COMMUNICATION
RIC I
ARCHITECTURES
COGNITIVES
ET
STRATÉGIES COMPORTEMENTALES
Introduction
Janus, et la double partition cognitive et comportementale
1er
Volet
1
- L'inné et l'acquis. Le besoin et le désir
A
- L'inné biologique B
- L'acquis culturel
C
- L'Homme, héritier et constructeur • Les
stratégies innovantes
2
- La bio-conscience
A
- La surconscience α innée
B
- La subconscience β génotypique innée
C
- La conscience culturelle Δ acquise
D
- L'évolution du champ conscientiel
3
- Organisation neuronale des structures cognitives
A
- Organisation générale de l'utilisation de toute
information
B
- Le réseau neuronal
C
- Les connexions neuronales fonctionnelles
4
- Les mémoires performantes
A
- Les mémoires biologiques et culturelles
B
- Les archives mémorielles C
– La mémoire iconique
D
- Les fonctions mémorielles
(discrimination
perceptive, mémorisation, évocation
des souvenirs,
imagination, perception
de l'avenir, mémoire et comportement)
2ème
Volet
5
- Structures et architectures comportementales
A
- Fondements biologiques du comportement inné
B
- Toute action est effet d'émotions
C
- L'attachement fusionnel et la distanciation objectale
D
- La recherche du plaisir, l'évitement du déplaisir
et l'angoisse
E
- L'égocentrisme bio-narcissique
F
- L'affrontement œdipien
6
- L'espace de réaction comportementale
A
- L'investissement exocentrique compensatoire
B
- La liberté ou l'épreuve du choix
C
- Les états fantasmatiques
7
- Certains profils comportementaux
A
- Les réflexes de base d'attachement et d'évitement
B
- Prééminence naturelle des comportements coopératifs
C
- Le comportement de rencontre érotique
D
- Les comportements régulateurs (nourriture,
sommeil, rire)
E
- Les susceptibilités psycho-somatiques
(stimulations
précoces, immunité, prédisposition
aux accidents,
altérations de santé,
schizophrénies)
Conclusion :
L'espace d'intelligence culturelle
LIENS
pour aller plus loin
NOTES
(Les figures mentionnées dans le texte n'apparaîtront, pour des raisons techniques, que dans les versions en PDF téléchargeables. Veuillez vous y référer.)
NOTES
(Les figures mentionnées dans le texte n'apparaîtront, pour des raisons techniques, que dans les versions en PDF téléchargeables. Veuillez vous y référer.)
INTRODUCTION
JANUS
ET LA PARTITION COGNITIVE
ET COMPORTEMENTALE
ET LA PARTITION COGNITIVE
ET COMPORTEMENTALE
I
Heidegger affirmait que « la rigueur d'aucune science n'atteint le sérieux de la Métaphysique ».1 On contestera cette position. Il est temps de revenir aux principes qui ont fondé la philosophie grecque qui s'appuyait, elle, sur les sciences. Libérer les vertus de la lumière est notre tâche à tous. Mais un outil ne sert qu'à celui qui sait s'en servir.
Acrobates de l'âge de la lumière, nous assistons, émerveillés, au rayonnement des représentations initiées par les engrenages numériques invisibles. La polysémie de la créativité universelle formelle est foisonnante. Le terreau culturel expose ses transitions infinies dans une symphonie que nous n'arrivons pas encore à écouter. Leur mouvement élancé hésite, s'adapte, s'oppose ou se conjugue à des allures différenciées souvent contradictoires. Les intervalles, aux apparences décousues, comme dans la musique contemporaine, dramatisent leurs seuils d'action pour mieux s'imposer. Mais leurs liaisons, à qui sait lire, forment, sous la pression des circonstances, un rythme subtil. Les énergies en mouvement, comme dans une partition musicale, se révèlent décisives, fortes ou faibles, pleines ou entêtées, permanentes ou renouvelées, souvent imprévues. Elles s'affirment et polémiquent, ou bien, flottant comme le doute, s'allongent, se recommencent, mais, amorties, elles finissent par fondre d'elles-mêmes ou bien par se briser sur de nouvelles énergies plus fortes, plus constantes.
Cet opus est le fruit de travaux de recherches qui continuent ma description du réel sur la lancée de la logique du modèle quantique tel qu'il a été exposé dans « le Cantique des Quanta », notamment dans la dernière Communication XIV. Il étudie l'Homme qui prend la figure de Janus, un visage tourné vers son assise biologique qui le fonde, son héritage, l'autre visage tourné vers sa créativité. Janus, divinité romaine, avait un rôle primordial. Il était considéré comme « le dieu des commencements et des fins, des clés et des portes ». Il désignait le passage entre le passé hérité fondateur et le futur où interviennent la relative liberté de choix et la construction des relations d'intelligence créative, propres aux humains.
Dans cet opus, qui ne comporte que six Communications, je vous invite à aborder un sujet difficile et souvent tabou : le rôle joué par les influences biologiques métaboliques (l'inné, les prédispositions) dans l'architecture cognitive et comportementale ainsi que le rôle déterminant joué par les influences environnementales et culturelles (l'acquis) qui ouvrent son intelligence au monde pour y exercer son action créative.
Héraclite d'Ephèse, Pythagore, Protagoras d'Abdère, Platon, Aristote et toutes les écoles de pensée grecques (la philosophie joyeuse) dont nous sommes les héritiers, avaient bien étudié cette question et ont estimé que nous n'étions pas des marionnettes entre les mains de démiurges jaloux, cruels ou facétieux. Vous connaissez sans doute le rôle joué, plus près de nous, par H. Bergson,2 J-M Charcot, S. Freud, C-G Jung, W. Reich, A. Adler, J. Piaget, E. Morin, G. Bachelard ou H. Laborit dans l'avancée des sciences cognitives et comportementales. D'autres chercheurs, moins connus du grand public, mais tout aussi éminents, comme A. Lowen, A. Janov, E. Fromm, I. Pavlov, H. Rorschach, P. Janet, P. Diel, H. Spencer, J. Frazer, W. Sheldon, K. Lewin, D. Morris, K. Lorenz, E. O. Wilson, sans oublier C. Lévi-Strauss, M. Mead et B. Malinowski,3 ont apporté leur pierre cubique à l'édifice et ont pu trouvé des réponses, souvent pertinentes, parfois controversées, aux questions que posent les interprétations individuelles de la réalité ainsi que les raisons des comportements de l'individu en société et de ses multiples relations d'intelligence.
Décrire quelques somatotypes nous autorisera ensuite à tenter de désigner une typologie de tempéraments plus ou moins individualisés, aussi bien sur le plan morphologique que physiologique ou psychologique et leurs multiples corrélations et leurs infinies variations. Qu'est-ce qui dans l'humain détermine les pulsions, les réactions, les introversions ou les extraversions, l'inhibition ou la robustesse (la résistance au stress par exemple), les dissonances, les polarités, les orientations...
Les niveaux de complexité à étudier ne doivent pas faire l'impasse sur les comportements que nous observons tous les jours, à commencer par les interactions parents-enfants, le conformisme aux stéréotypes du moment, l'imitation dans les rôles sociaux, tribaux ou claniques d'intégration, les souplesses de caractère ou les rigidités, les attitudes narcissiques mythomaniaques, compulsionnelles ou phobiques, l''ingéniosité dans la recherche de la nourriture, dans l'auto-préservation contre les prédateurs, etc. Les processus d'identification et de mimétisme, notamment dans la dynamique des groupes comme systèmes de référence, nous permettra d'avoir une approche plus systématique et de soulever le problème de la liberté humaine et des choix et des responsabilités éthiques. D'autant plus qu'il y a un comportement de groupe qui n'est pas réservé aux seuls humains. Observez les comportements d'un troupeau de gnous, ces antilopes africaines, lors de leurs migrations saisonnières, pour échapper à leurs prédateurs...
Je n'ai pas qualité pour approfondir chacune de ces questions. L'observation m'incite cependant, à la lumière du modèle théorique que j'ai longuement exposé dans « Le Cantique des Quanta », à analyser les épisodes de maturation et d'évolution humaine et à y apporter un éclairage, me semble-t-il, inédit. La matière psychologique et comportementale est discontinue. J'ai tenté d'y trouver des cohérences intimes, des architectures régulatrices, des trames d'influences, des causalités verticales ou latérales, des convergences actives. L'effort de précision pour relier, dans leurs dynamisme de croisements souvent fortuits, et malgré leurs variables et leurs dérivations, des états transitifs ou différenciés, m'a permis de consolider la charpente constitutive des relations d'intelligence créative qui fonde l'humain.
Je me suis gardé de me lester d'arguments polémiques dans cette œuvre de connaissance. J'ai pris le risque d'exposer un cadre de pensée aux tonalités fortes, sans chercher à sauter des obstacles, à les esquiver ou à les contourner. Leur séduction logique y joue une partition pour le moins harmonieuse dans sa complexité. Faut-il à présent que les figures rythmiques des comportements rencontrés et l'emboîtement des causalités étudiées et leurs lignes d'influence suscitent en nous des résonances pour en approfondir le développement.
Nous avons un devoir de connaissance.
II
Les Spectacles chorégraphiques, les Opéras et le Cinéma
métaphores des stratégies comportementales
métaphores des stratégies comportementales
Aux XVIIIème et XIXème siècles, l'horloge définissait un monde automate aux mécanismes élaborés, créés par un horloger4, grand architecte et ingénieur précis et rigoureux. Ce grand artisan, designer et ordonnateur ingénieux5, a conçu d'abord la finalité de l'horloge (donner l'heure avec rigueur et précision) puis il a entrepris de l'inventer, c'est-à-dire de la construire pièce après pièce en organisant la coopération ordonnée, rationnelle, de ses rouages. Le déséquilibre dynamique et constant, l'instabilité continue du système règle le balancier qui donne l'heure en faisant tourner les aiguilles. La machinerie de cette complexité structurée est cachée. Seules les aiguilles se montrent dans leur rotation infinie. Le paradoxe c'est que cette invention survit à son concepteur... L'horloge était une métaphore de l'ordre du monde, de cette machinerie universelle qui évolue comme un automate à la complexité irréductible. Dieu horloger, grand architecte souverain, inventeur, ordonnateur, législateur, a imposé et la finalité de l'horloge-monde et son organisation interne.
Je préfère, quant à moi, la métaphore du ballet, d'un spectacle chorégraphique, d'un concert symphonique, d'une chorale, d'un opéra, d'une comédie musicale, d'un film cinématographique qui passe de l'écrit à l'écran, voire de toute entreprise humaine créative. Non que la différence avec l'horloge soit irréductible mais la nouvelle métaphore ontologique est bien plus précise, tout en étant plus actuelle. Car elle inclut, dans le jeu des possibles6, les notions dynamiques de liberté fondatrice de projets et de mutations historiques qui caractérisent des ensembles groupés déterminés.
Je préfère, quant à moi, la métaphore du ballet, d'un spectacle chorégraphique, d'un concert symphonique, d'une chorale, d'un opéra, d'une comédie musicale, d'un film cinématographique qui passe de l'écrit à l'écran, voire de toute entreprise humaine créative. Non que la différence avec l'horloge soit irréductible mais la nouvelle métaphore ontologique est bien plus précise, tout en étant plus actuelle. Car elle inclut, dans le jeu des possibles6, les notions dynamiques de liberté fondatrice de projets et de mutations historiques qui caractérisent des ensembles groupés déterminés.
Tout chorégraphe le sait, un ballet est dynamique. Il repose sur une histoire à raconter, une finalité déterminée, des émotions à exprimer dans un lieu donné, le temps d'un spectacle. Lorsque le maître de ballet ou le metteur en scène constitue ou génère son groupe, il obéit aux nécessités de son inspiration, de son imagination, de ses choix. Il a l'intelligence de sa finalité, sans suivre les préférences intimes de ceux qu'il a réunis. Il engage ceux qui sont capables d'exprimer le mieux sa propre finalité et de former un ensemble cohérent, producteur de sens. Il catalyse les énergies qui, autrement, seraient restées dispersées. Il en potentialise le dynamisme polyvalent puis l'actualise dans une chorégraphie homogène. L'auto-structuration du groupe est intentionnelle et minutieusement élaborée. C'est une science exacte. Les artistes sont perfectionnistes.
Un ballet est une suite ininterrompue d'instants où rien n'est isolé, de fluctuations maîtrisées où tout se transforme sans cesse dans une science des mouvements anticipés et des trajectoires maîtrisées. Toutes les figures de style sont notées, leur fluidité domptée, leur subtilité apprivoisée. Les danseurs élastiques forment entre eux des interactions singulières, électives, sélectives, en déséquilibre constant, dans le cadre précis d'une synergie imposée par la finalité désirée par le chorégraphe catalyseur d'énergies.
Un ballet ne peut fonctionner qu'avec ses satellites immédiats ou éloignés comme les musiciens, ingénieurs du son, électriciens et éclairagistes, décorateurs et régisseurs, costumiers et maquilleurs, les producteurs et leurs ressources financières, l'attaché de presse, l'équipe de communicants, qui, tous, se sont engagés et qui participent à la même aventure. Leurs noms et leurs fonctions sont inscrits au générique. Le public qui assiste aux représentations gravite lui aussi, mais à un autre titre, autour de l'entreprise chorégraphique, en assure le succès ou bien l'échec.
L'irréversibilité du ballet déroule une trajectoire historique unique, malgré sa fragilité, le temps d'une représentation. Tout mouvement des danseurs est concerté, en résonance intime avec la trame de l'histoire contée, déroulée dans un processus articulé, ordonné, de relations en perpétuel devenir. Tout comportement est finalisé dans un espace-temps défini. Le ballet est un système hautement organisé. Le déterminisme dynamique porté par le projet chorégraphique se déroule conformément aux exigences du scénario établi mais reste néanmoins ouvert à des possibles imprévus.
A tout moment, chaque danseur, chaque musicien, garde cependant son identité et son autonomie entière. Chacun est une entité différenciée, douée d'un talent singulier, de la conscience de ses objectifs et de l'intelligence de sa technique. Mais dans le cadre unique d'un spectacle ou d'un concert, chacun joue la partition imposée par le livret et qu'il s'impose de suivre par adhésion volontaire, en fonction de ses capacités. Des incidents imprévus, un instant d'inattention, une chute ou une crampe lors d'un grand jeté, d'un entrechat ou d'une pirouette fouettée, peuvent certes survenir, malgré les automatismes acquis et les échauffements préalables, sans évoquer d'autres incidents indépendants comme une coupure de courant ou un panneau de décor qui s'effondre... Mais, le temps du spectacle, cet aléatoire reste très marginal.
Par ailleurs, pour le spectateur inattentif, d'infimes erreurs de mouvement ou d'interprétation de la part d'un danseur passent inaperçues, notamment au moment de certaines prouesses chorégraphiques, à l'instant furtif d'une transition ou lorsque sont atteints des seuils d'instabilité fugace. Ce sont ces « variables indépendantes cachées »7, non observables, mais néanmoins liées, le temps d'une trajectoire dans les régions d'instabilité, qui font tout le charme d'un spectacle vivant. Mais ce hasard, accidentel ou solitaire, quel que soit l'enchaînement des causes, comme toutes les collisions discrètes qui peuvent advenir, n'empêchent pas la nécessité organique du projet chorégraphique de se déployer entièrement dans une collusion solidaire de tous les instants jusqu'à la fin de chaque représentation. Les repères textuels, musicaux ou gestuels restent invariants durant tout le spectacle.
Une chorégraphie, durant le déploiement de ses enchaînements anticipés, a-t-elle une influence sur le spectateur voire sur la culture d'une société ?
Rien n'est sans conséquence. Mise à part l'admiration vouée aux danseurs, l'énergie déployée, l'expression formelle et symbolique de la chorégraphie et de la musique qui la souligne ou l'entraîne, provoquent, chez le spectateur dans l'expectative, des sensations certes prévisibles et une excitation que ne saurait susciter une horloge. On ne peut passer des heures à contempler les mécanismes d'une montre, quels que soient sa beauté, son élégance ou le prestige de la griffe de son concepteur, ou à admirer une herbe qui pousse... Le public, dont le chorégraphe a sollicité l'attention, est séduit, il perçoit son intention, l'ampleur de la performance et la profondeur du sens exprimé. Et c'est le succès, aussitôt relayé par les médias. Sinon, c'est le « bide », le rêve qui fait naufrage parce que le projet n'a ni séduit ni convaincu. A défaut de sacre, l'indifférence, pire que l'hostilité, rejette l'œuvre dans les oubliettes de l'actualité. Le verdict, cependant, n'est pas sans appel. Le « Sacre du Printemps » de Stravinsky a été sifflé et moqué avant de finir par trouver son public et une reconnaissance unanime.
Chaque représentation – qui est unique – agit comme un catalyseur, un attracteur, ouvrant un espace infini à de nouveaux sens et à de nouvelles émotions. Elle intensifie notre présence au monde et lui donne un relief inattendu. Déchiffrer un univers à chaque fois inédit nous plonge dans le ravissement et l'enchantement d'un spectacle vivant. De plus, les technologies modernes nous permettent aujourd'hui de le revisiter indéfiniment s'il a été enregistré sur un support numérique et d'en revivre les instants magiques. Les effets de la nouveauté d'une expression entraînent le public vers de nouveaux horizons culturels immédiatement partagés. Une révolution chorégraphique, comme celle qu'a initiée Martha Graham pour la danse contemporaine, continue à porter ses fruits longtemps après qu'elle ait eu lieu, influençant Alwin Nicolaïs, Merce Cunningham, Maurice Béjart, Roland Petit, Alvin Ailey, Carolyn Carlson, Pina Bausch ou Akram Khan et Jiri Kilian...
Sommes-nous, pour autant, autorisés à parler d'entropie8 lorsque le cycle des représentations prévu est accompli, après qu'elles eussent recueilli les applaudissements mérités et lorsque tous les acteurs finissent par se séparer, leur énergie épuisée par leur performance ?
Le projet a été actualisé sur scène de manière irréversible jusqu'à son terme ultime. Son équilibre temporel s'est développé de phase en phase, d'état en état, jusqu'à son dénouement final. Les comportements anticipés, longtemps envisagés et régulièrement ajustés, ont été respectés, tout comme la régularité de leur fréquence ordonnée. Au moment de leur séparation définitive, au terme du cycle de représentation, les acteurs brisent leur union sacrée et se séparent pour recomposer, ailleurs, d'autres spectacles, jouer d'autres rôles, porter d'autres projets, vivre de nouvelles situations singulières et de nouvelles aventures créatrices de beauté et d'enchantement.
Que représente la scène où évoluent les danseurs ?
L'histoire raconte toujours les fluctuations aventureuses de destins en déséquilibres dynamiques constants, brisant des équilibres apparents ou fragiles. Le statique, d'intensité nulle, ennuie. Les comportements réguliers sont trop prévisibles. Au contraire, dès qu'apparaît un comportement turbulent, chaotique ou contradictoire, l'intérêt renaît. Il donne naissance et sens à des cycles dynamiques d'oppositions dans des espaces d'affrontements toujours à explorer. La fièvre monte. Les crises, aux points cruciaux de friction, provoquent cette instabilité critique, ce « suspense » fiévreux qui nous tient en haleine. Les conséquences des affrontements et de la compétition entre les attracteurs dynamiques se répercutent sur toutes les parties concernées. Tout s'articule autour des relations conflictuelles, au cœur du drame. Les rapports de force dans leurs phases en déséquilibre constant, révèlent le heurt décisif de volontés contraires ou de désirs extrêmes. La tension est soutenue et devient paroxystique. Les déterminismes réactifs des rôles déclinent les épisodes de situations irréversibles, jusqu'au dénouement final.
A la fin du drame où nous a entraîné la spirale infernale des antagonismes, se dissipent les énergies déployées par la tempête et se cristallise un nouvel équilibre. Les chorégraphes Angelin Preljocaj, dans Siddharta par exemple, ou Mauro Bigonzetti dans Caravaggio, maîtrisent parfaitement l'articulation de ces flux d'énergies qui déclinent un sens, construisent une cohérence, racontent une histoire et en métamorphosent les perspectives. Dans le domaine musical, Daniel Barenboim crée le West-Eastern Divan Orchestra9 qui regroupe des instrumentistes venus de tous les pays pourtant antagonistes du Proche-Orient pour jouer ensemble, entre autres, l'ouverture de La Force du Destin de Giuseppe Verdi. Jordi Savall et Montserrat Figueras, dans une autre veine vocale historique, fondent le groupe Hespèrion XXI et réunissent des traditions Séfarades, Arméniennes et musulmanes qui dialoguent, par leurs chants, autour de la Méditerranée,10 «Mare Nostrum».
