conséquences immédiates et lointaines, et décident des actions thématiques en accord avec les autres Unions de métier et de l'exécution des investissements sans distraction par les communes spécialisées...
Les Unions de métier se chargent de la défense corporative, chaque institution professionnelle étant chargée de défendre, non les intérêts catégoriels, mais les programmes de la profession auprès du reste du corps social. Elles vérifient les inventions, toutes les propositions, et veillent à les introduire et à les utiliser dans les entreprises communales. La participation à l'avancement des connaissances est, par suite, planétaire. Les Unions de métier délivrent les certificats d'auteur, reconnaissant ainsi la paternité d'une invention...
Les Unions de métier ajustent périodiquement les responsabilités et les compétences par recyclages constants et instruction permanente au moyen de bulletins mettant continuellement à jour les connaissances et les techniques et permettant à chacun d'étendre sa compétence.
Les services d'assistance et d'entraide professionnelle s'étendent à tous les membres de la corporation dès leur admission... Le seul groupe réellement intégrateur est le groupe professionnel. Les groupes corporatifs professionnels sont les seuls groupes homogènes, harmonieux, autonomes et solidaires entre eux, capables de maîtriser réellement et de faire appliquer une stratégie de travail coopératif à toute échelle, communale, régionale ou planétaire. D'orienter et de coordonner les faisceaux d'activités et de participer au développement culturel constant de l'ensemble humain...
L'armature corporative coopérative, par la concertation d'ensemble intra- et inter-professionnelle qu'elle porte, éliminant la séparabilité des efforts et les contradictions, par la coordination générale dans la répartition détaillée des tâches à l'échelle planétaire, est une impérieuse nécessité économique et culturelle. C'est une telle politique d'ensemble qui permet d'exploiter corporativement, rationnellement, efficacement, les ressources de la Terre et de les distribuer là où les besoins les appellent... Nous y retrouvons ainsi une pratique sociétaire concrète de la connaissance unitaire. Bien au-delà des contradictions inter-nationales et des relations exclusives de profit...

VI - 9 - B - Le parcours professionnel

Tout aspirant à un métier donné n'est certes pas toujours initiable. Tout métal ne convient pas aux constructeurs. Des tests d'aptitudes professionnelles vérifient les capacités du postulant. Reçu, celui-ci aura à gravir, dans toutes les disciplines, dans tous les métiers, trois stades principaux : L'apprentissage, la qualification et la maîtrise, couronnés par l'expertise.

1)- L'apprentissage. Commencé au seuil des 14 ans, l'apprentissage est graduel et couvre trois degrés sur trois ans de durée. Ce n'est jamais du premier pas qu'on parvient de l'ignorance à la maîtrise, quelle que soit la valeur de l'aspiration. La durée, bien entedu, est toute relative et l'élément dont les aptitudes sont exceptionnelles gravira rapidement les étapes...

2)- Le compagnonnage et la qualification. Elle s'acquiert par l'exercice et l'expérimentation rigoureuse. L'ouvrier technicien, praticien déjà formé, prend conscience de ses compétences et de la solidarité de son groupe de référence. Ce stage confirmatoire couvre trois degrés également sur trois ans de durée, passées dans une commune technique. Cet avancement exige un engagement personnel. Des centres techniques préparent les ouvriers spécialisés pour les métiers les plus complexes.
Avant la maîtrise, et dans le but d'acquérir la maîtrise professionnelle, des voyages de spécialisation autour du monde parachèvent la formation, durant au moins deux années. Ce voyage formationnel a pour but d'abord de visiter des régions du monde de manière à mieux approcher les coutumes et les mœurs de contrées différentes, puis, essentiellement, à parachever la qualification professionnelle par un contact plus précis avec les données réelles planétaires propres à la profession du voyageur. La circulation des hommes et des connaissances et la rencontre des expériences brasse l'intelligence des peuples et l'enrichit.
Le voyageur est reçu par une commune professionnelle d'accueil chez qui il séjournera à titre d'hôte. Séjour aux effets formatifs certains. Le compagnon partage la vie quotidienne communale et s'exerce à une pratique du métier différente tout en y apportant son propre savoir-faire. Après ce séjour, il sera accueilli par une autre commune, dans une région différente, jusqu'à ce qu'il ait accompli son pèlerinage complet autour du monde. Enfin le compagnon choisit de se fixer là où il sera le plus utile. Les communes d'accueil ne reçoivent en général aucune allocation ni subvention pour le séjour de leur hôte, renouvelant les traditions d'hospitalité et d'accueil.

