lundi 18 février 2013

Intelligence des Signes et des Symboles


COMMUNICATION RIC IV




INTELLIGENCE DES SIGNES

ET DES SYMBOLES



Introduction (sémiologique) à l'étude des signes et symboles phoniques
et graphiques, de leur signification, de leur organisation, de leurs rapports,
de leur développement, de leur rôle et de leur portée




SOMMAIRE de la Communication RIC IV

1 - L'espace actif de la faculté de représentation
et les comportements de communication
A - Le signe-lien       B - Statut instrumental du langage
C - Inné et acquis dans les comportements communicatifs
D - Langage et émotion

2 - La relation pensée - réalité objectale
A - Langage et pensée       B - Le signum - signature iconale
C - Le signum, élément et outil de connaissance

3 - De la parole à sa figuration graphique
A - Le signum vocal (phonique)
B - Le signum iconal phonétique (graphème pictographique)
C - Les sonagrammes

4 - Le langage organographique
A - Une cosmogonie de la parole
B - Grille organophonétique et organographique

5 - Les relations intra-organographiques
A - L'agencement séquentiel
B - Règles d'assemblages et démarche vérificatrice
C - Le témoignage organographique

6 - Portée de l'écriture (pleine) organographique
A - Les langages limitatifs
B - Modernité de l'écriture organographique
C - Niveaux informationnels du signum organographique
D - Le pouvoir de maîtrise

7 - Les écritures vidéographiques
A - La réplication        B - La reproduction
C - La pictographie narrative (dessin, B.D.)
D - La schématisation organigrammatique

8 - La graphie symbolique
A - Le signum idéographique
B - Le signum sténographique narratif

9 - Lecture iconologique et stratégie d'apprentissage à l'intelligence du réel
A - Par le signum-sève commence le savoir
B - Le dynamisme lecture - écriture

LIENS et AXES DE RECHERCHE pour aller plus loin

Les figures mentionnées dans le texte n'apparaissent, pour des raisons techniques, que dans les versions en PDF téléchargeables.
                                                                                                                                                              




IV - 1 - L'ESPACE ACTIF

DE LA FACULTÉ DE REPRÉSENTATION 

ET LES COMPORTEMENTS DE COMMUNICATION



IV - 1 - A - Le signe-lien



Tout nœud objectal ou évènementiel est lien, nœud de communication, support fonctionnel (quoique transitoire) qui définit le rapport relationnel au monde, rationnel ou intuitionnel. Le rapport rationnel, la connaissance intellective, passe par les différents systèmes représentatifs (de signalisation) qui donnent prise sur le monde. Ces systèmes représentatifs (ou langages) sont des systèmes de pure communication.
La communication est la fonction spécialisée indispensable à la survie. Elle répond à la nécessité de contact entre les individus d'une même espèce ou d'un même groupe, et de transmission des représentations idéelles (iconales). Elle se définit par la compétence innée et la performance acquise. Le langage, dans son acception générale, est donc un formulaire de représentation et un circuit de communication. C'est la traduction formelle d'informations qualitatives en divers moyens de communication.