Résumons-nous. La finalité chorégraphique est préalable. Chacun en conviendra. Elle est conçue par un chorégraphe et exprimée par une trame précisée dans un livret. Le chorégraphe-démiurge, à l'identité affirmée et reconnue, reste maître du ballet. Il choisit en toute liberté ses danseurs et les engage en fonction de ce qu'il attend d'eux. Il crée un groupe restreint dans lequel chaque danseur conserve sa relative autonomie, le temps des représentations prévues. Le chorégraphe, face aux inévitables fluctuations circonstancielles, conserve sa liberté de décision. Ces fluctuations, qu'elles soient acceptées ou contrariées, ouvrent un champ inédit à son imagination. Il explore de nouvelles voies d'expression, saisit toutes les opportunités et déploie tous les possibles promis dans son projet.
Chaque danseur adopte, en toute conscience et en pleine intelligence, des comportements spécifiques, ajustés à la mesure de son talent et de ses capacités, dictés par le chorégraphe. La troupe ajuste et généralise les transformations voulues. La chorégraphie est faite des relations établies entre instantanés dynamiques. Elle est ouverte à tous les possibles tant que le phrasé d'une aventure singulière ne referme pas le sens déployé par le point final. Les degrés de liberté – l'aléatoire – ne s'inscrivent que pour mieux exprimer un projet attractif, clairement défini et identifié, dans un espace de phases déterminé par l'enjeu.
Lorsque le groupe se défait, lorsque le rideau final tombe, d'autres configurations quantitatives et qualitatives s'organisent, sans que ces transformations soient strictement déterminées. Les voies diverses que prennent ces nouvelles configurations ne révèlent finalement que la continuité d'un système cyclique. A chaque nouvelle structure assemblée, s'amorcent de nouvelles conditions « initiales » pour de nouveaux épisodes. Et s'initialise un nouveau rapport de forces pour un nouvel échange d'énergies dans une chaîne d'union ravivée.
III
Que faut-il retenir de la métaphore chorégraphique ? Quels invariants devons-nous relever? Je rappelerai ici la troisième partie des « Repérages liminaires » du Cantique des Quanta qui résume assez clairement les résultats de mes travaux.
1 – La Supersymétrie de la distribution des énergies
(extrême lumière11
des Très Hautes Fréquences, et extrême matière des
Basses Fréquences) qui fondent le Plenum énergétique
de l'univers, en articule les différentes valeurs combinatoires au
sein d'une architecture gigogne, et se révèle à nous dans un
ordonnancement logique invariant. L'une définit un champ énergétique
omniprésent, l'autre un champ circonstancié, limité dans un
espace-temps défini. L'architecture de cette « supersymétrie »
est en réalité un continuum asymétrique.
Le
déroulement de la gestuelle des acteurs se noue à la trame de
l'histoire racontée. L'intention de l'auteur et son imagination,
invisibles sans pour autant être immatériels, se manifestent
par l'accomplissement concret d'une configuration singulière, à un
moment donné de l'Histoire, dans un espace délimité.
La
réunion des deux énergies – (extrême lumière/extrême
matière), crée les identités individuelles aux fréquences
particulières en nombre infini, qui portent, chacune, un
projet. Toute association nodulaire, quelle qu'elle soit,
possède les caractéristiques universelles qui déterminent un nœud
: à savoir principalement une composition fréquentielle
particulière et sa résultante, une magnétosphère d'influence et
une énergie cinétique liées à ses pulsations dynamiques.12
La logique interne de chaque être et ses relations génériques
issues de séries causales déterminées déroulent sa force
d'attraction et sa capacité d'innovation. L'être s'appuie alors sur
les contreforts environnementaux du moment pour assurer son avènement
et sa prééminence. Les ruptures dans l'ordonnancement du monde ne
sont que tonales.
Un
projet
2 – Parmi les invariants les plus décisifs, s'exprime l'élan
d'un dessein, d'un projet prédéterminé. L'intention est
première. L'arbre n'est-il pas tout entier dans la graine qui va
germer ? Son avenir, tout comme son passé, déterminent son
présent. La finalité est matricielle. Elle porte le projet
individuel qui organise les termes de l'évolution continue de chaque
élément – sa destinée. La finalité est organisatrice d'une
trajectoire de vie. Et sa croissance est irréversible.
Après
avoir trouvé sa personnalité, chaque personnage de l'Histoire a
assumé son rêve. Citons les plus marquants. Khéops
organise l'Egypte antique et construit sa pyramide. L'épopée de
Gilgamesh,
si celui-ci fut effectivement roi de la cité antique sumérienne
Uruk avant de devenir un personnage héroïque, influence toutes les
mythologies babyloniennes
et mésopotamiennes. Sumériens
et Akkadiens fondent les premières cités-Etats, l'écriture
cunéiforme, la numération et l'astronomie, l'architecture
monumentale, l'administration d'un Etat monarchique et sacerdotal,
ainsi qu'une religion qui a influencé les onze premiers chapitres de
la Bible13,
etc. Hammurabi
rédige son Code juridique, fonde les lois et les principes du droit
pénal et réglemente les professions et les activités économiques
en Mésopotamie. Assurbanipal
(Sardanapale) étend la renommée assyrienne, son art, sa culture et
ses sciences englobant tout le Proche et Moyen Orient. En Egypte,
Akhénaton
impose, durant près de deux ans, le dieu unique Aton dont il se
considère comme le prophète et l'incarnation. Moïse,
d'après la tradition, fonde le judaïsme. Alexandre
le Grand déploie l'empire de la pensée et de l'art grecs, de
l'Egypte jusqu'aux rives de l'Indus. Shĭ
Huángdì unifie la Chine. Auguste
instaure l'âge d'or culturel et architectural romain et pacifie les
peuples, de la Gaule jusqu'en Syrie. C'est la Pax Romana.
Paul
de Tarse, d'une dissidence juive, d'une secte essénienne et d'un
platonisme tardif, fonde le christianisme universel et éteint le
mythe solaire de Mithra. Constantin
christianise l'Empire romain, transforme Byzance en Constantinople et
impose sa conception d'un monothéisme théocratique universel.
Muhammad,
issu d'une petite tribu en Arabie, fonde l'Islam qui finira par
imposer la Pax
Arabica en réunissant les peuples, de l'Arabie jusqu'en Espagne
à l'Ouest et de l'Inde à l'Est jusqu'au cœur de l'Europe, y
apportant la culture grecque et l'architecture byzantine. La Pax
Britannica, avec Elizabeth 1er, étend l'Empire
colonial britannique de l'Amérique du Nord jusqu'aux Indes, la
Nouvelle Zélande et l'Australie, du Cap africain jusqu'à l'Egypte
et y impose son puritanisme. Napoléon
fait face aux coalitions monarchiques, exporte les idées de la
Révolution française dans toute l'Europe qu'il unifie, rédige le
Code civil et fonde l'égyptologie. Abraham
Lincoln abolit l'esclavage et unifie les Etats américains.
Depuis, la Pax
Americana étend son hégémonie en dominant économiquement,
technologiquement et culturellement le monde...
Les
effets d'allégeance, de vassalité, de confiance, de mimétisme ou
bien de défiance, d'insoumission, de rébellion, s'organisent
aussitôt et improvisent des réactions aussi bien symboliques que
factuelles.
Un
devenir
3 – Toute configuration spatio-temporelle, tout objet, notamment
organique, inscrit son identité et son rôle dans un devenir
singulier d'abord, puis en un devenir partagé, de plus en
plus complexe dans la symphonie-monde. L'imagination du vivant
explore sans cesse de nouvelles voies d'expression. Un spectacle
chorégraphique, par exemple, forme un ensemble associatif entier, un
groupe fini unique14
mais non isolé qui joue sa propre partition. Par sa volonté de
conquête d'un public, il se noue à la société qui en conditionne
l'émergence et qu'il influence, inspire et renouvelle. Ses
variations contrastées créent des mouvances fertiles inédites,
souvent hors de la docilité aux orthodoxies courantes.
Une
identité fondatrice
4 – Toute configuration est un système ingénieux fermé et
ouvert. Fermé sur lui-même par une frontière modélisée qui
l'ouvre aux échanges simultanés avec les flux d'informations qui
l'atteignent et les énergies transformatrices qui participent à son
fonctionnement. Toute configuration se différencie par sa conscience
de groupe. Tout système se nourrit de lui-même et de son
environnement en complète coordination et
optimisation
combinatoire.
Il rejette ce qui pour lui est inutilisable mais qui, par ailleurs,
profite à son environnement. La vitesse des échanges
qualitativement différents et leur localisation créent une
dynamique d'échanges réciproques, momentanés, aléatoires, ou bien
continus et équilibrés, avec leurs satellites immédiats ou
éloignés, selon les données du moment, les conditions optimales
fixées par le milieu, comme la température ou les fluctuations
évènementielles.
Tout
corps de ballet, Royal Ballet, Bolchoï, Staatsballett de Berlin ou
le Ballet de l'Opéra de Paris, par exemple, est un système
d'organisation clos, à l'identité affirmée, aux méthodes
éprouvées, certes, mais qui reste ouvert aux projets inventifs les
plus divers, inspirés par des chorégraphes de caractère, dans le
cadre des sociétés qui les accueillent et qui les financent.
Le
déploiement des échanges
5 – Toute trajectoire de vie exprime une aventure
singulière, une croissance ordonnée optimisée par son code
source, vouée à l'expression entière de ses possibilités et
de son intelligence. Ces possibles sont néanmoins fixés par les
conditions limites imposées par le milieu. Le projet individuel
consiste à déployer tout son potentiel à travers des trajectoires
et des phases articulées. Rien ne vit en solitaire mais toujours en
relation d'échanges, nourritiels ou conflictuels, avec son
environnement immédiat ou lointain. Les acteurs, porteurs des
déterminations qui les engagent, orientent spontanément leur
comportement et leur organisation en fonction de ces aléas, en
préservant leurs acquis, en exerçant leur imagination et en
adaptant l'habilité de leurs réponses. La conquête des cœurs,
d'un public, d'un marché ou de territoires procède du même
principe.
Bi-polarité
et contraintes du milieu
6 - Tout n'est donc pas pour autant possible. L'objectif est la
réussite du projet imaginé, du programme qu'on s'est fixé. Tout
comportement poursuit d'abord la dynamique d'exécution de son projet
avant de se retrouver confronté, limité ou contraint, par les
fluctuations extérieures. Les contraintes du milieu, les
circonstances provoquées par des trajectoires contraires ou
affinitaires, les collisions ou les collusions entre forces diverses,
brident ou enrichissent les lignes de vie, détruisent ou
épanouissent les finalités individuelles. La jonction des volontés
ne se détermine qu'au moment de leur rencontre dans un projet
commun. En revanche, le heurt des volontés ne s'exprime que si les
antagonismes sont virulents et que les projets sont contradictoires.
Ces
fluctuations évènementielles, fonction des circonstances, petites
ou grandes, continuelles ou sporadiques, sont évitables ou
inévitables. Les boucles de rétroaction (feedback) positive
ou négative, sont en continuelle évolution. L'accélération des
chemins réactionnels et des interactions couplées dépend des
projets portés, de leur importance qualitative, de la concentration
des réactifs en présence et de leur nature, comme de la pression
exercée par les catalyseurs eux-mêmes. Une double polarité est à
l'œuvre dans chaque système et dans chaque échange. Toutes les
relations complémentaires établies se fondent sur cette
bi-polarité.
Imagination
organisatrice et adaptation historique
7 – Toute organisation systémique est donc adaptative. Son
homogénéité spatio-temporelle est active. Elle est caractérisée
par un projet, un rythme et une histoire :
- Un projet spécifique fondateur qui implique une conscience de soi, une intelligence de ses ressources et une volonté imaginative. Il détermine la répartition de ses composants et leur différenciation fonctionnelle. La précision du déterminisme engage, à chaque niveau, une totalité organisée et un comportement d'ensemble défini, jamais désordonné (sauf à la marge). Il intègre comme ensemble fini des frontières naturelles de communication telles que la peau ou les ouvertures consacrées aux échanges avec l'environnement.15
- la
nécessité nutritionnelle approvisionnée aux ressources
disponibles, dans les contextes contraints du climat, de la
géographie ou des aléas historiques ;
-
les comportements individuels différenciés portés par des
projets spécifiques et des degrés de liberté divers ;
-
et des interactions en réponse aux fluctuations des évènements
locaux ou globaux, causés par des opérateurs et des attracteurs
extérieurs, occasionnels (comme les tempêtes ou les
révolutions) ou réguliers (comme le retour des saisons ou les
aléas climatiques).
Les
catalyseurs
8 – Toute singularité procède d'une identité
fondatrice. Tout élément a la capacité de devenir un opérateur
et un opérateur peut devenir un attracteur qualitativement
différencié. Les opérateurs-catalyseurs ont une influence
décisive, comme les organismes humanitaires (la Croix-Rouge ou
Médecins du Monde), les mouvements d'opinion (partis politiques),
les alliances écologiques (Greenpeace), tout comme, dans le domaine
des innovations technologiques, celles qui ont été portées de nos
jours par Apple (ordinateurs personnels, iPhone et autres
tablettes), par Microsoft, par l'encyclopédie multilingue Wikipedia
ou par Google (moteur de recherche, visionneuses, messagerie, maps
et cartographie numérique, etc.) Chaque innovation entraîne
l'imagination des hommes à inventer sans cesse de nouvelles
applications dans les domaines les plus divers, de la mode aux styles
musicaux, du ludique au plus utile - qui devient, aussitôt adopté,
indispensable. Le mimétisme, notamment par la voie médiatique, en
généralise l'influence.
Les filiations culturelles et scientifiques procèdent de la même manière. Une personnalité remarquable incarne le rêve qu'elle porte et finit par le réaliser. Elle trouve des réponses à ses questionnements philosophiques, religieux, socio-économiques ou scientifiques et ouvre aussitôt la voie à la constitution d'une école de pensée ou à un changement d'époque...
« I
have a dream... » déclare
Martin
Luther King. Theodor
Herzl également avait un rêve qui s'est réalisé par la
renaissance d'Israël. Gandhi
libère l'Inde, comme Hô
Chi Minh le Vietnam. Dans l'antiquité, Zoroastre
et Mithra
en Perse, Moïse
au Proche-Orient, personnages réels ou légendaires, fondent des
religions. Le bouddhisme en Inde naît de l'éveil de Siddhārta
Gautama. Confucius
établit les principes philosophiques qui ont gouverné la Chine
durant des siècles. Christophe
Colomb découvre l'Amérique. Louis
Pasteur inaugure un procédé de conservation des aliments et
ouvre la voie aux vaccinations. Et, dans un domaine plus prosaïque,
l'émir de Dubaï fait aujourd'hui de son minuscule Etat un
spectaculaire et audacieux paradis architectural.
La
taille du catalyseur importe peu en définitive. Son importance n'est
liée qu'à son impact à un moment donné lors de circonstances
particulières. Un opérateur de grande taille (comme un météorite
qui heurte la Terre) ou d'une taille infinitésimale (comme une idée
nouvelle ou une découverte scientifique, un scrupule qui arrête une
action malveillante, ou plus prosaïquement un minuscule programme
viral) peut avoir un pouvoir sans commune mesure avec sa taille. Lors
des collisions ou des infiltrations, un catalyseur obtient des
résultats immédiats considérables avec un effet déstabilisant
majeur, sans évoquer les désastres silencieux collatéraux à plus
ou moins long terme qui surviennent lorsque le nouveau remplace
l'ancien, donnant le signal à un changement radical d'époque.
Après
les rêves réalisés, citons quelques exemples qui ont conduit à
des catastrophes. Une étincelle déclenche un incendie, un microbe
décime un troupeau, un virus informatique furtif exploite les
failles de sécurité logicielle et bloque un réseau d'ordinateurs,
une erreur d'appréciation de capitaines inconséquents provoque le
naufrage de paquebots gigantesques tels que le Titanic et le Costa
Concordia, un assassinat déclenche une grande guerre, un simple vote
établit une dictature génocidaire...
Une
dynamique qualitative et ses variations
9 – Lorsqu'un opérateur différencié, mû par la nécessité ou
le hasard des réactions en chaîne, devient un attracteur, il délie
toute stabilité structurée et régulière, en perturbe le
comportement jusqu'à provoquer un saut qualitatif dynamique
inscrit dans les possibles de la cible. Un tel passage à la limite
produit d'abord des variations erratiques et des turbulences. Puis
les rapports de force et les nouveaux échanges d'énergies finissent
par provoquer une organisation autrement structurée. Nous
nous sommes très rapidement habitués, après la révolution de
Gutenberg, à l'imprimerie et à la diffusion des livres, puis à la
vitesse des déplacements et des communications, au www du web, aux
énergies renouvelables, à la photographie et au cinéma numériques,
aux satellites artificiels et à l'exploration sous-marine, au
Walkman multimédia et au code barre, aux vaccins et au laser, à la
chirurgie plastique et aux greffes, à la télévision et à la
WI-FI, aux iMac, iPad, iPhone, iBooks, et aux écrans tactiles, et
nous les avons parfaitement intégrés dans notre mode de vie, de
pensée et d'action, car nous avons le sens de l'innovation et le
culte du talent, de l'intelligence et de la créativité. D'autres
inventions, comme les nanotechnologies, nous attendent. Allons-nous
les accepter ou bien les rejeter ?
Les
seuils critiques
10 –
Les situations de rupture sont autant de seuils critiques de
transition, sélectifs dans leurs comportements et leurs modes de
fonctionnement. Les éléments en présence réagissent selon les
circonstances fluctuantes du moment, les contraintes du milieu et de
l'intensité d'exposition aux flux dynamiques portés par les
différents opérateurs en présence, ainsi que par leurs propres
structures défensives. Après le franchissement des transitions,
tout finit par se stabiliser en échanges comptables fonctionnels,
quantitatifs et qualitatifs, formant ainsi un nouvel ensemble aux
interactions continues. Une fois les transformations tolérées ou
acceptées, s'amorce une réorganisation aux bénéfices mutuels,
assurant une relative stabilité aux nouveaux échanges. Si les
transformations altérant les échanges sont rejetées, la
réorganisation se fait au détriment de ce qui l'a suscité ou
inspiré.
L'optimisation
combinatoire
11 – Par ailleurs, les opérateurs peuvent s'associer. Leurs
commutateurs spécifiques organisent leur complémentarité
fonctionnelle. Leur architecture se fonde sur l'optimisation
combinatoire de leurs capacités. Leurs conditions d'existence, si
elles ne sont pas insignifiantes ou indifférentes, exercent des
effets définis, orientés et prévisibles, d'une part, ou bien,
d'autre part, tout-à-fait aléatoires et incontrôlables dans leur
résultat (comme les perturbations dues aux aléas climatiques, aux
mutations technologiques, aux innovations logicielles ou aux
bouleversements socio-politiques et économiques).
La
Grande Messe, chorégraphie de Uwe
Sholz, démontre une optimisation combinatoire réussie. Sur une
musique (la Messe
en ut mineur, inachevée) de Mozart, et partiellement, de Thomas
Jahn, de György Kurtág et d'Arvo Pärt, sont réunis le corps du
Ballet de Leipzig, l'orchestre, le choeur de l'Opéra
de Leipzig et la voix si pure de la soliste Eunyee You. Ils
forment un ensemble minutieusement, parfaitement synchronisé, pour
exprimer tour à tour l'élan de la grâce infinie et les tourments
des solitudes agitées.