3)- La maîtrise et la possession d'un art à la perfection. Ce stade couvre un degré (le septième et dure de la deuxième à la vingt-quatrième année de l'étudiant. Celui-ci, deux fois né, de sa mère et de ses initiateurs, et arrivé à la maîtrise d'une technique, prouvera, par une démonstration spécifique - son chef d'œuvre - qu'il réalise, par son art intime, la vocation qu'il porte en lui... Désormais, il pourra choisir son nom, sa signature, sa marque qui le distingueront à jamais. Puis il revendiquera l'autorité de l'expertise, et d'être, à son tour, un transmetteur, un initiateur.

4)- L'expertise. Ce stade magistère couronne l'itinéraire. Il couvre deux degrés, le dixième gouvernant son action directive à l'échelle planétaire et s'étend sur une période non limitée. L'expertise est le stade de celui qui acquiert l'autorité de maîtrise, la compétence professionnelle parfaite et qui reste assez fier pour ignorer la vanité. Il devient alors initiant, instructeur et il porte ses connaissances aux nouvelles générations, devenant ainsi la pierre angulaire de tout l'édifice professionnel. Après un stage d'enseignement où il éprouve ses connaissances (8ème degré), il pourra procéder à des recherches plus approfondies (9ème degré)... Au 10ème degré, vers les 35 ans passés, il peut alors participer à la gestion planétaire de son Union de métier et participer ainsi directement au gouvernement mondial.
Le programme d'enseignement est régulièrement adapté aux progrès des connaissances qui étendent sans cesse la descriptive, le développement, l'expérimentation et l'application technologique de pointe. Et vu l'avancée des connaissances et de la technologie, un continuel réajustement s'impose à chacun par une formation permanente, assurée par les réseaux corporatifs ou généraux, et un recyclage intermittent qui pourra avoir lieu une année durant, au début de chaque période de sept ans, à partir de 28 ans.

En fait, donc, il n'y a qu'une seule et unique initiation professionnelle. De nos jours, elle peut être multiforme et très complexe à mettre en oeuvre. Mais la constante c'est que l'individu reste toujours un apprenti, un cherchant, un point vivant d'interrogation. Car il a toujours à s'instruire, à connaître, à maîtriser. Et surtout à apprendre de la nouvelle génération montante qu'il se propose d'initier à son métier. Le maître n'est pas plus que l'apprenti. Et l'apprenti porte en lui tout l'avenir.

VI - 9 - C - Les relations inter-professionnelles

Toutes les Unions de métier de toutes les régions coordonnent leurs programmes de formation et de recherche. De sorte que la reconnaissance mutuelle de la valeur compétentielle est immédiatement et universellement acceptée.

1)- Les équivalences. Il est plus facile de se comprendre, de discuter, de décider professionnellement ou inter-professionnellement si les individus concernés sont tous d'une degré professionnel identique. Cette équivalence fonde tout vrai dialogue. Autrement les gens monologuent sans pouvoir se comprendre du fait de la différence entre leurs connaissances, entre leurs degrés compétentiels, mise à part la différence des points de vue...
Il est, dès lors, préférable de signaler certaines équivalences en vue de faciliter et de simplifier les échanges professionnels. Par exemple, nous suggérons que chaque Union adopte un symbole servant à l'identification et à la reconnaissance immédiate de ses membres, et à chaque degré de chaque corporation, un symbole supplémentaire destiné à l'identification des membres des degrés identiques de toutes les Unions de métier. Ces insignes, affichés en médaille ou au revers du vêtement, représentent l'unique signe d'identité professionnelle apparente.