L'aventure
innovante
12 –
Chaque système, soumis aux divers aléas, cherche à amortir leurs
fluctuations
afin
de conserver son identité16,
ou bien, forcé par la nécessité d'assurer une réponse
satisfaisante (non-létale) à un problème majeur, recherche ou
découvre des stratégies, des chemins imprévus et aventureux,
généralement innovants. Sans évoquer la mobilité ou le nomadisme
à la recherche des ressources vitales différentes lorsque
s'épuisent les ressources initiales habituelles du milieu, comme de
nos jours, au Sahel, l'art de combiner l'organisation opérationnelle
nécessaire à sa survie en fonction des contingences, des
conjonctures et des situations, pour en tirer le meilleur parti,
s'exprime également au niveau des politiques de développement, des
stratégies technologiques ou d'investissement des entreprises, des
partenariats diversifiés, des symbioses, pour ne citer des aventures
innovantes que dans des contextes économiques.
Les
liens complémentaires
13 – Dans un cadre d'évolution conjointe ou parallèle, se
propage dès lors la nécessité de créer des niches assurant une
communication rapide, sûre, établissant des liens complémentaires
quasi-organiques (le prédateur et sa proie, le producteur de biens
et le consommateur), chaque protagoniste se réglant sur l'autre
(évitant ainsi par exemple les problèmes liés à l'obsolescence
d'un produit, à la surproduction concurrentielle, à la
surpopulation et à la pénurie de logements, etc.) Les relais
médiatiques en accentuent la diffusion et les répercussions.
Les
affinités
14 – Toute configuration a des affinité avec d'autres
configurations. Leurs préférences attractives établissent
des relations électives. Les couplages orientent une catalyse
mutuelle à travers des boucles réactionnelles, à travers des sites
définis. Les constituants d'une cellule sont en interactivité
incessante et hautement ordonnée. Si les éléments mis en présence
sont discordants, l'affinité est nulle et les affrontements ne
tardent pas à se manifester. Dans la High-Tech, par exemple, les
passerelles s'établissent aujourd'hui de plus en plus facilement. Ce
qui n'était pas le cas il y a quelques années, chaque opérateur
monopolisant l'exploitation de son propre système à l'architecture
fermée.
Les
innovations
15 – Toute innovation (un nouveau lien, un chemin découvert,
un produit innovant, une technique inattendue...) a plusieurs
conséquences :
-
Elle trouble les circuits traditionnels, économiques, culturels et
sociaux, rompant des équilibres momentanés ;
-
elle crée d'autres voies, d'autres chemins de croissance,
améliorant les échanges stabilisés et modifiant le milieu comme
l'ont fait la découverte de l'électricité ou de l'informatique,
l'invention de la radio et de la télévision, du téléphone et du
portable, les transports ferroviaires, l'automobile et les
autoroutes, les bateaux à moteur, les transatlantiques et les
submersibles, les avions, les drones et les navettes spatiales, la
programmation fine, l'intelligence artificielle et la robotique, la
fécondation in vitro, les centrales solaires, les livres
numériques et les logiciels de communication avec leurs réseaux
extraordinairement ramifiés, etc.
Les
régulations
16 – Les besoins nutritionnels préexistent mais leur forme et leur
expression suit l'évolution des ressources, du climat, des
techniques. Toute innovation, après une plus ou moins longue période
de probation, les satisfait, voire les amplifie. Elle s'impose,
multiplie ses effets et entraîne la création d'autres innovations
dans son sillage. A chacune des étapes, s'activent des mécanismes
de régulation afin de dépasser les points de rupture et afin
d'organiser de nouvelles structures ordonnées plus stables,
présentant des avantages fonctionnels certains. Cette
auto-organisation définit un système hautement ordonné, (comme
l'administration des Etats modernes.)
L'organisation
fonctionnelle
17 – La compétition pour l'accès aux ressources vitales dans le
monde organique (animal) est gagnée lorsque la suprématie est
assurée par l'organisation de structures fonctionnelles
spécialisées. Il peut s'agir
par exemple du développement de techniques d'assimilation, de
capacités offensives et défensives, qui expriment une mentalité
essentiellement agressive, voire belliqueuse, au niveau stratégique
et tactique. L'objectif consiste à se donner les moyens nécessaires
pour conquérir et maintenir l'accès aux ressources et privilégier
des échanges indispensables à la sauvegarde et à la survie du
projet du groupe et de sa vitalité, même si c'est au détriment
d'autres groupes et d'autres projets.
Effets
et déclenchement du mimétisme
18 – Tout effet est soit létal soit vital. Vital, il
amplifie les réponses coordonnées par un effet de mimétisme
comportemental boule de neige, au développement exponentiel (telle
une épidémie virale que déclenche un virus pour sa survie et
l'extension de son territoire) jusqu'au moment où une fonction
contraire plus radicale en arrête l'expansion (prenons comme exemple
les contre-offensives déclenchées pour contrecarrer une invasion
militaire...)
Le
succès d'une entreprise chorégraphique, d'une mode, d'un style ou
d'un produit innovant, se mesure à l'aune des imitations qu'ils
engendrent et de leur diffusion, notamment aujourd'hui à travers les
réseaux sociaux de l'internet. Un cycle culturel naît, se développe
puis finit par être remplacé par un autre, plus dynamique ou plus
pertinent. Les modèles ont à notre époque une vie très courte.
Les engouements sont passagers, même si le mimétisme semble
généralisé.
La
fin programmée ou accidentelle
19 – Lorsqu'un système atteint les limites potentielles fixées
par son programme-projet, telle que sa taille critique ou sa durée
de vie, s'amorce un changement de phase. L'ensemble groupal
se disperse en ses constituants, destinée accomplie, ne trouvant
plus en lui-même ni en dehors de lui-même l'énergie nécessaire à
sa survie en tant qu'entité au devenir singulier. L'auto-catalyse
programmée devient insuffisamment nourrie, tout comme les
cross-catalyses (boucles croisées réactionnelles) provoquées par
son milieu et les circonstances imposées par son environnement.
S'amorce alors une série de blocages et d'inhibitions et se rétrécit
le champ des possibles. Les chemins interdits se multiplient. Les
relations réciproques s'estompent et se dissolvent. L'entropie
(d'autres diront inflation) qui en résulte disperse alors, au moment
fatidique, les composants désormais d éliés et désolidarisés,
les faisant évoluer chacun vers d'autres contextes, vers d'autres
destins.
La
vie, un état de déséquilibre permanent
20 – Il en découle que ce qui se transforme prime le statique.
Car tout est articulé dans la diversité des interactions liant
causalités, déterminismes et effets. L'être n'est pas statique
mais dynamique, en perpétuel devenir. L'instabilité dynamique et la
stabilité ordonnée et relativement statique s'engendrent
mutuellement, tant elles sont imbriquées. Les situations
d'équilibre, les états stationnaires et réguliers dans leurs
cycles respectifs ne sont stables qu'en apparence. La stabilité
n'est qu'un instantané en devenir. Les situations de non-équilibre
sont en effet la règle.
Toute
configuration, pour survivre, s'affirme par contraste et se
différencie en s'opposant à ce qui en a conditionné l'émergence.
Les scissions au sein d'un groupe sont naturelles. Les désaccords
les favorisent. Les personnalités les plus charismatiques se
démarquent. Elles organisent les projets qu'elles portent,
rassemblent les ressources de leur pérennité, mettent en œuvre
tout ce qui peut favoriser leur actualisation. Jusqu'au moment où
d'autres projets s'opposent aux précédents. La constitution des
groupes est cycliques.
L'irréversibilité
historique
21 – Toute trajectoire cinétique des flux historiques entre
fini et infinité des possibles est irréversible. Elle est en
corrélation avec les structures spatio-temporelles qui lui sont
contemporaines, c'est-à-dire dépendante de ses coordonnées
d'existence et du moment où elle exerce sa vitalité, là où se
conjuguent le prévisible et l'imprévisible, les variations à
plusieurs inconnues qui trouvent, durant un instant, leur cohérence.
Le devenir singulier de chaque élément exerce qualitativement et
quantitativement ses effets quantiques, cinétiques, thermodynamiques
et gravitationnels et s'inscrit dans le devenir partagé de l'être.
Les
dynamiques du devenir
22 – La
perspective vitaliste porte un déterminisme causal. Chaque
instant d'un parcours de vie est mémoire du passé qui l'a fondé et
ouverture vers un avenir où un large éventail de possibles reste
toujours à exprimer. Ce finalisme fondateur intègre toutes les
dynamiques du devenir.
IV
Afin
de dégager les perspectives et de rendre le propos plus lisible,
passons en revue les Communications qui seront publiées.
Une
somme qui n'a qu'un objectif : épanouir tout l'Homme en tout
Homme.
Je
concluerai en reprenant ce que j'ai développé ailleurs : Cette
démarche de culture pense chaque entité existante ou « étant »17
comme un processus de relations en devenir constant, renouvelées
dans leur permanence solidaire, innovantes et aventureuses.
C.K. Janvier 2013
Premier
volet
LE BESOIN ET LE DÉSIR
I - 01 - L'inné biologique
I
- 01 - A - L'inné biologique, le donné déterminant
Chaque cellule porte en entier le message héréditaire. Se différenciant et se spécialisant à partir du massif embryonnaire primaire, les cellules remplissent une fonction étroitement spécifique, coordonnant entre elles leurs activités, en vue de réaliser au mieux le programme qu'elles portent, déroulant toutes les potentialités génotypiques. Tout changement, distorsion ou altération dans les fonctionnalités cellulaires se manifestera au niveau psycho-somatique par un handicap, pouvant même se transmettre aux descendants.
Ce donné structural héréditaire est restrictif, limitatif. L'empreinte génétique détermine le clavier sur lequel viendra se greffer le trajet individuel chrono-spatial, l'œuvre musicale, c'est-à-dire les compétences, les prédispositions (l'oreille musicale, le « nez » du parfumeur), les virtuosités, les virtualités constitutives, les aptitudes, les goûts, toutes les conditions d'individuation, le génie individuel exclusif.
Le donné génétique détermine tous les schèmes de base de traitement des données (data-processing) et d'organisation et d'ordonnancement des connaissances, soit les structures de fonctionnement intrinsèques, les coordinations motrices de base, les mécanismes déclencheurs de réflexes, les coordinations élémentaires d'action aux propriétés fonctionnelles, organisant le comportement
C'est-à-dire que le donné génétique préétablit le schéma des connexions neuronales, tout l'équipement mental, tout le dispositif d'acquisition des connaissances, l'aptitude à des connexions synaptiques préférentielles.
Cette aptitude différentielle de la connectivité neuronale s'exprime par des associations synaptiques préférentielles (cf infra), des graduations qualitatives, une segmentation, une classification, une généralisation préférentielles avec ses aversions et ses facilitations, qui s'expriment, en langage conceptuel, par des motivations et des situations émotionnelles. Nous avons dit la faculté cognitive qui accepte, analyse les relations, comprend les synonymies, l'ambiguité ou les contradictions, et assigne des sens en fonction des motivations et des situations émotionnelles c'est-à-dire la capacité de comprendre et d'accomplir les actes de communication adaptés. Ce mécanisme cognitif fonctionnel prédisposant à l'intelligence communicative par le langage avec sa capacité générative de sons et de sens, est autorégulé par la fonction d'équilibration psycho-somatique.
Ainsi, l'humain naît-il avec des qualités morpho-physiologiques et psychologiques consubstantielles. Par les différents types réactionnels neuro-endocriniens préétablis et conditionnels, les réflexes psycho-galvaniques aux stimulations thermales, olfactives, gustatives, visuelles, ainsi que le rapport corrélatif fonctionnel continu entre les structures dermiques (la morphologie crano-faciale en particulier) et le génotype, tout le pré-conditionnement génétique détermine la nécessité impérieuse des besoins, l'intelligence naturelle des pulsions qui commandent les désirs culturels et coordonnent les réponses.
L'humain est d'abord un être à construire en fonction de ses moyens innés. A la naissance, point de départ de la vie individuelle autonome, toute l'ambiance écologique bioénergétique grave un sceau ineffaçable sur le génotype héréditaire correspondant. Cet entrelacs racinaire d'énergies supra et infra-luminales en résonance, prédispose toute l'histoire socio-culturelle de l'individu organismique. Etant un réactif sélecteur des énergies qui s'accordent à ses propres fréquences, suivant sa sensibilité différentielle, il exerce une influence sélective sur les milieux physiologiques et comportementaux par un effet de focalisation suivant l'austère dynamie de la nécessité réactionnelle - qui n'est que le tempérament caractériel.
Au départ, donc, l'apprentissage imposé par l'impact de l'empreinte de l'environnement bioénergétique chrono-spatial, module l'inné héréditaire, les conditions génétiques de base, et amorce la naissance culturelle.
Puis se déclenche l'apprentissage sélectif socio-culturel, la transmission de toute expérience utile et utilisable, de tout l'acquis de la civilisation, par le moyen des traditions orales (de société, de groupe, de famille), des codes de comportement (mœurs, coutumes et usages), des principes pédagogiques, des pratiques et philosophies religieuses (mythes et légendes, code de vie, langage et écriture) donnant un sens à la vie individuelle et sociale, des formes socio-politiques de gouvernement, de la répartition des métiers, des productions artistiques et technologiques ainsi que les modalités d'échanges courantes, c'est-à-dire toutes les conditions de socialisation.
Mais les différentes étapes du parcours, du training culturel, ne sont atteintes que lorsque le permet le système opératoire inné correspondant. Les étapes sont des paliers d'équilibre, d'acclimatation, d’accommodation, intégrant les activités et leur compréhension.
Intervient dans l'acquis, toute la complexité du monde c'est-à-dire le développement cognitif, les interrelations des conduites comportementales motrices et verbales, le langage, adaptant l'individuation (soumise par ailleurs aux diverses contraintes génétiques) à la socialisation (soumise aux diverses contraintes socio-économiques du pouvoir social qui s'exerce quasi uniformément sur tous les individus d'une même génération). Ainsi l'acquis se dessinera-t-il comme étant l'expérience de vie, le parcours, le trajet en milieu humain, la performance, sommet apparent de l'iceberg de la compétence, et qui doit réaliser toutes les potentialités cognitives et inventives de l'inné. Il est le désir, l'extension intégrale de toutes les possibilités.
L'intelligence est maturation. Le génie, le développement précoce de l'intelligence, est déterminé génétiquement par l'hérédité biologique. Ce phénomène est transitoire. Il se confirme ou s'infirme suivant l'environnement familial et les possibilités du milieu qui modulent le niveau intellectuel, l'épanouit ou l'étouffe sous diverses contraintes. L'acquis active, réactive ou étouffe l'inné, par les stimuli qui mettent en action l'équipement inné, l'enrichissent ou l'emmurent. Par l'acquis culturel, l'humain acquiert l'intelligence de s'auto-construire et de bâtir le/son monde.
Besoins
innés ⇔ Désirs acquis
L'humain est animé de conscience culturelle inventive. Et sa survie dépend, justement, autant de l'adaptation génique que de l'acquisition de la culture et de sa capacité imaginative. L'Homme est un projet en action. Son ingéniosité développe continuellement des stratégies innovantes autant pour rechercher sa nourriture ou l'adapter à ses besoins, pour établir des relations constructives dans son organisation sociale et économique, que dans sa créativité culturelle, sa défense contre les prédateurs, son investissement dans des projets durables... Tout déséquilibre dans la relation synchronique des nécessités biologiques, écologiques et culturelles, entraîne irrémédiablement une rupture...
La bio-conscience est le centre, le fondement de tout biotype. Nous la définissons comme étant la relation qui existe entre l'ensemble des vibrations composant l'individu biotypique et les rayonnements ambiants. La prise de conscience est la reconnaissance de ces relations.
La bio-conscience est donc la conscience des rayonnements rythmés que le biotype reçoit et classe dans des circuits neuronaux spécialisés, selon leur fréquence, en établissant entre elles des rapports de ressemblance, d'analogie, de différence, de contraste. La bio-conscience de soi dépend justement de la distinction que nous établissons entre les différentes fréquences reçues. La pensée n'est qu'un aspect de la bio-conscience. Le niveau, le degré de bio-conscience atteint se mesure par la réponse faite aux stimuli. La réponse évalue l'espace d'intelligence.
Chaque élément, du nucléon à l'atome, à la molécule, à la cellule, est une intelligence constructionnelle qui porte la bio-conscience de son évolution et l'évolution de sa bio-conscience. Et l'organisme n'est que le résultat démultiplié (plutôt que la somme) de toutes les cellules intelligentes spécialisées qui le composent, possédant toutes leur bio-conscience de groupe, directionnelle, fonctionnelle, (sinon c'est l'anarchie, ou la désorganisation fonctionnelle exprimée par l'apparition de kystes et de cancers). La bio-conscience biotypique est composée de toutes les consciences partielles portées par les cellules.
D'après la structure gigogne des énergies que nous avons abordé précédemment dans la description de notre modèle quantique théorique, notre vision se précise quant à la compréhension de la bio-conscience. (Se reporter à l'organigramme décrivant le plenum énergétique.) Un atome est composé de matières infra-luminales, lourdes (les nucléons, les électrons de matières luminales photoniques, et enfin de matières supra-luminales portant tout le champ sub-nucléonique. Ainsi chaque élément, composé d'atomes, se trouve-t-il composé des champs de matières identiques. Chaque élément moléculaire, chaque cellule, chaque ensemble organismique de cellules, se caractérise donc par différents niveaux de bio-conscience :
- D'abord la conscience génotypique (ou subconscience β), constituée par l'ensemble des réactions entre les matières infra-luminales actionnelles (nucléoniques, moléculaires, cellulaires) qui composent l'organisme, et de leurs relations mutuelles. Ce niveau de bio-conscience est, bien sûr, inné.
- Puis la bio-conscience supra-luminale (ou surconscience α) constituée par l'ensemble des réactions entre les matières supra-luminales génériques, constructionnelles et intentionnelles (tous les univers subnucléoniques), qui fondent et portent les matières infra-luminales, et de leurs relations mutuelles. La surconscience α est également innée.
- Enfin la conscience culturelle Δ, à cheval entre les deux bio-consciences α et β est constituée par les réactions des énergies intentionnelles subnucléoniques (portées par les rations et les psychons), les réactions des énergies actionnelles nucléoniques, électroniques, (électromagnétiques) et moléculaires, au moyen des perceptions reçues par des organes spécifiques, ainsi que leurs interrelations. Elle est acquise.
Ces bio-consciences sont des modes relationnels contrastés qui coexistent en une intime intrication fusionnelle, poursuivant, cependant, chacune, ses voies spécifiques, selon sa propre logique. Les bio-consciences coordonnent leurs rythmes afin de développer un organisme parfait au maximum de ses potentialités.
La conscience culturelle Δ exprime la conscience rationnelle médiatisée par les percepts, gouvernée par la logique des relations perceptuelles et intentionnelles, perçues sous forme d'émotions, et formant des trajets neuronaux spécifiques et des réactions enregistrées au niveau synaptique. Acquise progressivement, elle est sujette à des erreurs d'appréciation, d'interprétation, de valorisation et à des excès frénétiques.
La surconscience α exprime la conscience supra-rationnelle, pratiquée au-delà des évaluations comparatives intellectuelles. Elle est pleine conscience directe relationnelle totale intégrale des matières supra-luminales qui fondent, portent et entourent tout existant phénoménal. On la dira perception intuitionnelle supra-rationnelle extrasensorielle, la faculté de ressentir un objet, l'ambiance autour de l'objet, toute forme étant liée aux énergies qui la développent. Elle ressent un état, une ambiance de lieu, un événement passé, présent, lointain ou à venir, et ce, en dehors des perceptions sensorielles et de toutes déductions rationnelles. La surconscience α est innée, mais son accès exige, pour la développer, un apprentissage spécifique. Cette perception gouverne l'inspiration qui est connaissance immédiate de relations logiques, compréhension sans raisonnement culturel.
Sur le schéma, la surconscience α se situe à l'extrême verticale, au centre de l'être. (Figure 208)
Elle porte également sur ce qui a été analysé et défini ailleurs comme étant la noosphère, concept de conscience globale développé par la métaphysique de Pierre Teilhard de Chardin, sans pour autant l'expliquer de manière satisfaisante. Cette intelligence globale regroupe les phénomènes meta-psychologiques (les inter-connexions quantiques extra-sensorielles à distance), liés au champ noétique, tels que la télépathie, la clairvoyance et la clairaudience, la prescience, la précognition, la rétro-cognition, tous phénomènes d'expériences personnelles certes vécues mais qui ne peuvent prétendre être soumis à la démarche de l'expérimentation scientifique.
Les énergies supra- et infra-luminales étant complémentaires, chacune par rapport à l'autre est considérée comme étant de polarité positive et l'autre de polarité négative. Ainsi la subconscience β, nourrie de matières infra-luminales, est-elle de qualité à prédominance négative ; la surconscience α, nourrie de matières supra-luminales, de qualité à prédominance positive ; et la conscience culturelle participe des deux, équilibrant les polarités, l'organisme se nourrissant de qualités négatives par les ingesta alimentaires, et de qualité positive par la respiration (l'appareil respiratoire reliant les milieux extérieurs et intérieurs…).
Mais où donc se situe la bio-conscience ? La bio-conscience est partout, dans le corps entier et autour de lui. La résultante des consciences va s'exprimer par un champ, une bulle d'espace personnelle, plus développée devant le regard que sur les côtés ou derrière le corps, bulle qui est affectée par les états mentaux et physiologiques. Elle est affaiblie durant les altérations psycho-somatiques (et pouvant ouvrir la voie à toute manipulation extérieure), ou augmentée suivant le dynamisme des motivations, c'est-à-dire suivant la puissance de la personnalité et de son désir d'auto-affirmation. Cette bulle peut être visible du regard sous certaines conditions, comme la lumière des luminaires en temps de brume.
La surconscience α donc, régie par les énergies supra-luminales et accordée à elles, est innée et universelle. Complète, dès la naissance, permanente, absolument connaissante, elle est le facteur essentiel d'animation du biotype. Invulnérable, elle est la racine hors temps, l'identité essentielle, l'épicentre de la vie du biotype, la mémoire biotypique complète, parfaite, invariante. Elle commence à agir indépendamment dès la naissance, dès le premier signe de vie autonome. (Avant la naissance, c'était la surconscience α maternelle qui agissait, le fœtus étant dépendant du milieu intra-utérin maternel.) Elle prend en charge le gouvernement, la direction et le contrôle des fonctions vitales du biotype. Elle connaît et dirige la fonction de chaque élément organismique dans un but bien déterminé. Elle n'est limitée ou affectée par aucun obstacle de nature (de fréquence) inférieure.
Composée de la surconscience α de toutes les cellules de l'organisme, comme nous l'avons vu dans les cahiers précédents, elle forme comme un « corps » de matières supra-luminales, double parfait du corps de matières infra-luminales. L'outil de liaison entre les deux corps est toute l'armature du système nerveux autonome qui reçoit, discerne, intègre les hautes fréquences par les organes correspondants. Cet ensemble voit au-delà des apparences, sent à toutes les distances et entend sans limitations. En état parfait d'intelligence.
Liée au soma, elle regroupe toutes les consciences portées par les cellules, dès l'instant de la fusion ovulaire, à partir de la cellule initiale jusqu'au développement complet de tout l'équipement organismique. Elle est donc antérieure à toute conscience acquise. Cet équipement conscientiel détermine les fonctions et les capacités de base de l'organisme, les réseaux neuronal, endocrinien et circulatoire. Elle détermine l'instinct biotypique particulier à l'espèce et ses besoins organiques spécifiques comme l'instinct génotypique particulier à chaque membre de l'espèce. Elle préside donc au contrôle des automatismes d'actions réflexes (automoteurs), involontaires.
Le biotype ressent l'harmonie, l'accord entre lui et une influence extérieure, comme plaisir et l'inadaptabilité, la discordance, comme douleur. Il recherchera donc les sources de plaisir et évitera les sources de douleur. Ces émotions instinctuelles primaires règlent toute la vie organismique du biotype. Elles sont à la base de l'amour de soi biologique, de la centration bio-narcissique, comme garant de survie.
Elle naît avec l'éjection extra-utérine de l'individu. Elle naît absolument ignorante et se développe graduellement sous l'influence déterminante des consciences précédentes, selon les paramètres constitutifs de l'individualité de base. La conscience culturelle est formée par la perception sensorielle, donc liée aux structures organismiques, la connaissance intellective et le comportement Elle est associée à l'action du réseau neuronal qui ne perçoit, discerne et n'analyse que les éléments informationnels pour lesquels il est accordé, les fréquences vibrationnelles moyennes ou basses. Elle est source de l'identité charnelle, provisoire, investie par la surconscience α comme auxiliaire de plus en plus efficace, nécessaire à l'expérimentation des basses et moyennes fréquences composant le plenum énergétique de la réalité. Sa sagesse est donc limitée au perceptible sensoriel, au rationnel et à la motricité volontaire. Sa fonction organisationnelle s'acquiert par essais et erreurs.
Les tableaux suivants suppléeront avantageusement à la brièveté de notre exposé.
LA
SURCONSCIENCE α
La
psyché
|
LA
SUBCONSCIENCE β
génotypique
Le soma
|
LA
CONSCIENCE Δ
CULTURELLE
|
---|---|---|
Innée
|
Innée
|
Acquise
|
L'en-soi
|
Le sur-moi
|
Le moi
|
L'être
|
L'être en
devenir
|
L'avoir
|
La
compétence
Les
impératifs intégrés
de
l'Histoire
|
Les
capacités
de
connaissance et d'action
|
La
performance,
l'efficacité
des techniques,
l'ouverture
technologique
|
La nature
|
Les besoins
biologiques
|
La culture,
quasi-spécifique à l'Homme
|
L'endogène
|
La
communication entre
l'endogène
et l'exogène
|
L'exogène
|
Le besoin
instinctif
|
Les
pulsions nécessaires
|
Le désir
et le choix
|
La psyché,
liée à
la
spécificité somatique
|
Les
exigences du soma
|
Le
psycho-somatique
|
L'en-devenir
projeté
|
La charge
libidinale
bio-narcissique
|
Le devenir
comportemental
submergé
par les pulsions surmoïques
|
L'intériorisation
fusionnelle
|
Le contrôle
de faisabilité
|
L'extériorisation
distanciatoire
|
L'introjection
|
L'intelligence
sensuelle
des
émotions
|
L'extrajection
– la projection
|
L'expérience
unifiante
|
La
sensualité
|
L'intellection
– la rationalité
|
Le silence
éloquent
|
Les
capacités d'élocution
|
L'expression
- Le dire
|
La relation
extra-sensorielle
|
La relation
charnelle
|
La relation
intellectuelle distanciatoire
|
L'individuation
inventive innée
|
L'épreuve
des aptitudes
|
La
socialisation acquise
et les
progrès irréguliers
de la
civilisation témoignée par les outils de culture
et les
oeuvres d'art
|
L'aventure
intérieure
|
Le contrôle
de l'expérience acquise
|
L'aventure
vers les étoiles
|
Les
archives mémorielles
|
Les
ajustements mémoriels
|
Le choix
et les
morales d'action
|
LES
TENDANCES COMBINATOIRES
|
Les
combinatoires unifiantes
d'« EROS »
|
Les
combinatoires entropiques de « THANATOS »
|
---|---|
Relations
verticales, de centre à centre
|
Les
relations extérieures
|
La
compréhension intuitive unitive
|
La science
analytique
La recherche
de la vérité scientifique
|
Le permanent
Le perpétuel
|
La modernité
– Les novations
Le
développement technologique
La
transformation de l'environnement
|
L'interdépendance
|
La
dépendance étroite à l'intellect
|
L'acte
immanent relationnelle
L'acte de
fondement
|
L'acte
efficace, rationnel, aux effets apparents,
constructeur
ou destructeur
|
L'intelligence
relationnelle libératrice
|
L'intelligence
rationnelle contraignante
|
Le vigile
continu
|
Le vigile
discontinu
|
Le
non-verbal
|
Le langage
|
La finalité
implicite
|
La finalité
explicite
|
La puissance
qualifiante
|
La puissance
quantifiante
|
Le subjectif
absolu
|
L'objectif
relatif
|
Etc.
|
Etc.
|
Lorsque les énergies supra-luminales s'allient aux énergies infra-luminales au moment même de la naissance, le biotype acquiert déjà la conscience de son existence qui va se développer par l'apprentissage culturel. Au fur et à mesure de la croissance de l'enfant, le champ conscientiel résultant (VFP) va s'élargir et s'intensifier. L'individu devient de plus en plus conscient de sa sphère psychosomatique. Sur notre schéma-type, (Figure 209) le triangle supérieur représente la surconscience α ainsi que toute l'influence de l'univers phénoménal des fréquences et des dimensions supra-luminales; le triangle inférieur représente la subconscience β ainsi que toute l'influence de l'univers phénoménal des fréquences et des dimensions infra-luminales; le cercle central comme étant le champ conscientiel culturel de la sphère psychosomatique, caractérisé par un développement constant. L'évolution du champ conscientiel culturel du biotype pourrait être schématisée comme sur la Figure 209.
La conscience est une incessante initiation au réel. Chaque niveau atteint détermine la connaissance de la nature des niveaux immédiatement supérieurs. Le but de la conscience est justement la progression vers plus de connaissance à travers la satisfaction du plus grand nombre d'exigences psycho-somatiques. La maîtrise du savoir allège d'ailleurs le poids des dépendances somatiques. L'évolution de la conscience dépend de notre constante ouverture au réel et à ses rythmes. (Figure 210)
Quand une conscience stagne, c'est qu'elle ne peut surmonter ses contradictions... Les conflits déchirant la personnalité proviennent particulièrement de l'inharmonie entre les exigences réciproques des trois consciences. Les trois consciences sont en parfait accord rythmé. En cas de désaccord, d'inharmonie qui brise le rythme, le conflit transparaît dans les structures psychosomatiques sous forme d'angoisses, de maladies, etc.
Nous résumerons l'harmonie entre les trois consciences par le schéma suivant. (Figure 211)
DES STRUCTURES COGNITIVES
1 - Les stimuli. Parviennent aux récepteurs (oeil, oreille, peau) les paramètres extra-organiques d'un évènement, les stimuli simples ou complexes provenant de l'environnement impliqué dans cet évènement. Ces messages afférents, apports sensoriels de valeurs inégales, déterminent la réponse la plus appropriée de l'organisme en entier, en déclenchant, intensifiant ou bloquant les divers processus métaboliques, base de toute réaction.
2 - L'observation. Le cerveau procède à la détection, au repérage de l'objet de son attention, à sa localisation, à l'évaluation de la distance et de la direction de ses mouvements dans leurs variations chrono-spatiales, à l'analyse de la structure de l'objet-évènement (nombre, taille, forme, température, état du volume sondé) et de la propagation des informations entre le diffuseur et le récepteur, toutes les données immédiatement disponibles... La réception perceptive détermine la lecture des ensembles perceptuels et des informations ponctuelles chrono-spatiales suivant les capacités individuelles discriminatoires de chacun des sens et l'orientation de l'intérêt porté à l'évènement par les fondements génétiques d'abord et surtout par toute l'histoire socio-culturelle de l'individu comme par ses capacités combinatoires de raisonnement et de jugement, en vue de l'exploitation de la valeur optimale du signal.
3 - La conduction se fait suivant les voies nerveuses pré-déterminées génétiquement et reliant les centres perceptifs aux centres de traitement, les aires corticales.
4 - Le traitement des données recueillies s'organise suivant les différents paramètres du milieu récepteur et en fonction de l'importance de l'expérience acquise. La mobilisation coordonnée des facultés de reconnaissance facilite le décodage systématique et l'analyse des rapports entre le vécu et l'évènement nouveau.
5 - L'analyse se fait sur la base de la confrontation avec le répertoire des traces mnésiques mis en éveil par l'intérêt porté à l'évènement. La combinatoire des mémoires dénomme alors l'évènement, en dégage le sens et la portée puis l'enregistre.
6 - Le jugement, la décision et la programmation de la réponse tiennent compte des capacités de traitement des informations, des états émotionnels (motivationnels), l'intérêt, les facilitations ou les inhibitions innées ou acquises comme les freins moraux, conditions qui, toutes, modulent les réponses comportementales et affectives.
7 - La programmation et la transmission de la réponse motrice balistique à travers les organes spécifiques, s'opèrent en focalisant toutes les énergies nécessaires en vue d'une optimisation des rapports par la coordination sensori-motrice et le guidage final du mouvement.
8 - L'émergence enfin de l'effet déclenché. La transmission aboutit à l'accomplissement de la réponse par les effecteurs spécialisés. L'émergence de l'effet déclenché est immédiate et correspond au stade de la mémoire éphémère, à court terme, ou bien elle est mise en réserve cumulative pour un effet à long terme, selon l'importance des situations. Ce qui correspond au stade de la mémoire à long terme ou de la mémoire permanente. L'humain seul a la faculté de surseoir à ses décisions et de différer ses réponses pour mieux les organiser.
9 - Un rétrocontrôle constant (feed-back), résultant du trajet informationnel, renforce la mémoire en intégrant le stimulus et la réponse comportementale correspondante aux informations préexistantes, ou, éventuellement, en modifie certaines données. Ce rétrocontrôle est le fondement de l'action logistique, de la connaissance acquise et de la conscience des responsabilités.
10 – Cet ensemble des relations de communication est le résultat effectif des échanges stimuli-réponses avec son milieu qui fonde l'individualité comme un relais, comme un lien.
I - 03 - B - Le réseau neuronal
1 - Le cerveau, un complexe coopératif
Le cerveau est un complexe coopératif de jonctions synaptiques inter-neuronales. Le nombre de neurones est inné, porté par la programmation génétique. Sur la structure cérébrale prédéterminée viennent s'enregistrer les perceptions et s'organiser un nombre quasi infini de connexions. Les circuits s'organisent à différents niveaux de complexité correspondante au niveau infraluminal, c'est-à-dire au niveau des jonctions neuronales apparentes, sub-cellulaires, moléculaires, atomiques et nucléoniques et au niveau supraluminal, c'est-à-dire au niveau sub-nucléonique, d'après notre modèle quantique.
Le cerveau est l'agent de liaison, palier entre deux voltages. L'activité pulsante des stimuli s'oriente vers les centres les plus actifs (le cerveau) à partir des centres sensoriels relativement moins actifs (les organes périphériques), et l'activité pulsante des réactions prend le chemin inverse. Le cerveau est l'instrument modulateur de la connaissance culturelle, non pas la cause de la connaissance, mais son outil. Il est programmé pour la réception, l'analyse et la reconnaissance des diverses fréquences vibrationnelles de moyennes et de très basses fréquences. Il détecte, capte, filtre, condense, décode, transforme, module, amplifie les vagues fréquentielles reçues, les intègre et les retransmet réponses réactionnelles. Le cerveau est un détecteur-émetteur, circulateur, commutateur, modulateur et démodulateur. Il n'est pas l'enregistré, mais la capacité d'enregistrement et de restitution. (La surconscience α et son action sur l'organisme sont hors du contrôle direct du cerveau, quel que soit le développement cérébral.)
L'encéphalisation est due à la vie libre dans un environnement riche, fertile en surprises, loin d'une vie domestique et monotone. L'adaptation variée enrichissant les voies neuronales, encéphalise davantage les primates diurnes que les primates nocturnes, les espèces vivant en société davantage que les espèces solitaires, les omnivores et frugivores davantage que les mangeurs de feuilles ou d'écorce, et les espèces utilisant leurs bras davantage que les espèces ne les utilisant pas...
2 - Les percepts
Les perceptions sont notre monde réel. Nous identifions évènements et objets à l'extérieur de nous, suivant la perception que nous en avons, à travers nos fenêtres sensorielles perceptives spécifiques, moyens d'investigation spécialisés du réel objectal. Tout est perçu toujours à travers quelque chose d'autre, un relais qui nous relie à notre environnement. Entre nous-mêmes et les objets, se maintient toujours une distance. C'est la distance qui crée les relations, ce sont nos frontières qui ouvrent le dialogue et provoquent les échanges.
Ainsi la couleur d'un objet est-elle une interprétation de certaines radiations rythmiques émises par l'objet, selon les processus d'accord prédéterminés par nos structures perceptuelles. C'est le cerveau qui décide de la couleur et qui interprète son intensité. La couleur n'est pas sur l'objet, elle est dans son rapport avec le récepteur. Tout est perception de rapports entre fréquences. Il y a autant de rapports que de récepteurs. Une pomme rouge pour nous est verte pour un daltonien, grise ou sans couleur pour un chat... La couleur d'une feuille révèle la nature de la radiation solaire qu'elle utilise pour son métabolisme. Verte, elle absorbe les radiations autres que celles qui portent la fréquence de la couleur verte - qui est rejetée et que nous distinguons comme telle, en la nommant couleur verte.
La perception donc est notre interprétation du réel, une émotion projetée au niveau de la conscience objectale en une relation iconiquee, une image. Chaque perception est projetée ponctuellement, rythmiquement. Mais la conscience enregistre une impression de continuité. La conscience ne saisit qu'une suite d'états phénoménaux instantanés insérés dans une continuité évolutive. A cause de la ponctualité des percepts, la conscience ne peut percevoir deux objets différents en même temps. La perception simultanée est une illusion. Ainsi, au cinéma, est-il impossible de suivre à la fois sur deux écrans la projection de deux séquences filmiques différentes. L'attention se porte sur l'un ou sur l'autre événement, pas sur les deux à la fois. Par contre, l'attention peut se porter successivement ou alternativement à l'un ou à l'autre.
3 – Comportements orientés
Il est possible, en excitant ou inhibant, au moyen de composés biochimiques ou bien par des procédés hypnotiques (classiques au cinéma ou en politique), certains centres nerveux responsables du comportement, de déclencher, d'activer ou même de créer artificiellement des perceptions et des émotions (comme l'angoisse, la faim, le plaisir, la colère, la soif de vengeance, etc.). Ces sensations se traduisent alors par des comportements orientés mais qui obéissent aux tendances profondes de l'individu - qui garde cependant, autant que faire se peut, le contrôle de l'orientation de ces émotions et de ses actions. Nous saurons comment en suivant le déroulement des connexions neuronales et des processus d'enregistrement.
qui fonde et détermine les bases de l'activité (de la connectivité) du réseau maillé neuronal, soit l'excitation des circuits, (le terrain), les éléments et la capacité de résonance, de sélectivité, de jonction, de modulation et de démodulation, la répartition vectorielle, les règles de pertinence, de compatibilité, d'incompatibilité, d'intégration, de conversion, de multiplication, d'inductance mutuelle... Il dirige le flux des énergies et le trafic des impulsions vers les carrefours synaptiques (synapse, du grec, j'attache), itinéraire aux niveaux moléculaires (des médiateurs chimiques), ioniques et subnucléoniques, vers les voies spécifiques préformées. Et c'est sur les contraintes imposées par l'organisation innée de la structure cognitive que s'impriment les structures acquises de la connaissance culturelle. Variations acquises donc dans le cadre spécifique du code inné.
2 - L'apprentissage culturel
A partir de la naissance, l'expérience s'exerce massivement. Mis au monde dans un état d'inachèvement, d'incomplétude, d'immaturité, contrairement à tous les animaux, l'humain suit un rythme de croissance cognitive accélérée. L'apprentissage cognitif culturel, à partir de l'instant de naissance, c'est l'établissement de connexions nouvelles préférentielles sur la base des trajets, des positions stratégiques et des niveaux d'intégration prédéterminés. Le processus d'apprentissage ne fait que relier les ensembles des axones (arborisation terminale des bras des neurones), orienter et déterminer le parcours et la distribution des connexions entre les voies neuronales. Et l'on se doit d'élever le nombre et le pouvoir des connexions neuronales jusqu'aux seuils individuels génétiquement déterminés. La structure des connexions neuronales de base se construit en douze à quinze ans d'apprentissage. Et plus l'environnement culturel est riche, plus le nombre des articulations synaptiques augmente. Mais l'environnement modifie et enrichit uniquement les paramètres génétiquement spécifiés comme étant modifiables dans la trame nerveuse. La connectivité maximale, certes prédéterminée, n'est jamais atteinte.
Les neurones (ou cellules nerveuses) sont les intermédiaires mécaniques du transfert des messages informationnels. Chaque neurone peut effectivement communiquer avec au moins 10.000 autres. Et il y a, dans le cerveau, près de dix milliards de neurones, soit 104 différentes connexions synaptiques potentielles.