2)- Le fichier d'identité. Chaque Union tiendra à jour les renseignements individuels concernant l'identité, la profession, le parcours. Un fichier mondial unique (avec tout un réseau de ramifications régionales) recueillera tous les renseignements qu'on lui aura fourni concernant chaque individu de telle ou telle profession, en liaison avec les fichiers de chaque Union de métier.
Ce fichier rationnel présente divers avantages. Il est pratique, simple, universel. Un dossier unique est consacré à chaque individu à partir de sa naissance. Tout individu peut à tout moment examiner son dossier. Il est, du reste, périodiquement informé de toute modification qui y serait apportée. Il fait rectifier son dossier s'il le juge nécessaire. Tout individu peut consulter le dossier d'un autre individu à condition que le consultant soit identifié et que l'intéressé, préalablement prévenu, accorde son autorisation. L'accès aux fichiers s'opère par le moyen des centres de documentation. Ces centres recueilleront également toutes les archives des métiers concernés, l'historique de leur évolution et les professionnels qui les auront exercés.


VI - 10 - L'INITIATION

À LA CONNAISSANCE UNIFIANTE

Elle complète toutes les précédentes initiations et leur donne toute leur valeur. Elle est le but final, ultime, auquel aspire tout cherchant désireux de parvenir à un état de connaissance reliante unifiante. Cette initiation est un pèlerinage ardu au bout de soi-même, à sa racine, aux sources centrales de la réalité - aboutissant à la compréhension de sa propre réalité existentielle. Elle est mise sur la voie de la réalisation personnelle du réel entier vécu dans sa nature intime.
En effet, il ne s'agit pas ici de cerner la structure de la réalité intellectuellement, de la démasquer rationnellement. Mais d'amener l'homme de l'expérimentation intellective rationnelle à l'expérience relationnelle réalisationnelle de la réalité. De la science méditative, distinctive, comparative, inévitablement réductrice, à la connaissance unitive - autologique. De l'intelligence discursive à l'intelligence du réel existentiel. Des sens vers le sens. De l'individualité microcosmale à la personne unique intégrant en elle la multiplicité harmonique, transmutant son Je en Nous.
Il s'agit de passer du connaître rationnel à un vécu de conscience non-conventionnel qui s'éprouve sans jamais se prouver. Cette expérience directe de la réalité n'a pas besoin de passer par la médiation de concepts, de conventions conceptuelles et de classifications toutes relatives, limitatrices. Comme l'amour, elle n'est ni livresque ni discursive. Elle échappe à toute introspection lucide, à toute motivation volitive. Elle n'est pas acquisition, objet de connaissance intellectuelle, un savoir décomposable en concepts. Elle n'est pas apprise, rassurante, publique. Toute intelligence exclusivement doctrinale est statique. Tandis que l'expérience fusionnelle est dynamique.
Il ne s'agit pas d'une expérience imaginative, un sentiment d'éternité imaginairement objectivé, dû à une attention somnambulique à la très forte puissance d'illusion, ou à un quelconque conditionnement mental - puisqu'elle est sans but, sans intention et sans intérêt pratique. L'initié n'est pas un grand illusionné « qui confond un état subjectif d'ébriété avec la prise de conscience d'une réalité objective » et qui vit un paradis imaginé à sa mesure, en guise de consolation...
L'expérience unitive ne raisonne ni ne plaide ni explique. Elle a peu de chances de convaincre. Elle se dérobe à toute validation expérimentale, statistique. En fait, il ne s'agit pas de convaincre, de discuter, de démontrer, de spéculer mais de vivre une expérience-témoignage qui ne se laisse pas réduire à des formules explicites. Les mots usuels ne peuvent exprimer une telle expérience cruciale. Comme l'amour, elle n'est ni livresque, ni discursive, ni communicable. Mais opérante, active, dynamique, illimitée et strictement intime. Comment réduire une expérience amoureuse ou musicale directe à une formule abstraite ? Comment l'écrire, la minéraliser, la figer par nos expressions malhabiles, fragmentaires, inadéquates, symboles d'arrêt ? Indicible, cette connaissance ne tolère aucune codification, surtout dogmatique, infaillible, définitive, aucun formalisme, aucune identification limitative. L'approche n'a d'autre limite que l'individu. Et seul peut comprendre l'intégralité d'une telle connaissance informelle universelle celui qui l'a déjà expérimenté.
Cette initiation majeure à l'entière connaissance expérimentale de la réalité ne peut en aucun cas être vendue ou donnée, apprise par correspondance, organisée, prise ou subie. Elle est personnellement vécue. Et la présence d'un initiateur est nécessaire. Rien que par sa présence, l'initiateur éveille. Une parole, à telle heure, pour telle personne, suffit à la soutenir, à la guider et à l'engendrer être neuf...