Toute sollicitation de jonction par un impulse subit soit un réflexe d'acceptation de jonction et la transmission conséquente de l'influx, soit un réflexe de refus et le guidage négatif vers la synapse qui accepterait, elle, le contact. Toute cellule est électivement sensible. Par le couplage d'oscillateurs neuronaux spécifiques, se rythme le passage intégratif des oscillations cellulaires, déterminant les entrelacs complexes d'actions, de réactions et de rétroactions. Filtres limiteurs de puissance ou amplificateurs opérationnels, suivant le coefficient d'induction, de sollicitation, et autres paramètres qualitatifs et quantitatifs, les neurones sont les radars de veille gouvernant l'intelligence perceptuelle et conceptuelle.
Les neurones, commutateurs, transformateurs d'impulsions, intègrent et propagent, modulent l'influx reçu, par l'échange pulsatif des énergies transitionnelles, suivant les lignes de transmission, le chemin sélectionné le plus stable, le plus économique énergétiquement et le plus efficace, en des délais de transmission déterminés, en fonction du programme génétique d'intérêt. Ce pouvoir intégrateur et évoluteur est exprimé par la réception sélective, la conjonction et la transmission (facilitée ou inhibée), c'est-à-dire par l'aiguillage du stimulus sur un circuit neuronal spécifique.
Les couplages et ajustements inter-neuronaux s'organisent donc suivant les neuro-pulsions, trains d'impulsions nerveuses. Ces neuro-pulsions des énergies transitionnelles déterminent divers circuits actifs oscillants de passage, en série ou en parallèle. Ils actionnent les leviers de fonctionnement excitant ou inhibant (les verrouillages), ainsi que la vitesse de jonction. Ainsi est créé un état spécifique de connexion, une neuro-tension synaptique sélective déterminée et un régime transitoire défini.
a)- Chaque neuro-tension est enregistrée. L'ensemble des neuro-tensions forme les archives mnémoniques. (Nous y reviendrons. Voir infra.)
b)- Des neuro-pulsions identiques organisent des neuro-tensions identiques, c'est-à-dire des circuits neuronaux unidirectionnels spécifiques. La répétition fréquente de telles transmissions synaptiques induit un marquage neuronal quasi-définitif, base du phénomène d'habituation ou d'accoutumance. Une même jonction est utilisée plusieurs fois dans les deux sens : Stimulus ⇔ Réponse. L'intégration neuronale devient par conséquent quasi-indélébile. L'effort de des-habituation, c'est-à-dire de l'extinction d'une réactivité synaptique, est proportionnel à la puissance de l'habituation.
c)- Les circuits ordonnés, strictement fonctionnels dans la cohérence de leurs interférences, caractérisent l'intelligence. Les enchevêtrements non fonctionnels dans l'incohérence des interférences synaptiques fomentent le délire.
d)- Tout s'enregistre. Mais l'information non expressément utile n'est pas retenue. La capacité sélective est auto-protectrice. L'oubli est l'oubli d'une connexion, une panne d'associations, un déficit amnésique transitoire, d'une plus ou moins longue durée. L'oubli du passé caractérise tout particulièrement la capacité auto-protectrice de l'individu et témoigne de l'orientation prospective constructive de son devenir.
e)- Toute altération des récepteurs sensoriels lèse le cortex cérébral et certaines voies synaptiques Toute privation sensorielle partielle (c'est-à-dire toute privation d'une interaction partielle avec l'environnement) aboutit à une dégénérescence spécifique de tout un réseau synaptique, mais au renforcement, par ailleurs, d'autres circuits.
La
conscience est portée par la mémoire biologique innée et la
mémoire culturelle acquise.
Elle est formée, d'une part, par la mémoire génétique sub-conscientielle archétypale d'espèce. Elle est parfaite, invariante et permanente. Elle est régulièrement transmise héréditairement. Et, d'autre part, par la mémoire organismique individuelle, génétiquement transmise et morphologiquement déterminée. Elle forme les empreintes mémorielles gouvernant toutes les nécessités métaboliques suivant des circuits logiques intégrés et déterminant leur admittance, leur résonance, leur conductance, leur coefficient de réactivité, leur résistance, leur fiabilité. La mémoire biologique est multiple. Elle constitue la mémoire immédiate spontanée et permanente qui détermine le comportement instinctif. Elle est organisée par les ADN et les ARN. De récentes expériences ont montré que la forte teneur en ARN des neurones varie suivant les conditions physiologiques. Elle baisse quand les neurones sont inactifs et s'élève quand ils sont activés. Toute faillite de la mémoire biologique entraîne irrémédiablement la mort.
Elle est limitée au vécu et s'acquiert au moyen de l'apprentissage individuel.
a) - Elle est soit acquise passivement, et c'est la mémoire qui reçoit, analyse, enregistre, conserve et reproduit les impulsions, les connexions synaptiques et les signes iconiques (les images) selon la voie des ressemblances, des analogies, des associations, etc. Toutes connexions sources de sensations, d'états émotionnels différentiels, involontairement, inconsciemment amenés. La monotonie des stimuli cause son assoupissement.
b) - Soit acquise activement et devenant par le fait même instrument d'évolution conscient. Cette mémoire classe les évènements en archives encyclopédiques et devient un outil de travail qui sert au raisonnement par ses associations évocatrices, volontairement amenées. La mémoire culturelle est d'autant plus riche que l'individu s'instruit et que son champ d'expérience et de connaissance s'élargit. Cette mémoire acquise donc par apprentissage et réactions adaptatives implique les facultés de choix et de prévision prospective. Elle porte la mémoire à court terme (au niveau du système limbique régulateur du métabolisme) et la mémoire à long terme, fixée solidement, plus ou moins définitivement (au niveau du cortex cérébral) suivant l'intérêt qui y est porté.
1 - Le dispositif d'acquisition de connaissances.
Ce dispositif est inscrit génétiquement dans l'organisme. Il est le clavier qui détermine les associations préférentielles et les activations séquentielles ou intégrales suivant les types réactionnels neuro-endocriniens conditionnels (sélectifs) préétablis. La mémoire biologique (organismique) s'exprime par les connexions innées, fixes, héréditairement communiquées et spécifiques à l'espèce (donc collectives). La mémoire culturelle s'exprime, elle, par les connexions acquises individuellement sur la base de la mémoire biologique. La mise en réserve est ainsi obligée, non choisie. Le code mnésique de base (la compétence) détermine le taux et l'ordre de rétention et de restitution des informations acquises, les conditions de comparaison, bref toute performance mnésique.
2 - La mémoire moléculaire.
La mémoire est liée à des protéines spécifiques, molécules mnémoniques correspondant à toutes sortes d'informations ou d'expériences qu'elles fixent dans leur structure, au niveau sub-nucléonique.
Pour autant, théoriquement du moins, la transplantation de « mémoires » est-elle possible ? En effet, on pourrait extraire d'un donneur un tissu cérébral reproduisant une séquence de connexions moléculaires portant un comportement spécifique (commandant la peur de la nuit par exemple, ou une répulsion à un objet... ), et l'injecter à un accepteur apparenté, de même espèce. Celui-ci présentera, dès lors, le comportement inscrit dans la structure moléculaire du tissu cérébral du donneur conditionné. Car chaque cellule conserve une partie du conditionnement sous forme de trace mnésique moléculaire, chaque relation expérimentale s'exprimant par une topographie moléculaire spécifique. Certaines molécules, inhibant les synthèses protéiques, provoquent par exemple l'oubli total d'un apprentissage...
Si elle est apprise et renforcée, de génération en génération, toute réponse comportementale adéquate modifie le programme génétique transmis aux descendants, provoquant des changements conformationnels au niveau morphologique psycho-somatique, ainsi que des sauts dans la réactivité à certaines excitations, dans la vitesse de flexion des membres et de réflexion...
Une lésion corticale interrompt les connexions synaptiques, c'est-à-dire affecte indirectement la mémoire culturelle acquise et les pouvoirs rationnels de volonté. Elle perturbe la perception consciente et les facultés de reconnaissance reliées aux centres fonctionnels corticaux atteints. Toutes les aphasies sont des syndromes de déconnexions synaptiques, situées sur des sièges lésionnels spécifiques. Les aphasies d'expression (trouble de la reconnaissance de la parole et de l'écriture), de conduction (incoordination de la parole, accrochages articulatoires, substitution ou déformation des mots), sensorielles (troubles de la compréhension verbale et d'écriture, surdité verbale - non reconnaissance des sons du langage, cécité verbale - incompréhension du langage écrit, télescopage de mots), amnésique (trouble de fluence du langage et de la dénomination verbale, oubli de vocabulaire), etc., sont autant de déficits de fonctions définies localisées sur des aires corticales précises.
Cependant si ces localisations lésionnelles sont patentes, l'aire de la mémoire proprement dite n'est pas elle-même localisable. En effet, en état d'hypnose, un sujet souffrant d'une altération correspondant à une altération d'une aire corticale, se souvient parfaitement et « oublie » son altération. Car c'est l'organe de transmission d'information qui est détruit mais non pas la mémoire elle-même. La perception consciente est paralysée car c'est l'activité de l'aire corticale lésée qui est suspendue. La mémoire ne cesse pas d'exister car elle s'imprime sur tout le tissu subnucléonique.
Etablir une relation c'est sélectionner une connexion synaptique. Et la puissance de l'intelligence cognitive s'exprime par la complexité de l'état connexionnel synaptique. Chaque percept est une relation synaptique. Mais on ne peut isoler les percepts sans les défigurer, car ils ne sont pas autonomes mais partiels. Chaque percept est accompagné et soutenu par un ensemble de percepts. L'unification de la multiplicité perceptuelle se nomme un sensum (et au pluriel, des sensa), acte mental de synthèse dynamique de moments perceptuels différents. Chaque perception se disperse dans le cerveau en ses éléments composants qui s'enregistrent dans les centres cervicaux, à cet effet, et qui se rattachent au souvenir des impressions passées.
Tout impulse, même les fréquences erratiques dans l'ambiance. Ce qui structure progressivement des circuits de communication déterminés, et provoque un état relationnel défini dans le tissu cérébral. L'enregistrement simultané et successif du résultat cohérent des impulses et de leurs interférences c'est-à-dire tout l'ensemble connexionnel, se traduit par, ou plutôt est ressenti comme un état émotionnel.
3 - Les sensa.
L'enregistrement est multidimensionnel. Il porte sur la nature du message, ses dimensions chrono-spatiales et sa valeur, suivant l'intérêt qu'on lui porte. Au niveau subnucléonique, l'enregistrement s'exprime par une information iconique holographique, distribuée sur des aires corticales très étendues sous forme de circuits couplés. Toute information communiquée par le complexe perceptif se traduit en un schème iconique différentiable, un percept iconique, image chrono-spatiale multidimensionnelle holographique, - un sensum synesthésique, un engramme intégrant toutes les informations provenant des récepteurs sensoriels. Ainsi par exemple, le mot est-il une image précise et une phrase, une séquence filmique.
L'enregistrement des sensa définit l'ordonnancement d'un lexique iconique de base en un réseau de sens cohérent. Et toute expérience induit une modification des paramètres antérieurs, adaptant le préexistant à toutes les nouvelles modalités acquises par l'apprentissage culturel.
La mémoire ou le registre mnésique, c'est le stockage mnémonique des relations iconiques enregistrées formant le système basique de référence des structures cognitives.
Toute information, après discrimination perceptive, est apprise et susceptible d'être rappelée. La rétention mnésique par catégorisation est l'amarrage réflexe aux sources d'intérêt. Elle varie selon le degré d'attention. Le renforcement par la répétition est le moteur de la mémoire. La répétition des connexions c'est-à-dire des associations renouvelées, facilite le recouvrement. Les discriminants neuronaux enregistrent et reconnaissent certains états liés à des inductances spécifiques, comme certains circuits associés à des sollicitations déterminées.
2 - La discrimination perceptive.
Les sens se fixent et explorent le point qui a pour eux la plus haute valeur d'appel. La nouveauté, le contraste, la complexité, excitent l'intérêt à identifier l'objet exploré. Les sens sont sélectifs. L'intellect modèle le trajet sensoriel, adaptant l'acuité perceptive aux qualités intrinsèques de l'objet-cible. Toute intégration affective se fait sur la base de l'évaluation. La capacité sélective se montre là aussi éminemment protectrice. L'état de perception et de rétention est ainsi voilé ou accru, suivant l'intérêt et l'attention qu'on y porte. La drogue détériore, en général, les processus de reconnaissance, de discrimination et de rétention.
est séquentiel. Et ce, suivant les niveaux logiques quantifiés et l'évaluation des accords de plages interférentiels. L'acquisition de la compétence performante est fonction de l'intérêt. Les propriétés associatives sont liées au désir qui commande la saisie des informations nécessaires activées en vue de répondre à une situation donnée.
(temps mis pour sélectionner une information stockée), soit les délais de transmission, le temps de parcours synaptique (les durées de propagation) jusqu'aux centres de reconnaissance, sont aléatoires. Ils varient selon la nature des impulses et la valeur qu'on leur accorde. Tout entretien fonctionnel facilite l'aiguillage synaptique et en accroît l'efficacité. La répétition aboutit à une habituation comportementale.
Elle résulte d'une connexion entre le stimulus déclencheur et les différentes réponses déclenchées. Elle se développe en s'armant de repères visuels qui sont autant de stimulations émotionnelles. La mémoire conserve plus facilement les images émotionnellement chargées. La dissipation (l'oubli) est inversement proportionnelle à la puissance affective. L'oubli définitif est la rupture d'un circuit séquentiel au profit d'un autre. Le cerveau est un filtre sélecteur qui ne conserve, au niveau conscient, que les souvenirs marquants.
6 - La faculté de reconnaissance
Elle s'exprime par la possibilité de retrouver, à partir d'une connexion synaptique précise, d'un canal spécifique, du modèle neuronal d'un stimulus, toute l'information, la neuro-tension qui y est liée. Toute science est réminiscence, a-t-on dit. Le taux de déformation dépend des contraintes itératives distribuées.
Le présent conscientiel seul existe. Le maintenant est déjà passé. Le temps continu. La conscience saisit ce mouvement de passage entre le passé et l'avenir sans être ni du passé ni de l'avenir. C'est notre appréciation du mouvement qui se cristallise en mémoire. Chaque fois que nous nous souvenons, nous revivons, au présent, l'expérience correspondante.
Evoquer des souvenirs, c'est restituer un devenir, un évènement singulier, c'est retrouver les associations synaptiques correspondantes, initiées par des stimuli spécifiques. Toute connexion restitue une perspective multidimensionnelle en un temps de cohérence qui nous fait revivre l'événement passé comme s'il était d'actualité. Il s'accompagne de réactions psycho-somatiques caractéristiques telles que l'accélération du rythme cardiaque, une excitation sexuelle, une angoisse rétrospective, une colère, etc. Le souvenir incontrôlé, involontaire, est source, parfois, d'hallucinations obsessionnelles. Le souvenir volontaire est fonction du degré de développement et du pouvoir de transfert des commandes. Il exige une lucidité qui gouverne l'attention (la faculté de concentration), la rétention encyclopédique, l'analyse des détails, la finesse de l'interprétation, contrairement à l'intuition relationnelle qui exige une décentration pour une perception globale. Mais la mémoire parfois s'efface (l'oubli) quand l'orgueil ne supporte plus de rappeler un souvenir dévalorisant.
8 - L'imagination ou la logique combinatoire.
L'imagination est le surgissement d'une imagerie, la visualisation de relations iconiques complexes surgies des archives mémorielles. Généralement, des jonctions synaptiques, sous l'influence indirecte de stimuli émotionnels spécifiques, se déclenchent toutes seules, formant des plages d'accords, des interférences, le plus souvent débridées, c'est-à-dire des relations iconiques dont les éléments composants ont entre eux des propriétés associatives affinitaires, ayant leur logique propre. Les connexions éveillées provoquent, avivent d'autres connexions harmoniques, toujours suivant notre intérêt et à la mesure de notre compréhension.
Chaque relation imageante réveille d'autres relations imageantes harmoniques apparentées, selon les lois inductives et l'aptitude combinatoire par analogie (itération de la pensée) ou par raisonnement, impliquant la maîtrise des processus analytiques. L'amplification du regard est l'élargissement du champ perceptif des images. L'organisme vit l'évènement imaginé, concret ou fictif, comme s'il était d'actualité, comme pour le souvenir. Le processus est identique. En s'imaginant courir, le rythme cardiaque augmente ; en s'imaginant toucher du doigt un poêle brûlant, la température épidermique du doigt s'élève ; en s'imaginant serrer un bloc de glace, la température de la paume baisse...
Le pouvoir imaginatif est illimité. Contrôlée, l'imagination hallucinatoire - art de voir - est créatrice, fertile. L'imagination est l'étape préliminaire de toute découverte scientifique ou artistique. Savoir, c'est visualiser les relations de causes et d'effets. L'imagination est en constante transmutation, sans état stationnaire. Elle dessine l'envergure d'une conception artistique qui commande et oblige le concret, le transfigurant, le vivifiant. Ce sont les poètes visionnaires qui changent le monde. Ils voient loin, large et en profondeur.
9 - La perception de l'avenir.
C'est tout simplement la visualisation imageante de séquences d'un passé présumé et d'un avenir qui prend les couleurs d'un possible logique révélant l'enchaînement causal des faits. Et ce, selon le niveau de remontée conscientielle vers les dimensions chrono-spatiales supra-luminales, relativement hors temps. Tandis que la pensée, elle, est close, encerclée dans le temps court des horloges.
La mémoire des jonctions détermine un dispositif cohérent de lecture du réel. S'il n'est pas souple, il conduit à une rigidité dans le processus de reconnaissance, à une cécité psychique, d'où l'émergence de dogmatismes garants de réglages sociaux pouvant apparaître comme absurdes pour un regard extérieur. Ces mentalités rigides sont difficilement restructurables rationnellement. Seul un choc émotif peut bouleverser les jonctions neuronales et la lecture du réel des mentalités rigides.
La mémoire des jonctions détermine pareillement la régulation psycho-somatique des processus pulsionnels. Les structures inhibitrices (les effets aversifs) et les structures facilitatrices (facilitant les réponses métaboliques) dépendent des structures neuronales et varient suivant leur habituation à certaines jonctions ou leur refus d'autres jonctions non-affinitaires. La facilitation se traduit par l'excitabilité. L'auto-stimulation métabolique croît avec la faim et diminue avec la satiété. L'attention porte toujours sur ce qui intéresse la survie organismique. On ne peut contrôler ses pulsions biologiques (mais seulement les orienter). Le besoin et l'intéressement se manifestent par l'exigence d'une nécessité biologique, le désir et la recherche des sources de plaisir et l'évitement des sources de douleur. Ainsi se trouvent canalisées et orientées les tendances de la libido bio-narcissique.
Deuxième
volet
ET
STRATÉGIES COMPORTEMENTALES
Il se définit comme étant le comportement moteur et sa programmation chrono-spatiale en une nombreuse variété de mouvements endogènes ou exogènes, portés tous par l'intérêt supérieur de la préservation bio-narcissique. Les activités comportementales innées et leur mobilisation sont assumées par le support neuro-endocrinien. C'est ce fondement biologique qui conditionne les aptitudes qui modulent la croissance différentielle de l'individu, son tempérament, ses attitudes extra- ou introverties, ainsi que ses prédispositions pour jouer pleinement son rôle social et culturel... Le code comportemental inné prédispose déjà à des seuils de sensibilité, à un caractère, à une volonté qui vont forger un destin particulier, unique.
De par l'organisation chrono-spatiale de l'organisme, les processus physiologiques de régulation des réponses aux excitations du milieu, varient dans le temps, suivant les activités rythmiques et l'organisation séquentielle des fonctions, (alternance des périodes de tonus et d'abattement par exemple). Liés au patrimoine génétique, les biorythmes synchroniseurs psychosomatiques déterminent ou du moins influencent le comportement. Et ce, en fonction des phénomènes bio-périodiques affectant (gouvernant) la biosphère (les rythmes circadiens, circannuels, etc.)