VI - 11 - LES CENTRALES PÉDAGOGIQUES

ET DE DOCUMENTATION

VI - 11 - A - Les Outils pédagogiques

1)- Les centrales pédagogiques (Ecoles, Universités, Campus)

L'école et l'université sont des éléments unificateurs stratégiques de la société. Elles sont le cadre de regroupement et d'articulation de la communauté, son centre-soudure, le lieu d'enracinement de son avenir. Elles sont des pôles d'animation pour toute la communauté. Leviers pour une réforme de la société. L’école et l'université - qu'elle soit particularisée ou à vocation multiple, sont, non des citadelles, mais des centres de rayonnement culturel, de recherche, d'enseignement et d'assistance technique au service de la communauté, assurant ainsi leur vocation sociale pratique.2
C'est d'abord la communauté qui assure la formation et l'instruction de ses enfants en bas âge. Et ce sont des adultes-experts des deux sexes qui les élèvent. Plus tard, les enfants se dirigeront vers les filières d'enseignement de formation professionnelle, allant de l'apprentissage à la maîtrise, organisées régionalement par les Unions de métier. Le nombre des étudiants est, bien sûr, en fonction de l'attrait de l'enseignement proposé et de son efficacité. C'est-à-dire des initiateurs. Et de la profession.

2)- Une banque centrale du savoir encyclopédique (voir infra)