Enfin, la réactivité comportementale est soumise aux divers tropismes, géotropisme, thermotropisme, etc. et à d'autres stimuli phénoménaux environnementaux. L'organisme réagit dans le sens le plus favorable, par des réponses toutes faites, implicites, instinctives, spécifiques à chaque espèce, mais non uniformes chez tous les individus d'une même espèce, dont chacun est doué d'une sensibilité réactionnelle différentielle. Les seuils d'adaptabilité définissent les capacités de modification autorégulatrices et la vulnérabilité (ou la résistance) biologique, que ce soit suivant l'acclimatation héréditaire sélective ou bien suivant l'acclimatation individuelle (par régulation réussie ou bien par défense adaptative en vue de préserver tous les acquis de l'organisme sain).
Il s'articule aux conditions socio-culturelles du moment. Le socius est un partenaire perpétuel qui entoure l'individu d'un réseau de sollicitations auxquelles il doit réagir au mieux de ses aptitudes, suivant les prédispositions spécifiques qu'il porte pour certaines réactions… Le facteur dynamique de la conscience culturelle et de l'intelligence intentionnelle joue un rôle explicite extrêmement important dans les réactions adaptatives aux circonstances de la vie, modelant la personnalité.
Tout impact événementiel est enregistré dans la mémoire sous la forme de trajets émotionnels complexes, de relations iconiques. Ces archives vont infléchir tout développement ultérieur. Toute réponse comportementale est ainsi conditionnée, modulée par tout l'acquis antérieur. On s'influence dans le sens inné ou déjà acquis, préalablement enregistré. Les attractions, les ajustements, les performances discriminantes dépendent de toute l'habilité compétentielle accumulée, des trajets émotionnels enregistrés, de tout le vécu antérieur. L'humain porte tout son devenir avec lui. Le passé oriente certes le futur mais ce sont surtout les projets d'avenir qui orientent le devenir présent.
Les émotions sont le moteur des organismes vivants. Toutes les expériences vécues sont enregistrées sous la forme de relations iconiques (connexions neuronales) qui déterminent des trajets conscientiels émotionnels. Toute expérience est ainsi vécue comme situation émotionnelle, dans le strict déterminisme des processus dynamiques d'intégration psycho-somatique et de transfert comportemental.
Ainsi, par exemple, toute expérience se traduit-elle en une situation émotionnelle, vécue selon l'intensité de sa charge émotionnelle, suivant les motivations portées par l'individu. La réaction émotionnelle se traduit en différents changements physiologiques (au niveau neuro-endocrinien), induisant des bouleversements psycho-somatiques au niveau végétatif et/ou d'expression, contractions spasmodiques de décharge, par innervations involontaires. Le bouleversement psycho-somatique se convertit, au niveau des innervations volontaires, par une activité de réponse neuro-musculaire, un comportement volontaire coordonné, qui exprime et décharge les émotions réactionnelles, relâchant la tension. En cas de rétention, de refoulement de cette réponse, la tension est détournée vers d'autres voies, endogènes ou exogènes. L'individu motivant toujours par un raisonnement conscient, valable à ses yeux, l'expression de ses motivations émotionnelles de base.
Ci-après
le tableau des réactivités émotionnelles assorti de quelques
exemples.
1 ⇒
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2 ⇒
|
3 ⇒
|
4
|
Situations
à charge émotionnelle variable
|
Les transferts
(trajet neuronal basé sur les
motivations antérieures)
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Conversion réactionnelle
comportementale
Changements physiologiques par
innervations involontaires
|
Activité réactionnelle
neuromusculaire
par innervations volontaires
Comportement volontaire coordonné
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Réactions psycho-somatiques
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---|---|---|
- Réponses végétatives -
Réponses et mouvements d'expression
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Tristesse
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⇒
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Pleurs
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Joie
|
⇒
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Rires
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Honte
|
⇒
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Rougeur
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Colère
|
⇒
|
Pâleur ; gesticulation
|
Peur
|
⇒
|
Palpitations
cardiaques, sudation,
« chair de poule »
|
Désespoir
|
⇒
|
Soupirs
|
Amusement
|
⇒
|
Grimaces
|
Impatience
|
⇒
|
Urticaires
|
Inhibition sexuelle
|
⇒
|
Prurit, dermatoses
|
Inhibition intellectuelle
|
⇒
|
Angiospasme (engourdissement des
artères)
|
Anxiété
|
⇒
|
Hérissement
des poils,
canitie (blanchissement des cheveux)
|
Emotions intenses – Sexualité
importante
|
⇒
|
Alopécie (perte de cheveux)
|
On se construit et on se détruit (insidieusement) de l'intérieur. Chacun nourrit en lui-même les racines de son bonheur ou de ses souffrances. Une personnalité saine est l'expression de l'unité organismique psychosomatique accordant son fonctionnement à sa finalité (et à ses besoins). Attention, cependant, à ne pas faire l'amalgame entre dysfonctionnements d'origine psychique et altérations strictement fonctionnelles d'organes atteints par exemple, de cancer ou de certaines maladies transmissibles. Certes, un psychisme épuisé peut rendre le terrain immunitaire plus fragile. Mais il n'en est pas la cause.
1- L'attachement fusionnel.
Avant la naissance, durant neuf mois accomplis, l'enfant est indistinct de sa mère. Il vit dans l'indistinction totale des milieux. C'est la phase de vie symbiotique, an-objectale. A la naissance, l'indistinction tend à se résorber lentement. L'enfant ne ressent pas encore sa séparation du tout. Tout est inclus en lui. Il est tout. Il vit dans la surconscience son unité constitutive avec la nature mère universelle. L'enfant vit une activité d'entière communion, d'identification fusionnelle. C'est la phase du moi-tout, l'état de pré-maturation culturelle, de dépendance étroite envers ses protecteurs naturels. L'impuissance motrice de cette époque, la lenteur de la croissance et de la maturation, du développement moteur et relationnel, la durée de la dépendance parentale, (et la sénescence retardée), sont des caractères spécifiquement humains.
2 - La distanciation objectale.
Progressivement, commence l'apprentissage de la séparation d'avec le tout, de la distanciation objectale. Au départ, tout se mêle indistinctement. Puis progressivement, tout se dégage, prend un sens. Tout commence à s'exclure hors de soi. L'enfant se pose différent, autre. Il se perçoit lui-même comme unité distincte, indépendante du tout, du « ça ». Il voit le monde tel qu'il le ressent, suivant les moyens et les capacités innées dont il dispose. Puis du monde pré-verbal de la pure sensorialité, l'enfant entre dans le domaine conceptuel, celui de la communication verbale, de l'acquis culturel. Cependant, il se saisit incomplet, in-achevé, livré à lui-même, responsable de son devenir. Il se guidera dans son action comportementale par les réflexes innés de la recherche du plaisir et de 1'évitement du déplaisir, de la douleur.
Par les rites d'initiation socio-culturelle, commencent alors l'intégration cognitive relationnelle et opérationnelle, consciente, l'action efficace sur le monde. L'enfant, soumis aux aléas du milieu, consolide ses réflexes et ses mécanismes de défense et affronte consciemment la réalité. Il affirme son individuation, sa liberté, sa relative auto-gestion, sa maturation, sa responsabilité. Il investit ses désirs dans des actes qui les prouvent, qui l'éprouve à ses yeux, à la mesure de son estime de lui-même. Le monde est dans ses décisions. L'épreuve de la réalité confirmera sa voie, ou bien l'infirmera, prouvant dans ce cas son immaturité par la discordance de ses comportements.
Eros. Instinct de vie. De survie. Levier de l'activité comportementale. Le plaisir exprime le besoin fusionnel qui rassemble les individus en ensembles unitaires finis, couple parents-enfants et couple sexuel différencié ; groupes socio-culturels et professionnels ; groupements ethniques, nationaux et enfin planétaires. La dynamie de recherche du plaisir et de sa satisfaction est volupté dans la sécurité psycho-affective. Et le souvenir d'un plaisir vécu demande, sinon exige, sa répétition, son renouvellement. Cette dynamie est portée par la centration bio-narcissique.
Il est distanciatoire. Il disperse, fragmente. Il est source de mort. Thanatos. La douleur ressentie par les signaux d'alerte, réagissant sur toutes les aires corticales, exige de l'organisme une réponse immédiate afin de parer à la menace de dissolution de l'entité organique personnelle. C'est un réflexe d'autodéfense, automatisme instinctuel, générant une conduite obligatoire de défense.
Est la peur du déplaisir, ou la crainte d'être privé de plaisir. Peur de perdre l'amour, la protection de ses ainés, l'aide de ses semblables. Peur de l'insécurité. Détresse face aux cataclysmes naturels, redoutés en raison de la puissance d'attachement aux sources de plaisir, de la valeur qu'on accorde à la survie. Peur de la castration. Peur de la mort sommaire. Angoisse d'être privé de la présence au monde. Crainte de l'impuissance motrice, d'être attaché au rocher et abandonné, coincé, seul, proie facile des forces incontrôlées et incontrôlables...
La relation plaisir, angoisse, déplaisir s'exprime ainsi, chaque terme conditionnant l'autre :
PLAISIR
⇔ ANGOISSE ⇔ DÉPLAISIR
4 - Cette peur laisse l'individu désemparé.
Comment se tirer sain et sauf du dilemme ? Comment se soustraire à la peur ? Comment conjurer l'angoisse ? L'individu commence par des renoncements pulsionnels. Il évite de commettre tout ce qui risque de le priver de sécurité, de protection, d'amour, et de l'éloigner des sources de son plaisir. Autrement dit, l'individu se restreint, se refoule, s'endigue. Une lutte sourde s'engage alors entre le désir d'exprimer ses pulsions et la nécessité de les inhiber. Mais les désirs inassouvis restent indestructibles et exigent leur accomplissement sous une forme ou sous une autre, compensatoire. Ces frustrations, acceptées ou non, consciemment ou involontairement, trouvent un exutoire compensatoire dans les multiples formes des civilisations sécurisantes qui, théoriquement, devraient protéger l'individu contre la nature -, et dans la surcompensation, la sublimation culturelle, artistique, créative - qui donne le change, masquant les besoins et les désirs secrets fondamentaux sous un vernis comportemental aléatoire.
Puis l'individu délègue son pouvoir, par démission ou facilité, au plus fort, à celui qu'il investit du pouvoir d'affronter seul les menaces qui pèsent sur le groupe ou l'individu. Et, d'autre part, les sentiments d'hostilité et d'aversion réprimées sous le masque d'une soumission forcée, sont détournés vers des substituts, boucs émissaires, afin de dévier l'agressivité exogène et de l'exercer avec le moins de dommages pour le moi. C'est le moins inhibé, le moins corseté par les interdits moraux fixés par la société, qui sera finalement le dominant. Il exercera ses talents en s'affirmant par ses initiatives - que les autres seront bien obligés de suivre... jusqu'à l'apparition de nouveaux concurrents dans la voie de l'exercice du pouvoir.
par soi-même édictés ou par la société imposés, de manquement aux frustrations acceptées, c'est-à-dire en cas de réponse favorable à une pulsion auto-interdite, apparaît le sentiment de culpabilité, la conscience du châtiment, du déplaisir mérité. Cette culpabilité s'exprime par des inhibitions conscientes ou involontairs, inhibitions alimentaires, jeûnes sexuels, dérèglements fonctionnels, etc. tous aspects diversifiés du repentir, formules trouvées par l'individu et son organisme psycho-somatique pour auto-expier une faute commise. La non-concordance entre la faute et l'expiation engendre un ressentiment aiguë contre soi-même d'abord puis contre toute structure castratrice, provoquant l'anxiété du remords.
à qui l'on a délégué ses responsabilités par démission ou facilité. Il utilise largement cette disposition à l'angoisse, à la peur, à la culpabilité, au remords, en imposant un ordre qui lui est le plus favorable par un terrorisme socio-culturel fait d'interdits, de menaces et de châtiments. Intoxication de l'intelligence par des justifications appropriées, afin de soumettre la majorité passive, démissionnaire, à une minorité active, et de l'amener à toutes les concessions et à toutes les compromissions...
Ou l'amour de soi biologique. Il fonde l'instinct de vie, garant de survie, de préservation de son intégrité, de son identité, d'auto-protection contre toute menace. L'égocentrisme bio-narcissique recherche constamment les sources de plaisir les plus bénéfiques à l'organisme considéré comme un tout psycho-somatique, recherche des plaisirs localisés et prouvés précédemment, du bien-être, de la sécurité et des voies qui y conduisent... Il se nourrit de satisfactions. Et il évite toute dispersion anarchique, rejette tout ce qui met sa chair et son identité en péril, l'inconfort des incertitudes, ce qui est exprimé par des refus, des dégoûts, ou d'antipathies réflexes.
La centration bio-narcissique est le résultat pertinent de toutes les fonctions biologiques des cellules composant l'organisme. Elle s'exprime par la conscience d'existence continue, un état complet d'unité. Ce besoin absolu d'unité est irréductible. Il fonde la fierté, la confiance en soi, l'estime de soi, et le désir d'expansion de soi, d'affirmation de soi, dans la pleine valorisation de son intégrité, afin de se sentir vivre en son entier. C'est l'idée qu'il se fait de lui-même qui dirige et oriente l'individu et le soutient. Et le champ d'être est perçu comme illimité.
Le bio-narcissisme s'exprime soit par une maturation progressive manifestée par une personnalité forte, une générosité, une large compréhension, un désir d'atteindre la perfection, une absence d'agressivité gratuite et l'élaboration de projets constructionnels à longue échéance... Soit par une régression, un repli immature manifesté par le clivage sur soi, repliement hors de la réalité immédiate. Incapable de supporter longtemps tout autre que soi, incapable de supporter une contrainte intérieure ou extérieure, nonchalant, sans culture ni raison, impulsif et capricieux parce que nécessairement frustré, porté sur les satisfactions immédiates, il devient agressif et il utilise alors toutes les ressources des agressions compétitives et des intimidations afin de s'imposer. D'où les mentalités possessives, les jalousies, les envies, les rivalités hostiles, les conflits entre les « honneurs » blessés, les mesquineries. En cas de non-reconnaissance par les autres de son « originalité » exemplaire, son repli s'exprime par une auto-agression suicidaire, une prédisposition à subir les accidents de toute sorte... Toute atteinte à son intégrité psychosomatique et comportementale est saisie comme une blessure bio-narcissique insupportable, une grave atteinte à l'estime de soi, à l'honneur qui lui est dû...
Le complexe d'infériorité est l'expression d'un vice dans l'auto-estimation de soi. Le complexe de supériorité est l'expression d'une surestimation injustifiée de soi. Les conflits apparaissent dès la naissance, avec l'alimentation, axe de la vie émotionnelle de la première enfance, et l'affrontement œdipien. Ils s'expriment dès l'acquisition de la conscience culturelle.
La relation vécue d'attachement et d'identification est source de plaisir et de sécurité psycho-affective. La relation d'attachement identificatoire est fusionnelle. C'est l'amour. Elle prend sa source dans le sentiment d'incomplétude et du besoin de dépendance, d'attachement, d'interdépendance. L'enfant désire se compléter, grandir, devenir semblable à ses protecteurs dont il admire l'aisance, l'autorité, la taille et le pouvoir. Exagérée, cette relation génère la possessivité, la peur anxiogène de perdre l'objet de son amour et de son admiration, et fait naître la jalousie. Le plaisir fusionnel est très intense et toute atteinte, toute carence affective, est ressentie comme un arrachement, une grave blessure bio-narcissique.
Les personnages parentaux sont également nourriciers et frustrants. Donc sources de plaisir et de déplaisir. D'où l'ambivalence des relations. D'un côté donc, l'attirance portée par l'intérêt, l'égocentration bio-narcissique, et, de l'autre, l'hostilité, l'agressivité, l'envie, la répulsion, plus ou moins dissimulées. Tout acquiescement à un désir de l'enfant augmente l'attirance, tout refus entraîne la contestation, la révolte, l'affrontement, avec de vifs souhaits d'élimination. Tous ces sentiments sont refoulés jusqu'au moment où, à l'adolescence, ils s'expriment enfin, forts de leur puissance, et submergent la cohésion familiale de surface.
Cette agression réactionnelle sous-tendue par la rivalité n'a qu'un but - multiforme. Se libérer de la tutelle parentale, jugée décevante, corrompue, démissionnaire, lâche, aliénée, régressive, non à la hauteur des circonstances, et d'un autre côté, inutilement oppressive et répressive ; soustraire donc à l'influence parentale, à la soumission, son identité qui s'affermit; et enfin s'autogérer, s'assumer, à son tour, non plus comme fils ou fille soumis, mais comme père ou mère, adulte, autoritaire, investi de puissance généreuse. L'individu frustré, l'agressé, rêve de devenir, sinon agresseur, du moins un généreux dispensateur de plaisirs. Par la contestation, s'affirme le désir de distanciation, d'affirmation, de maturation, d'autonomie psychoaffective, et s'acquiert l'audace de l'individuation.
D'un côté donc, la soumission est acceptée par amour comme une nécessité bio-narcissique d'attachement, de rattachement, par peur de détruire l'objet de son amour; de l'autre, la soumission est nécessairement forcée, également par la nécessité bio-narcissique d'auto-défense. En cas de soumission forcée, le ressentiment est refoulé. Car l'on a peur d'être détruit par l'objet de son ressentiment, - qu'on voudrait châtrer de sa puissance afin de la capter soi-même et de s'en servir à meilleur escient. L'agressivité refoulée est alors dérivée vers des voies secondaires d'expression.
Le conflit entre les deux souhaits d'amour et de répulsion se noue vers cinq ans. S'il n'est pas surmonté, dénoué, gage de maturation, les traumatismes, par fixations névrotiques des sentiments, handicapent alors l'épanouissement de l'adulte, dans ses pulsions relationnelles, culturelles, sexuelles, dans ses élans amoureux fusionnels, dans ses pulsions d'individuation et de socialisation.
L'adulte sain, mature, est celui qui a surmonté le besoin de rechercher une sécurité illusoire auprès du monde et des personnages extérieurs, et qui a trouvé enfin son appui en lui-même, et non plus en dehors de lui-même. Et dont les relations comportementales sont guidées, non plus par les sentiments psycho-affectifs pulsionnels de dépendance ou d'agressivité, mais par l'intelligence rationnelle culturelle d'interdépendance relationnelle basée sur les nécessités réelles (et non plus supposées) de rattachement.
L'adulte immature reportera sur la société ses conflits irrésolus. Par exemple, sa nostalgie de dépendance absolue s'exprimera par le besoin de retrouver un Père fort, tout-puissant, qu'il vénèrera et adorera, un dictateur ou un Etat-Nation sur lequel il prendra appui voire une équipe de foot-ball qui rehaussera sa fierté ; ou bien une mère tendre, vierge de préférence, une Mère-Patrie, source de bienfaits, de chaleurs, de nourriture, de sécurité, pour lesquels il sera prêt à tout sacrifier... Ignorant la portée symbolique des mythes, l'adulte immature invoquera la présence des déités afin de s'assurer leur aide dans les conditions de mal-être et de désespoir. Il passera sa vie à conjurer le sort qui lui a été fait et à corrompre les puissances de l'ai-delà par des prières et des invocations, afin de dérober une parcelle au pouvoir qu'il leur suppose. Ainsi se perpétuent les illusions rassurantes.
I - 6 - L'ESPACE DE RÉACTIONS
COMPORTEMENTALES
- soit le comblement du désir par le passage à l'acte;
- soit la frustration par refoulement, rationalisé ou non, les motivations nées du besoin et du désir devenant aliénations.
Le refoulement, consciemment motivé endiguement des instincts, est le mécanisme de d6fense bio-narcissique fondamental, d'auto-protection contre toutes les menaces et les confrontations désagréables à subir. La dynamie des conflits entre le comblement d'un désir et son endiguement fonde la dynamie existentielle de toute L'expérience de l'individu. En cas de renoncement pulsionnel, par refus, hostilité, l'individu va chercher, consciemment ou involontairement, des voies dérivées d'investissement a la satisfaction pulsionnelle de ses désirs, d'assouvissement compensatoire dans certains comportements, avec le minimum de risques et d'efforts, en regard de la satisfaction attendue, et suivant la stratégie du gain maximal de plaisir. Ces voies exocentriques dans lesquelles s'investissent les désirs, se manifestent principalement par des activités de projection, en cas de maturité conscientielle intentionnelle, et par des activités de déplacement compensatoire, en cas d'immaturité. En fait, toute action est couplée aux refoulements de base. C'est pourquoi elle reste entachée de réactions mentales restrictives.