VI - 11 - B - Les centres de documentation encyclopédique

1)- Un système mondial d'information scientifique servira à la diffusion du fond mondial de connaissances dans une optique pluridisciplinaire encyclopédique. C'est ce que tente de faire et réussit Wikipédia aujourd'hui, malgré quelques approximations, d'ailleurs vite rectifiés par des scrutateurs vigilants... Ce système utilisera un service de collecte, centralisant les livres, les rapports; un service de triage, d'indexation, de traitement de l'information, d'analyse des données, d'étude des corrélations interdisciplinaires, d'évaluation discriminatoire qui décide l'introduction des nouvelles données, un service d'archivage, banque de données, et un service de diffusion mondiale de l'information à travers les artères prévues, à travers tout le réseau de distribution planétaire. L'Internet est un magnifique outil pour l'avancée des connaissances. Constamment mis à jour par l'envoi périodique de documents par les flux appropriés, le centre universel de documentation servira également de plate-forme pour toute opération de validation des connaissances et des informations. Les nouvelles thèses non encore validées (même si certaines ressortent d' « élucubrations » invérifiables) auront bien entendu leurs sites, au nom, non seulement de l'indispensable liberté d'expression, mais aussi de réservoir à idées, les idées n'ayant pas de frontières, et l'inventivité humaine ne pouvant jamais être bornée.
Ce système d'information constante couvre tous les secteurs de la vie. Il tient au courant des développements dans chaque domaine d'intérêt. Chaque discipline est ainsi couverte par un réseau cohérent facilement accessible. Tous les centres sont reliés entre eux et répartis à l'échelle planétaire. Les terminaux personnels ou professionnels, centres de dissémination informationnelle, sont les principaux centres de documentation et d'échange.
Ces centres, structure active d'accueil, comme les bibliothèques où l'on va consulter un ouvrage spécialisé, sont ouverts à tous, de tous les âges. Toute personne peut ainsi, à travers un processus conversationnel simplifié homme-machine, acquérir des connaissances ou vérifier les siennes. La communication des informations cohérentes aux fins d'utilisation, se fait à travers des index, des bulletins, des flux, les supports papier, numériques ou filmiques, mises au point monographiques thématiques... Dans la langue demandée et suivant l'âge et la qualification (précisée au préalable) du demandeur. La solution centralisatrice est la meilleure pour éviter tout genre de gaspillages et essaimer une connaissance descriptive naturaliste universelle.
Ces centrales sont des auxiliaires précieux de documentation et de gestion. Ces supports d'enseignement sont des alliés des instructeurs éducateurs dont la présence et l'animation dynamisante restent nécessaires. Rien ne remplace la présence effective de l'initiateur et la communication interindividuelle. Evitant l'uniformité culturelle et la conformité, chaque animateur ayant sa propre personnalité, son rayonnement et ses propres méthodes. Considérer une centrale de documentation comme un supermarché de la culture servie par l'audio-visuel sans chaleur et livrant des aliments sans valeur nutritive réelle, est proprement aberrant.
La machine rend l'homme plus libre mais son devoir d'intelligence plus impérieux. Auxiliaire de l'homme capable de la fabriquer, multipliant son pouvoir logique rationnel déductif et son pouvoir, et étant longtemps fille de la guerre, eh bien qu'elle devienne source de paix. Science appliquée, qu'elle devienne le principal instrument d'ouverture à la pleine intelligence.

2)- Structure de documentation informationnelle. Cette structure informationnelle suppose donc une banque du savoir encyclopédique, un réseau et un matériel d'information. Elle est régie par l'Union planétaire des informateurs.

La banque centrale du savoir encyclopédique, d'accès libre, à l'image de Wikipédia, ou d'un moteur de recherche tel que Google, est équipée pour

- la recherche et la collecte automatique systématique de toutes les informations techniques, économiques, culturelles, des résumés bibliographiques couvrant tous les secteurs, particulièrement les nouveautés orientées vers l'avenir et la synthèse...

- le traitement :
- la déduction thématique selon la teneur (la signification) ;
- l’interprétation selon les recoupements multisectoriels, les inférences, les interprétations des interrelations, les idées personnelles ;
- la projection thématique;
- l'analyse complexe, approfondie, pertinente, des données ;
- le traitement qui décèle un nombre maximal de relations qualitatives entre les divers éléments d'appréciation, les processus d'intégration, les collisions entre plusieurs données précédentes, les réactions;
- le calcul prévisionnel;
- L'évaluation critique;
- et la décision enfin : si les données sont positives, le jugement est fondé, l'information est retenue; si les données sont négatives, les données sont renvoyées pour un complément d'information.


- le stockage :
- l'indexation par thèmes-clés ; système de classification thématique assortie d'index à plusieurs entrées faciles à retrouver et à utiliser;
- l'archivage centralisé thématique (du générique au spécifique) des rapports complets assurant le classement et la reproduction des documents microfilmés;
- la mise en mémoire et le stockage en dépôt...