Le passage à l'acte, extériorisation projective, est décharge bioénergétique, soulagement qui comble le besoin. Les délais de réponse sont variables, suivant les processus d'investissements compensatoires. L'identification à l'œuvre dans laquelle on s'investit est donc une nécessité bionarcissique. Si le recouvrement de l'amour biologique de soi porté sur un tel ouvrage est réussi, l'individu, déchargé, se retrouve serein, satisfait. Son conflit est résolu. Le cas de non-recouvrement, ou de recouvrement partiel, est ressenti comme un échec, générant le sentiment d'incomplétude, l'angoisse existentielle, la peur du morcellement, de la mort, la désolation, et, en fin de compte, le nihilisme. L'individu est profondément perturbé, désaxé dans un monde qu'il ressent comme absurde et qu'il voudrait détruire...
I - 6 - B - La liberté ou l'épreuve du choix
L'individu naît sans avoir choisi de naître. Et il se retrouve régi par ses impulsions caractérielles, au sein d'un milieu dont, enfant, il est rigoureusement dépendant et qui va le former (ou le déformer) culturellement. Les entraves, les seuils, sont inhérents à la nature de tout nœud biotypique. Tout individu est soumis aux exigences de sa propre nature. Autrement, il cesserait d'être.
Sa faculté de choisir s'exerce et se développe graduellement avec l'intelligence multiforme. La liberté, c'est l'évaluation des aléas et le choix rationnel des combinaisons réalisationnelles aléatoires. Et cela, selon la stratégie optimale des gains, tout en s'assurant une marge de sécurité garantie. Ses risques calculés limitent par conséquent la marge de choix entre les différentes éventualités possibles et les possibilités d'action et de réussite. En fait les conjonctures n'apparaissent équiprobables et aléatoires qu'en apparence. C'est que tout l'organisme, ses fondements génétiques, sa constitution phénotypique, ses susceptibilités et sa vulnérabilité constitutionnelles, son passé culturel, tout son vécu antérieur, sa situation présente, sa compétence et ses performances, ses objectifs intimes ou déclarés, ses engagements, etc. motivent les options prises, l'orientation tactique des comportements individuels. Les humains sont comme les arbres. Les branches et les feuilles se balancent au vent et ils s'imaginent les remuer librement...
Autrement dit, la liberté se limite à suivre les nécessités de sa propre nature, à sélectionner les meilleures entre les impulsions, les désirs fondamentaux et les réponses à leur donner. Donc à choisir la meilleure voie, la stratégie la plus adaptée afin de se réaliser, d'agir sa vie, en étant en accord parfait avec sa propre nature, avec ses exigences fondamentales. Et toute distraction est source de tensions et de discordances.
Ce n'est qu'à maturité achevée que l'individu peut reconnaitre ses exigences, leur valeur, et les orienter. C'est-à-dire choisir sa voie d'être au monde, se choisir libre et responsable. Mais il ne pourra réellement pratiquer sa liberté que lorsqu'il saura saisir la réalité en une vue globale et discerner le pourquoi et les finalités des épisodes rythmant son existence et de l'ensemble de sa destin. La connaissance de soi et du monde fonde le pouvoir de liberté, celui de diriger les énergies naturelles constructionnelles en soi et en dehors de soi, agissant sur la réalité objectale, c'est-à-dire de devenir cause.
La pratique de l'intelligence et de la liberté s'apprend et s'augmente par son exercice constant. L'enseignement de l'intelligence et de la liberté est dévolu aux structures culturelles d'enseignement et d'instruction à condition de ne pas négliger l'être au profit de l'avoir et d'être attentif à la créativité de chacun. A défaut d'élever les intelligences, certaines structures coercitives paralysantes rendaient les individus immatures, au comportement inertiel, passifs, manipulables, esclaves psychotiques, incapables de vraie liberté de choix, vivants ou plutôt agités comme conséquences de hasards au hasard des expériences... La maturation, le progrès humain réel est le passage de la soumission aux contraintes, de la passivité agitée à l'activité causale - à l'exercice de la volonté, de l'autonomie.
L'individu naît sans avoir choisi de naître. Et il se retrouve régi par ses impulsions caractérielles, au sein d'un milieu dont, enfant, il est rigoureusement dépendant et qui va le former (ou le déformer) culturellement. Les entraves, les seuils, sont inhérents à la nature de tout nœud biotypique. Tout individu est soumis aux exigences de sa propre nature. Autrement, il cesserait d'être.
Sa faculté de choisir s'exerce et se développe graduellement avec l'intelligence multiforme. La liberté, c'est l'évaluation des aléas et le choix rationnel des combinaisons réalisationnelles aléatoires. Et cela, selon la stratégie optimale des gains, tout en s'assurant une marge de sécurité garantie. Ses risques calculés limitent par conséquent la marge de choix entre les différentes éventualités possibles et les possibilités d'action et de réussite. En fait les conjonctures n'apparaissent équiprobables et aléatoires qu'en apparence. C'est que tout l'organisme, ses fondements génétiques, sa constitution phénotypique, ses susceptibilités et sa vulnérabilité constitutionnelles, son passé culturel, tout son vécu antérieur, sa situation présente, sa compétence et ses performances, ses objectifs intimes ou déclarés, ses engagements, etc. motivent les options prises, l'orientation tactique des comportements individuels. Les humains sont comme les arbres. Les branches et les feuilles se balancent au vent et ils s'imaginent les remuer librement...
Autrement dit, la liberté se limite à suivre les nécessités de sa propre nature, à sélectionner les meilleures entre les impulsions, les désirs fondamentaux et les réponses à leur donner. Donc à choisir la meilleure voie, la stratégie la plus adaptée afin de se réaliser, d'agir sa vie, en étant en accord parfait avec sa propre nature, avec ses exigences fondamentales. Et toute distraction est source de tensions et de discordances.
Ce n'est qu'à maturité achevée que l'individu peut reconnaitre ses exigences, leur valeur, et les orienter. C'est-à-dire choisir sa voie d'être au monde, se choisir libre et responsable. Mais il ne pourra réellement pratiquer sa liberté que lorsqu'il saura saisir la réalité en une vue globale et discerner le pourquoi et les finalités des épisodes rythmant son existence et de l'ensemble de sa destin. La connaissance de soi et du monde fonde le pouvoir de liberté, celui de diriger les énergies naturelles constructionnelles en soi et en dehors de soi, agissant sur la réalité objectale, c'est-à-dire de devenir cause.
La pratique de l'intelligence et de la liberté s'apprend et s'augmente par son exercice constant. L'enseignement de l'intelligence et de la liberté est dévolu aux structures culturelles d'enseignement et d'instruction à condition de ne pas négliger l'être au profit de l'avoir et d'être attentif à la créativité de chacun. A défaut d'élever les intelligences, certaines structures coercitives paralysantes rendaient les individus immatures, au comportement inertiel, passifs, manipulables, esclaves psychotiques, incapables de vraie liberté de choix, vivants ou plutôt agités comme conséquences de hasards au hasard des expériences... La maturation, le progrès humain réel est le passage de la soumission aux contraintes, de la passivité agitée à l'activité causale - à l'exercice de la volonté, de l'autonomie.
Les fantasmes sont les solutions iconiques, les réactions psychiques à l'impossibilité d'accepter une réalité objectale qui ne convient pas à l'idée qu'on s'en fait. Tout comportement est réponse à un environnement. Et cette relation conflictuelle entre le moi et le non-moi insatisfaisant, élabore un état et une motivation spécifiques vécus intensément. Sous l'influence des exigences de base et des préoccupations obsessionnelles, elle recherchera les compensations, les dérivés sublimés, généralement rationalisés, qui camouflent plus ou moins bien les fantasmes sous l'image qu'on donne ou qu'on se donne.
D'une part, les sublimations maturantes, les investissements bio-narcissiques dans les aspirations à la connaissance, les aspirations mystico-religieuses et idéologiques, le militantisme, les activités culturelles, la pratique artistique, les relations amoureuses, sur-accentuent les fonctions... Le chercheur, l'artiste, l'amoureux convertissent leurs fantasmes en l'activité qui les réalise le mieux...
D'autre part, les délires sadomasochistes en acte. Les agressions tournées vers soi-même (les dépressions suicidaires) ou vers l'extérieur (guerres, persécutions), les évasions infantilisantes dans l'oubli, les nihilismes du désespoir, les désenchantements, sont autant de compensations immatures régressives pour échapper à une réalité sociale perçue comme distordue.
La satisfaction est proportionnelle à l'identification. Elle renouvelle l'accomplissement direct des désirs. La poursuite de la quête de nouveaux substituts s'accompagne de nouvelles techniques de relations sociales. Mais la dispersion en une grande quantité de substituts, béquilles de l'imagination, en diminue forcément la qualité.
La névrose est l'action imaginative substituée à l'action réelle bloquée. Elle est le le symptôme d'un conflit bio-narcissique non surmonté. Le névrotique ne se détache pas de son passé et souffre pour qu'on ait pitié de lui et qu'on le prenne en charge. Ce qui le rend aisément manipulable. Les névrotiques sont généralement brassés, manipulés, régis par les mots, les discours et les images, les manifestations de foule. Ils s'en contentent et obéissent facilement aux mots d'ordre sur les places publiques, qui compensent leur sentiment d'insécurité et exaltent leur imagination. Les masses accrochées aux slogans fanatiques des dictateurs sont névrotiques. Et de la névrose à « l'état d'ignition hystérique », le pas est vite franchi.
I - 7 - QUELQUES PROFILS
COMPORTEMENTAUX
L'individu recherche des dérivatifs comportementaux suffisamment motivants, énergisants (catalytiques) et directionnels, afin de supporter les situations chargées de menace ou d'y répondre. Ils seront sous-tendus par les réflexes d'attachement et d'évitement, réactions adaptatives acquises et retenues afin de garantir l'intégrité individuelle.
1- Le réflexe d'attachement s'exprime par l'attachement, actif ou passif, aux personnages parentaux, au groupe matriciel (familial), source sécurisante, ou au conjoint lié par sympathie ou amour. La dépendance physiologique d'abord est affective et entraîne l'agrippement à tout élément source de satisfaction, de protection, quel que soit le prix de la dépendance sécurisante. L'accrochage ou l'attachement à la vie-mère se manifeste particulièrement par l'invention des cercueils et de tombes matricielles, utérus cérémoniels, accès de régression comportementale vers les sources supposées de sécurité, et surtout accès d'avarice ou de suffisance narcissique par le fait non seulement de tenir encore à sa charogne mais au refus de la finitude. L'exploration des sources de plaisir et le désir de les posséder à tout jamais. Cette possessivité fatalement entraîne les jalousies... L'instinct de territoire en découle ainsi que les comportements d'entraide, de protection et de relations amoureuses fusionnelles médiatisées ou non-médiatisées, liens à base de plaisir mutuel, à la jointure des pulsions, et des désirs de sécurité psycho-affective, où l'autre est un miroir à travers lequel on confirme son existence et sa valeur. Les qualités des relations d'attachement sont influencées par le contexte socio-culturel.
Ces deux sortes de réflexes se complètent, se renforcent, se déterminent, en d'innombrables combinaisons d'intensités variables. Ils s'entretiennent par leur propre exercice.
L'humain est naturellement porté vers la sympathie. Par la nécessité d'association, se nouent des relations stables entre humains et s'élabore une vie sociale et culturelle dynamique, ouverte sur l'espace d'intelligence. La faculté de sourire est d'ailleurs spécifiquement humaine, ainsi que celle de pratiquer les dons et contre-dons, l'engrenage des échanges...
2 - Les instincts de dominance individuelle s'affirment naturellement par l'initiative de la décision et de l'action compétente. L'autorité est reconnue à l'épreuve de la réalité. En état de confinement obligé ou de captivité dans une civilisation du béton, les individus se gênent mutuellement. Les instincts de dominance se fourvoient dans la possession des terres et des hommes et dans leurs rôles répressifs. Et toute société fascinée exclusivement par l'appât du profit offre, comme consolation aux frustrés de l'exercice naturel de cet instinct, la possibilité de mimer la dominance au moyen de tous les gadgets inventés, y compris les jeux vidéo où prime la violence... D'où la vanité et la vantardise, tendances sociales rattachées au paraître pour compenser un sentiment d'infériorité. Pour le surcompenser, l'individu s'identifie à des tribus, des clans, à une classe, à des associations d'idées ou de pratiques, à des objets valorisants (marques, sigles), se rassurant par une appartenance ou par le spectacle de sa richesse, par peur d'être lui-même sans valeur reconnue...
3 - Chacun a besoin d'un espace personnel, d'une bulle spatiale (champ de liberté) et temporelle (liée aux souvenirs et aux objectifs), toute chargée émotionnellement. Et chacun, naturellement, respecte rigoureusement la zone d'espace personnel de l'autre, en gardant soigneusement ses distances au seuil net d'une zone spécifique, la frontière inter-individuelle, plus étendue devant le visage que sur les côtés ou derrière la nuque. Le dépassement de ce seuil de tolérance provoque l'agressivité ou un comportement d'esquive, d'évitement. La proximité n'étant tolérée que pour certains intimes, suivant la nature des relations et des situations, la proximité faciale publique étant en général évitée. D'ailleurs différentes réactions ou adaptations à la proximité sont choisies et particulièrement les rapports de regard. Les joutes oculaires déterminent l'hostilité, comme le clin d'oeil, la connivence. Le regard détourné crie l'évitement, comme le regard plein décrit une volonté de communion.
L'état de confinement, d'entassement, voit l'invasion des espaces personnels. Le port de lunettes de couleur ne sert qu'à délimiter ce qui reste de l'espace personnel, unique défense contre le viol permanent de l'intégrité individuelle. D'autre part, l'état de confinement provoque les attitudes d'inhibition ou de repli stratégique sur soi, par peur d'autrui, ou bien, tout au contraire, des attitudes d'exhibitionnisme, d'auto-exposition stratégique afin d'attirer l'attention, l'amour, un avantage sécurisant, et pouvant également être utilisées comme arme de rivalité afin d'imposer au regard de l'autre ce qu'il n'avait pas envie de voir...
Tout est d'abord amour biologique de soi puis élan biologique fusionnel vers l'autre pour retourner finalement vers un soi augmenté. La sexualité est physiologique et psychique, statutaire, communielle, exploratoire et enfin procréative. L'élaboration et la maturation du comportement sexuel est spécifique à chaque sexe. L'attraction pour le mâle est innée chez la femme ou la femelle animale, qui joue un rôle fondamental dans l'organisation de la sexualité procréative. L'attraction pour la femme et la femelle animale est également innée chez le mâle, mais elle est développée et exercée par les expériences sexuelles. L'art d'aimer chez l'humain s'apprend.
La rencontre sexuelle naturelle ne peut avoir lieu n'importe quand, n'importe où, avec n'importe quel partenaire. La séquence comportementale d'approche sexuelle exige le choix d'un partenaire élu suivant les préférences individuelles, mettant en jeu les composantes chrono-spatiales, physiologiques, les paramètres sociaux et individuels, afin de s'ajuster comme une clé à sa serrure. Ces déterminants de l'attirance et de la stimulation vont aiguiser les appréciations. Les partenaires vont chercher à apaiser leur besoin d'amour par une rencontre érotique fusionnelle exigeant le respect et l'estime de l'autre et la participation active des deux. Il n'y a pas de viol dans la nature. La rencontre mutuelle s'organise par les parades, les ajustements posturaux, la monte et le coït. L'orgasme conjugué exprime le pathétique de la communion fusionnelle. C'est ce qui déterminera les rapports ultérieurs entre les partenaires et les rapports du couple formé avec le groupe social.
L'expérience émotionnelle intense alimente la passion, l'excitation de l'un augmente celle de l'autre, exalte le désir des extrêmes pour retrouver finalement la sérénité. Le courant passionnel passe chez la femme du cerveau à son sexe (c'est quand elle aime qu'elle brille de tous ses feux, de tous ses talents), et chez l'homme, du sexe au cerveau (jusqu'à en perdre la tête). Lors de la rencontre sexuelle, le courant passionnel, élévation à la présence d'être, passe du sexe de l'homme au sexe de la femme et du cerveau de la femme au cerveau de l'homme, formant un circuit fermé. L'homme, sexuellement, projette et la femme reçoit ; et, cérébralement, c'est la femme qui projette et l'homme qui reçoit. L'attraction se centre sur les plexus et la double projection du plaisir sexuel et cérébral se décentre vers les extrémités du corps, dans le bonheur serein d'être liens. Lorsque l'ovulation est accomplie, la tension hétérosexuelle tombe chez la femme. L'espèce est une unité biologique définie par la procréation, la reproduction. C'est le fondement biologique qui a édifié le noyau familial et groupal. La satisfaction sexuelle mutuelle entraîne - exige une coopération mutuelle et le déclenchement des comportements d'attachement et de protection. L'activité sexuelle non-inhibée, voire ludique, accroît les relations sociales.
La sexualité procréative se traduit par trois actes de plaisir aux rôles biologiques complémentaires, par trois fonctions intimement liées, le coït, la parturition ou l'accouchement, l'allaitement ou la lactation. L'allaitement prolongé, l'avortement avant le troisième mois en cas de difficultés pour la mère, l'élimination dans certaines civilisations du passé des nouveaux-nés déficients ou malformés, ou la limitation des naissances à un seul enfant, apparaissent comme autant de nécessités naturelles ou culturelles pour la limitation des naissances ou l'auto-contrôle démographique. Dans les périodes de misère, les femmes, l'organisme affaibli par la disette et la malnutrition, peuvent devenir stériles, ne pouvant plus assurer leur fonction procréative naturelle.
Les interventions socio-culturelles sont aussi déterminantes que le déterminisme biologique Elles orientent sélectivement les réactions sexuelles, les suscitent ou bien les répriment, si elles sont en contradiction avec les coutumes établies (tabous religieux, interdits sociaux) qui restreignent l'exercice des fonctions sexuelles et jugulent les naissances suivant les nécessités démographiques de l'expansion de la société et de la maîtrise des risques liés à la surpopulation. Les discriminations exercées sur la femme notamment résultent particulièrement des nécessités d'adaptation aux pressions démographiques afin d'assurer la survivance de l'espèce et du groupe et éviter la surpopulation. Ces mécanismes d'auto-contrôle démographique sont souvent perturbés par des religions érigées en morales sociales qui ne tiennent aucun compte de la réalité de l'épuisement des ressources alimentaires.
Les conditions de civilisation permissive ou concentrationnaire, de contrôle quotidien, entraînent diverses perversions dans le comportement sexuel. Nous en avons longuement parlé dans la Communication consacrée à l'éro-éthique. Mais élargissons ici notre champ.
D'autres craintes s'y rajoutent encore comme le manque de confiance dans l'autre ou la peur de la conception dans un monde qui n'assure pas la survivance heureuse de l'enfant, surtout si la mère est démunie des moyens financiers nécessaires à la survie de la famille. Viennent ensuite la peur de certaines maladies transmissibles, la peur de se nuire par le choc imaginé du plaisir orgasmique, et souvent par le refus d'assumer sa sexualité physiologique ou psychologique, refus appuyé par une volonté de domination et le désir de se protéger contre une affection qui diminuerait la liberté... Ces résistances et ces refus s'expriment par le dégoût et l'aversion à l'égard des questions sexuelles, des douleurs diffuses, des malaises, des bouffées d'angoisse, des vomissements, chez la femme par un vaginisme excédent et des irrégularités menstruelles, ou bien chez l'homme par une impuissance chronique, voire des dérivations multiples, sans attachements, etc.