- la manipulation :
- la mise à jour continuelle de l'état des connaissances par un conseil formé des experts des Unions de métier concernées, qui veillent à la synthèse du savoir par une comparaison permanente des profils thématiques et leur évaluation syncrétique et synthétique ;
- et qui développent les méthodes de programmation, développement nécessaire dû à l'accroissement continuel différentiel quantitatif et qualitatif des données informationnelles qui progressent exponentiellement.
- le traitement par un service systématique de résumés bibliographiques;
- la vulgarisation pour les non-initiés adultes, les apprentis et les enfants par un service compétent formé d'experts de toutes les Unions de métier professionnelles concernées;
- la traduction par un service compétent;
- la centralisation pour une diffusion sélective dynamique de la documentation encyclopédique du fonds mondial de connaissances utiles;
- la production d'éléments filmiques informatifs descriptifs (en relief holographique par exemple).

- la communication :
- l'accès direct à l'information permet une communication idéale entre tous les cherchants et les éléments d'information au moyen des véhicules de l'information documentaire qui enserrent la Terre d'un vaste réseau d'information
- les satellites artificiels en orbites stationnaires ;
- des centres régionaux publics d'information;
- des circuits télévisionnaires d'information;
- des terminaux numériques
- enfin des périodiques informationnels;
- sans jamais oublier l'essentiel : les tournées de conférences et de rencontres à tous niveaux.

- L'utilisation.
Par la consultation directe, la centrale répond à toutes les questions judicieusement posées par un moteur de recherche, par une appréciation complète immédiate selon le niveau culturel et professionnel du consultant. Par exemple : A- une réponse technique pour les spécialistes ; B- une réponse vulgarisée pour les apprentis et les non-initiés; C- une réponse circonstanciée pour les enfants... et ce, dans la langue voire le dialecte souhaités. Ainsi l'information exacte et immédiatement disponible permet-elle de communiquer à qui le demande l'état mondial des connaissances à l'instant. Ouvrant de plus larges perspectives à la pensée inventive.

Cette centrale pourrait être placée sur orbite terrestre stationnaire. Un tel satellite universel serait relié à d'autres satellites et à des centrales-relais continentales...

VI - 11 - C - Les appoints informationnels

1)- L'appoint télévisuel et numérique. Pour l'élévation du niveau informationnel, le service de production d'éléments filmiques de l'Union des informateurs, prépare des films documentaires, gradués selon une approche programmée et formant des cycles complets d'information thématique descriptive. Auxiliaires des instructeurs, ces documents scientifiques sont livrés sur tous supports numériques ou en d'autres systèmes appropriés...

2)- Les périodiques informationnels. Le livre scolaire est remplacé avantageusement par un périodique ou un quotidien, préparé, mis en ligne et diffusé gratuitement universellement par l'Union des informateurs par flux à tous ceux qui en feront la demande. Cet instrument vivant, mouvement de convergence des tensions vers un dépassement culturel, est composé d'une partie informationnelle et d'additifs destinés aux professionnels de chaque métier. La langue utilisée est définie par l'aire de distribution du périodique...
A titre d'exemple, un tel média instructif expose des nouvelles documentaires sur l'état actuel du monde et du savoir, un compte-rendu de toute l'actualité régionale et planétaire, traitant les faits ou les groupant pour leurs causes et leur signification globale et non seulement en rubriques ; sur la vie sociale régionale et planétaire, sériée par domaines d'activité... Il fournit l'information et la documentation de fond par des analyses sur l'avancement des sciences (théories, recherches, expériences...), des statistiques, des synthèses, des enquêtes et des reportages. Il analyse tous les ouvrages et les documents reçus... Dans ses pages relationnelles, il expose le courrier des lecteurs et les appels d'offre de peuplement d'ateliers-communes en voie de formation; les messages ; etc. Il annonce les nouveautés survenues (techniques, théoriques, méthodologiques) avec des études critiques des produits. Il réunit, par rubriques, toute l'information publicitaire vérifiée. Et enfin, il réserve des pages pour les jeux d'intelligence et l'humour, supplément indispensable...
 