Le corps est honnête. Il ne ment pas. L'expression du besoin d'amour, loi naturelle, devient un problème difficile. Mais il n'y a pas d'homme ou de femmes irrémédiablement frigides. S'ils n'ont pas encore trouvé la force adéquate de satisfaction psychosomatique et sexuelle, c'est que les circonstances ne l'ont pas favorisé malgré, voire en raison de toutes les tentations exposées et médiatisées. Les conditions actuelles de vie économique et sociale obligent souvent les individus à s'exploiter mutuellement, c'est-à-dire à se mépriser dans une misère sexuelle généralisée. Ils se protègent contre l'amour-lien et ce qu'il suppose de don de soi, en dépréciant la valeur de l'autre. Despotiques et capricieux, ils prennent et rejettent, avides de conquérir, de soumettre et d'exploiter, de profiter sans rien donner. D'où les feintes, les ruses, les dissimulations, les fausses valorisations, les fétichismes non-ludiques, et les désenchantements. La qualité amoureuse des rencontres est-elle pour autant perdue ? Le jeu séducteur des insatisfaits fait des noces toujours manquées. Les rencontres sans orgasmes fusionnels provoquent de graves traumatismes qui risquent de perturber la vigueur psychologique et comportementale de l'individu. Quels que soient les partenaires sexuels ou l'imprécision des rôles sexuels. Les agressions sadomasochistes (non ludiques) sont noyées dans une agitation frénétique générale.
L'agression des consciences est le pain quotidien de l'urbanité concentrationnaire et le résultat des ruses que provoquent les conditions de la compétition de tous contre tous. L'on se dépouille et s'entretue au lieu de s'aimer. Certains jouissent même d'être vaincus, forcés de se soumettre au dompteur, obligés à l'amour et à se livrer aux voluptés de la défaite. L'attraction de la cruauté oblige à sacrifier sa personnalité, à s'asservir au violeur dictatorial. C'est la transposition au lit de conflits socio-politiques et économiques. Le désir d'amour et d'être lien se dégrade en désir d'orages et d'absolutismes écrasants. Les violents attachements émotionnels des névrotiques provoquent la possessivité, les jalousies, témoin de l'insécurité et du sentiment d'infériorité, et toutes les manifestations d'hostilité et d'agressivité.
D'autre part, les mères dont l'enfant a été conçu sans jouissance, sans amour, ne l'aiment en réalité pas. Leur amour affiché n'est que maladif, excessif, afin de donner le change, de camoufler la haine latente, qui s'exhale au moment de punir. Les enfants indésirables, dont la mère a désiré la mort, seront, prétendent certains spécialistes, prédisposés à la délinquance et à la criminalité. Ils formeront, avec la bénédiction de leurs mères patriotes, tous les candidats aux massacres sur les frontières de la haine. Les vraies mères ne sont-elles pas anti-militaristes ?
L'individu ajuste naturellement, spontanément, ses fonctions d'ingestion, de digestion et d'éjection, en fonction de ses besoins énergétiques, assurant ainsi la régulation du bilan d'énergie de son organisme. La faim est un système régulateur, reflet spécifique d'un déficit alimentaire, une intervention de l'organisme pour signaler une carence énergétique. L'individu dirige alors son comportements de recherche, de sélection et d'ingestion d'aliments adaptés à son métabolisme. L'intervention régulatrice des émotions de goût et de dégoût, de préférence et d'aversion, d'agréable et de désagréable, stimule ou inhibe la prise alimentaire, en fonction des besoins organismiques, des qualités nutritionnelles et particulièrement de la qualité sensorielle de l'aliment. La levée de la faim marque la satiété. Dès lors, le travail métabolique s'organise de telle sorte qu'il utilisera le meilleur des ingesta et en évacuera les excès.
En cas de conditions de vie non-assumées, ces fonctions sont perturbées. Les freins spontanées par aversion en cas de satiété, sont lâchés. D'où la gourmandise et la boulimie, compensations de frustrations, et l'obésité, auto-défense prévisionnelle par l'accumulation de réserves nutritionnelles sous forme de graisse, en prévision de circonstances plus dures... L'appétit, agrément d'un plaisir localisé et normalement bloqué lors de la satiété, se trouve, dans ce cas, constamment sollicité. Fumer et mâcher expriment des états d'impatience et d'indécision. Ce sont des actes de déplacement.
Se ravitailler en alcool ou en drogue exprime la fuite dans une issue la plus facile, due à la faiblesse des motivations vitales ou à l'absence d'un objectif passionnant la vie, ce qui rend les individus vulnérables. La prédisposition à l'alcoolisme est parfois manifeste mais ce sont la vie, le milieu, l'occasion qui font le reste, c'est-à-dire les échecs, les défaites successives, une existence terne, fastidieuse de démissionnaire, l'apitoiement sur soi-même, ou bien une colère sourde contre soi-même, impuissante devant la lâcheté de ne pas savoir ou avoir su affronter la réalité, etc. On ne peut être alcoolique ou fumeur, sans alcool, sans tabac et sans prétexte.
Le sommeil est un état différent de vigilance caractérisé par la perte de conscience rationnelle et la chute du tonus musculaire au niveau des muscles antigravitationnels. On distingue deux rythmicités régulatrices au cours du sommeil, le sommeil lent, à ondes lentes, et le sommeil paradoxal, caractérisé par la paralysie musculaire totale. Il advient vers 90 minutes après l'endormissement. Il est tonique, continu, durant un laps de temps déterminé, ou bien phasique, discontinu. Le sommeil paradoxal est périodique et sa durée est variable.
La structure du sommeil est génétiquement déterminée. Le rythme de distribution des différentes phases du sommeil varie suivant les individus, chacun possédant un rythme propre, d'ailleurs variable suivant les multiples déterminants bioénergétiques endogènes et exogènes. Le relax est aussi nécessaire à l'activité que la nourriture et l'air. L'organisme se ravitaille par la respiration et l'alimentation et récupère ses dépenses énergétiques par le sommeil. Mais l'ambiance socio-culturelle de claustration, de bruit incessant, de sollicitations intermittentes ou continues, risque de désaxer cette régulation naturelle.
Toute dérégulation (désynchronisation ou mal-fonctionnement), par le fait d'un déphasage artificiel de l'alternance veille/sommeil, provoque des perturbations (hypo-somnies, hyper-somnies-refuges, ou insomnies) qui entraînent une baisse proportionnelle de toute motivation, de la ténacité, des capacités de rétention mémorielles et de rappel... Cependant une motivation intense annule les effets du manque de sommeil, mais seulement pour un temps limité.
Le rire est provoqué par des situations cocasses. Rien n'est trivial que les disharmonies - qu'on craint. Par le rire, les craintes et les tendances hostiles refoulées se déchargent, taisant ainsi les craintes et camouflant les insuffisances. Les interdits se transgressent allègrement par le rire. L'humour, lui, signale une acuité de pensée qui désarme le plus sérieux. Il exprime la volonté de dominer, à raison ou à tort, les situations les plus difficiles. L'humour fait échec au trac. Dans les civilisations de contrôle, le sérieux cravaté blême, regard éteint pour s'accorder au béton, les uniformes et les uniformités, la marche au pas ou au galop vers des objectifs illusoires, ont remplacé le rire sain et serein, la clarté d'un regard pétillant. Mieux vaut en rire. « La seule cure contre la vanité, c'est le rire et la seule faute qui soit risible, c'est la vanité », disait le philosophe Henri Bergson.
Les stimulations précoces et le climat affectif du milieu de croissance déterminent généralement un comportement social irréversible. Ceux qui ont été les plus caressés au début de leur vie, les mieux aimés par leurs parents nourriciers, ceux dont l'ambiance acoustique est harmonieuse (car le système auditif est fonctionnel dès la naissance), ceux qui reçoivent le plus de soins durant la première enfance, supportent mieux les stress, résistent aux maladies et aux traumatismes psychiques. Par ce sentiment tôt acquis de sécurité psychoaffective, et par les stimulations harmonieuses d'ordre sensoriel, l'apprentissage au métier d'Homme se trouve grandement facilité.
Toute privation (comme tout excès d'agression) sensorielle est une torture. Elle génère un climat anxiogène qui détériore le fonctionnement cognitif et réduit l'intelligence à un état confusionnel. A la limite, l'isolement (comme l'invasion ou le viol) sensoriel brise l'individu non préparé, le rend indifférent à lui-même et à ses actes, faillite émotionnelle dont il se relèvera difficilement. Les agressions sensorielles sont couramment pratiquées par les institutions policières modernes pour casser les résistances de détenus politiques.
L'immunité est liée au psychisme. Une expérience a été réalisée. Un lapin a été immunisé contre le choléra par l'injection d'un vaccin. A chaque piqûre, on fait résonner un son de cloche... Puis on arrête le traitement, les injections de vaccin et les sons de cloche. L'immunité physiologique, ne durant pas longtemps, est levée. On injecte alors à l'animal des bacilles cholériques. Il devrait, normalement, y succomber. Mais si l'on fait de nouveau résonner le son de cloche, l'immunité réapparaît.
3
- La prédisposition aux accidents.
Elle est liée à la structure psycho-sociale de la personnalité qui sous-tend certaines déficiences comportementales ponctuelles qui provoquent les accidents. En effet, il s'agit moins d'un défaut d'intelligence concrète, d'un manque de discernement, d'une imprévoyance ou d'une confiance en soi injustifiée, d'une maladresse technique, ou d'une distraction, que d'une instabilité émotionnelle, due à un refus d'une situation précise qui amoindrit l'individu à ses propres yeux, cause directe de la baisse de l'attention et de l'intégrité sensorielle.
Elle est liée à la structure psycho-sociale de la personnalité qui sous-tend certaines déficiences comportementales ponctuelles qui provoquent les accidents. En effet, il s'agit moins d'un défaut d'intelligence concrète, d'un manque de discernement, d'une imprévoyance ou d'une confiance en soi injustifiée, d'une maladresse technique, ou d'une distraction, que d'une instabilité émotionnelle, due à un refus d'une situation précise qui amoindrit l'individu à ses propres yeux, cause directe de la baisse de l'attention et de l'intégrité sensorielle.
L'attention est fonction de l'intérêt. Une négligence dans un travail exprime l'existence d'un conflit non résolu entre les désirs bio-narcissiques de l'individu et son milieu Il ne se sent pas concerné par les objectifs de son groupe de travail. C'est que cette finalité lui échappe (étant concentrée par exemple entre les seules mains d'un décisionnaire tout-puissant) et qu'il ne perçoit aucun bénéfice satisfaisant de ce qu'il considère comme une perte de temps. En effet, il a le sentiment, justifié, certes, de perdre sa vie à gagner un salaire insuffisant, en travaillant à réaliser un ouvrage qu'il n'apprécie pas mais dont il a un besoin urgent pour subsister et qu'on lui a proposé sur le marché du travail. Ce manquement à ses principes de jeunesse ardente, ainsi que la négation des impulsions d'hostilité, de colère, et la paralysie des impulsions d'auto-affirmation et de supériorité, se répercutent par une culpabilité qui ne tarde pas à s'exprimer par des mutilations « accidentelles », symptômes de révolte, sans doute, qui cherchent à faire expier tous ceux qui sont perçus comme responsables directs de cette situation (en premier lieu soi-même, puis les parents, puis la société, puis la Providence...)
4 - Les altérations de santé.
Il n'est pas de mon ressort ni de mes intentions d'aborder les infections virales et épidémiques, et encore moins les dysfonctionnements fonctionnels dus à des contagions nosocomiales ou à la prise de certains produits pharmaceutiques qui ont des effets secondaires « indésirables ». Pour autant, il me semble que certaines maladies ne sont, pour une grande part, que des sanctions biologiques provoquées par l'usure nerveuse, la chute des tensions et des motivations qui soutiennent l'individu dans son combat quotidien. Ces altérations psycho-somatiques sont des réponses d'auto-défense contre la dysharmonie et les agressions d'un milieu perçu comme aliénant, mutilant... La réaction est totale, étant donné la coordination des innervations dans ce tout indivisible qu'est l'organisme. Le fonctionnement des parties est assuré par les anneaux d'une chaîne causale allant d'une cause extérieure à des lésions spécifiques. Spécifiques à cause de la prédilection de certains organes à des dysfonctionnements, facilitant les invasions virales voire affaiblissant le terrain prêt désormais à accepter tout dérèglement cellulaire cancérigène...
Sans faire du psychologisme primaire, mais en prenant appui sur les travaux de certains spécialistes, on peut admettre que certaines formes de céphalées (maux de tête) par exemple, d'indigestions, de constipations, de nausées, sont souvent dues à des inhibitions rationalisées par la volonté d'évitement de certaines maladies ou par interdit éthique, selon l'image qu'on se donne et qui porte l'estime de soi, ou bien dont dues à des inhibitions obligées par les conditions sociales. Ces altérations atteignent plutôt les gens solennels, dignes, sans amour et sans humour... La fatigabilité est-elle ainsi, d'après les spécialistes, un trait dépressif, de démission et l'asthme bronchique une fuite devant l'action, un refuge dans la maladie et un appel à la protection. Tout blocage d'une réponse réactionnelle entraîne des hypertensions, des syncopes vasomotrices et des accidents arthritiques. Les maladies mentales, le délire, sont des issues, des ruses, des déguisements choisis afin de s'extraire d'une condition socio-culturelle intolérable.
L'inquiétant c'est l'assimilation, par certains états autoritaires, d'un certain goût de la liberté, voire d'une intelligence contestataire à une maladie mentale, invalidant des inquiétudes, des paroles et des actes de ceux qui sont rapidement accusés comme déviants, expulsés de la vie sociale et isolés dans des camisoles chimiques...
5 - Les schizophrénies.
Les schizophrènes sont des individus vivant des états confusionnels dus à des troubles dans les associations praxiques. Ce défaut structural encéphalique est soit d'origine génétique, soit lié au champ parental ou socio-culturel refusé.
Dans le premier cas, l'anomalie biochimique se manifeste par une déficience enzymatique dans le cerveau, qui déséquilibre les relations métaboliques des transmetteurs neuronaux. D'où la rupture avec l'extérieur, la distorsion perceptive et les hallucinations poly-sensorielles. Cette anomalie cytologique affecte le processus de l'intelligence cognitive et rationnelle et génère des troubles mécaniques sensorimoteurs. Elle peut être génétiquement transmissible.
Dans l'autre cas, le repliement pathologique sur soi (autisme) et l'auto-cloisonnement sont des stratégies d'autodéfense qui se manifestent également au niveau enzymatique dans le cerveau. Ces stratégies ont pour but de protéger l'individu du milieu contraignant qu'il refuse d'assumer. Un traumatisme grave et une tension insupportable ont dû déclencher ce comportement de fuite. La tension se dévie vers certaines associations praxiques qu'elle perturbe. Indifférent à l'ambiance frustrante, le schizophrène se réfugie dans l'univers qui lui convient le mieux et auquel il a, seul, accès. Pour décharger sa tension, il assumera parfois la personnalité d'un personnage qu'il admirait.
Un individu naît, peut-être, avec une prédisposition à la schizophrénie, mais c'est surtout le milieu socio-culturel qui fait le reste, affaiblissant tout pouvoir de résistance par un flux de distorsions. En effet, la société est une institution de violence caractérisée par la ségrégation, la hiérarchisation des avidités, la dépersonnalisation (ou l'embrigadement), la mortification (la dégradation de l'image de soi). La famille, l'école, l'usine, la prison, l'asile sont les lieux officiels d'internement, dont une fonction consiste à réprimer toute tendance à une expression non-contrôlée et à un dérapage de sens afin qu'on ne puisse pas déranger l'ordre établi, en principe pour le bien de tous. Guérir, dans ce cas, ne revient-il pas à châtrer l'individualité de sa révolte et de l'adapter de force aux structures élaborées par ceux qui détiennent, un moment, le pouvoir ?
Conclusion
L'espace culturel est l'espace de communication de connaissances orales et écrites par le langage symbolique, que nous situons par conséquent dans l'espace de l'action et que nous rattachons au comportement. Le langage est l'acte de parole à fin de communication. Nous y consacrerons toute une communication.
La lignée des hominiens, définie par un pool génétique commun, est une seule et même espèce. Elle est dotée de cultures identiques quant au fond, et divergentes quant à la forme, les divergences étant d'ordre interprétatif et dues à un isolement géographique ultérieur. (Tandis que les animaux d'une même lignée, dans le cas d'isolement géographique, se scindent en espèces et genres distincts, avec de nouvelles fonctions, adaptées aux nouvelles contrées.)
La civilisation est un état d'organisation transitoire, une façon de vivre en groupe, de faire ce qu'on peut en commun, pour survivre d'abord, guidés par des idéaux collectifs, des idées dominantes sur les régulations sociales, les relations d'échange et les relations des individus avec les énergies qui les soutiennent, c'est-à-dire la culture, une finalité, un effort orient' vers un accomplissement. La culture est la pratique sublimée des exigences pulsionnelles, une conversion de l'angoisse dans une activité d'intelligence qui investit le devenir. Elle est un processus d'adaptation aux conditions de l'existence. Toute activité est déterminée par un objectif (pulsionnel-rationnel) qui oriente la voie des initiatives dans l'environnement biotique afin de se nourrir, s'abriter, se reproduire, et enfin s'outiller pour mieux assurer ses besoins. La nécessité et la volonté de survie, pulsions biologiques, déterminent l'émergence de structures nouvelles, les spéciations et la capacité instrumentale.
L'apprentissage est la transmission aux nouvelles générations d'une espèce, d'un comportement spécifique, d'une habileté technique, d'un acquis informationnel explicite, variable selon les cultures. Ce mécanisme évolutif est fonctionnellement analogue à la transmission héréditaire de traits d'adaptation. L'activité précise la portée des informations culturelles. Et la structuration des actions sera de plus en plus complexe et élaborée et les actions de mieux en mieux enchaînées et maîtrisées. Par conséquent, l'évolution est l'encéphalisation ou le développement progressif des aires corticales associées à une conscience des relations et à une détermination progressive de la motricité volontaire. Les aires corticales privilégiées sont celles qui répondent au perfectionnement du langage et de l'activité manuelle, soit la face, la langue, le larynx, la main... Ce développement témoigne de l'entrée des humains dans l'ère de l'expression symbolique, d'un schématisme sans cesse croissant.
Seule la connaissance des lois de la nature et de la structure organismique unitaire de la réalité peut aider à libérer l'Homme des multiples jougs qu'il rencontre, dus à ses insondables ignorances. Seule la connaissance peut lui rendre sa fierté. Seule la connaissance peut l'engager à se construire universel, à lui rendre son identité immuable de co-ouvrier de l'univers. Et à affronter tous les possibles.
© Claude Khal 2013
Héraclite
d'Ephèse, Pythagore,
Protagoras
d'Abdère, Platon,
Aristote
C.
Lévi-Strauss,
M. Mead
, B. Malinowski...
NOTES
1 Cahier
de l'Herne. Biblio-Essais. N°4048.
2 Le
lecteur pourra retrouver les liens référencés à la fin de la
présente Communication.
3 Le
lecteur pourra retrouver les liens référencés à la fin de la
présente Communication.
4 D'Aristote
à Cicéron
au Ier siècle avant notre ère, de Thomas
d'Aquin à Voltaire,
et jusqu'à nos jours, la question de l'horloge et de l'Horloger n'a
cessé de se poser et de susciter des interrogations.
7 W.
Heisenberg.
8 S.
Carnot et R. Clausius.
9 Nommé
ainsi d'après une œuvre de Goethe.
10 « Mare
Nostrum ». Alia Vox Editeur.
11 Les
Très Hautes Fréquences, sur lesquels les récentes expériences du
CERN sur les
énergies (expérience OPERA en 2011 au cours des collisions
sub-atomiques dans le « Large Hadron Collider » -
LHC) apportent un nouvel éclairage.
12 Cf
Communication III du Cantique des Quanta : Le Biocosme
universel et les matériaux de structures. La première symétrie.
La loi Delta.
13 D'après
Samuel
Noah Kramer. L'Histoire commence à Sumer. 1956.
14 Se
référer à l'automorphisme des groupes
dans les théories mathématiques.
15 Régis
Debray en a parfaitement analysé la réalité dans son « Eloge
des frontières », Gallimard, 2010.
16 Se
référer à la métaphore de l'Espérance mathématique E(X),
établie par Claude Khal dans l'ouvrage qui porte le même
titre-signe aux éditions Terra-Nova. 1988. Paris. « X »
protège son identité par des boucliers-parenthèses du trident des
agressions circonstancielles qui le menacent.
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