VI - 12 - L'INSERTION

DANS LE CHANTIER SOCIÉTAIRE

Le parcours pédagogique est la charpente de la société. Il tisse un lien puissant entre les générations. Cette garantie acquise d'intelligence et de bonheur rehausse et confirme l'importance qualitative de chacun, sa nécessité. Durant tout son parcours pédagogique puis par son action professionnelle, l'étudiant a dû répondre aux questions fondamentales que ses instructeurs lui ont posé, dès ses premiers pas sur la voie
« D'où viens-tu ? - Du centre.
Qui es-tu ? - Qui je suis.
Où vas-tu ? - Vers plus haut. »
Cet étudiant alors, qui, par son expérience unique, a ainsi pu connaître son identité originale, sa mission unique de vie, va se nommer s'honorer d'un nom-présence, devise qui rappellera à tous la voie réalisationnelle où il s'engage fermement, sa vocation, son programme de vie.
Pierre vivante équarrie. Pierre d'angle. Emergeant, phare assumé au-dessus des remous de la quotidienneté, et en même temps pleinement engagé dans la quotidienneté, il travaille à dynamiser la structure corporative organismique, charpente de la vie sociétaire. Veilleur et éveilleur, il travaille ensuite à repasser son flambeau. Instruire. Unir. Elever. Que vaut la semence sans le champs ? Il n'y a pas d'hommes isolés. S'ils sont relativement autonomes, ils restent tous nécessairement solidaires. Et l'expert plus que l'apprenti.
Actualisant ses connaissances, il instruit donc à son tour, sans vaines paroles qui épuisent sans convaincre. Il éclaire sans éblouir pour conduire de l'éphémère à l'essentiel. Il dynamise, vivifie, unifie. Son action rayonnante s'étend à partir de son épicentre, de son coeur, de ses mains, non seulement de son cerveau... Il aide les autres, les apprentis, à se comprendre - non à comprendre le niveau qu'il a lui-même atteint. Il évite de se singulariser gratuitement, de proclamer ses titres. Son rayonnement doit suffire à prouver ses maîtrises, contrairement aux bateleurs d'estrade qui s'affublent des hochets d'une sotte vanité. L'inculture dont ils sont la preuve n'est qu'une collection de références et de citations, qu'un assemblage réactif d'éléments disparates confinés dans une intellectualité verbeuse ludique sans prise réelle sur la vie. Triste témoignage d'une histoire d'errance, sans fondements, et d'une violente crise d'inflation dans un chaos d'incompréhensions et de malentendus.
Pour nous, l'espace culturel est un carrefour de communication et de transmission d'expériences, de connaissances et d'arts, sources fécondes d'intelligence. Ce qui fonde la modernité évolutive d'un destin assumé comme sociétaire et unitaire. Nous en reparlerons dans la communication suivante, approche de ce que sera l'université ouverte novalienne.

                                                                                                                       
 
LIENS et VOIES de RECHERCHE sur la PÉDAGOGIE


NOTES
 
1Le mot « Etudiant » en français comme « Student » en anglais signifie personne qui étudie. Comme si l'initiative personnelle de l'apprenant n'était pas prise en compte et que la société l'oblige à suivre des études. Dans la civilisation arabe ou persane, le mot pour désigner l'étudiant est « Tāleb », demandeur, ce qui veut dire que l'étudiant prend lui-même l'initiative et demande expressément à recevoir un enseignement.
2Des centres de socialisation prendront en charge les inadaptés psychotiques et leur rééducation par diverses activités artisanales. Ils forment des collectivités centrifuges où tous les intervenants, médecins, infirmiers et inadaptés vivent en communauté, libres, sans restrictions ou discriminations. Les patients n'y sont pas aliénés et ce, quelle que soit la difficulté d'intégration. Ils vivent dans un climat délivré des notions de culpabilité et de punition...


 © Claude Khal 2013