Les signalisations formelles sont

- sonores (vocales ou acoustiques). Tels les cris (corbeaux, oies...), les chants (oiseaux, grillons...), les sifflements (dauphins, marsouins...). Le répertoire vocal et la portée des sons émis ou articulés varient particulièrement en fonction de la structure de l'habitat. Les baleines utilisent les sons de très basses fréquences. Quant à l'homme, il dispose d'un langage articulé sur un système symbolique ainsi que de la musique instrumentale.
- visuelles ou mimo-gestuelles, par des expressions faciales et corporelles (singes), les danses (abeilles), les couleurs (papillons)... L'homme, en plus de la gestualité qui contient la danse comme expression, le corps étant la dimension active du chant, dispose de la graphie et des arts représentatifs. Les signalisations visuelles facilitent le codage spatial à la lumière du jour...
- tactiles, par les touchers des organes antennaires, des membres... ou gustatives
- olfactives ou chimiques, facilitant le codage nocturne et informant de la présence, de l'identité, de l'état physiologique des individus pénétrant l'espace, la bulle personnelle… Les sécrétions animales sont ainsi spécialisées. Le parfum sécrété est soit répulsif à l'égard des prédateurs, soit attractif (comme dans le cas de la pollinisation) à l'égard du partenaire sexuel, servant ainsi de mécanisme de défense et de dissuasion ou bien d'attraction. L'insecte mâle remonte le vent en se servant du gradient de concentration, discriminant les sources et calculant les distances. Les excrétions végétales empêchent la germination d'autres plantes dans l'espace vital individuel. Chaque biotype a une identité odorante spécifique, déterminée par une fréquence d'onde particulière (sa VFP). Chaque individu comme chaque espèce.
Tout, en définitive, est pratique langagière. 

IV - 1 - B - Statut instrumental du langage


Il n'y a langage que par la relation d'intelligence nouée entre deux interlocuteurs qui accordent à un même signe une même signification. Ce qui exige une réciprocité dans la compréhension, soit une spécialisation mutuelle chez l'émetteur et chez le récepteur, un équipement de base identique chez les inter-locuteurs, usagers d'un même code commun. Le langage est donc l'outil qui déroule le sens et les valeurs d'une relation, qui sert à la découverte, à l'analyse, à la classification et à l'innovation, qui détermine l'exactitude dans l'observation, la rigueur dans le raisonnement, l'organisation dans la recherche et l'information, bref la rationalisation des percepts et des concepts en les formalisant par des modèles iconaux spécifiques en vue de les communiquer et d'agir sur la réalité. 

IV - 1 - C - Inné et acquis dans les comportements communicatifs


Les canaux de communication (de réception et de transmission) à sens unique, ainsi que leurs seuils, sont innés et expriment la fonction biologique relationnelle relative à l'environnement. La nécessité de communiquer a précisé les organes suivant la réponse à donner, la plus adaptée, pour une espèce donnée, aux différentes contraintes exercées par le milieu. D'où une compétence précise qui soumet à ses exigences les schèmes généraux des comportements de communication. Le langage n'est pas indépendant des structures mentales. Ils vont ensemble. Cette innéité ou prédisposition oriente l'apprentissage.
Chacun porte en lui toute la mémoire biologique de l'humanité. Mais le degré de performance communicative et la conscience linguistique sont acquises par un apprentissage socio-culturel. Cet apprentissage développe les performances suivant les bases compétentielles définies biologiquement, et renforce l'intelligibilité des relations perceptuelles et conceptuelles. L'apprentissage commence par l'imitation. C'est en entendant parler qu'on apprend à parler et qu'on incorpore les habitudes linguistiques de la famille ou du groupe dont on fait partie. Un langage est une œuvre et une habitude collectives. Le langage est enseigné par conditionnement (instruction explicite) et par différentes procédures d'acquisition. Puis cet acquis imposé se développe suivant les besoins. Reflet des aptitudes conceptuelles, il modèle et soutient la structure socio-culturelle du groupe. Il est le principal moteur de l'évolution culturelle. 

IV - 1 - D - Langage et émotion

Aucun langage n'est libre des contraintes émotionnelles.Tout échange de signaux est soutenu par une charge émotionnelle d'activation ou d'inhibition, d'association, de coordination ou de répulsion. Le comportement obéit aux différents tropismes suivant les possibilités innées. Tout comportement est motivé.
La structure des signaux est liée à leur fonction (à leurs exigences fonctionnelles) c'est-à-dire aux différents besoins d'ordre sexuel (pistage), directionnel (homing, marquage territorial), coopératif ou d'évitement, de compétition ou d'alarme. Le signal symbolise une situation et la réponse la plus adéquate. Il répond à un état affectif précis qui module la réponse endocrinienne et comportementale, résultat de l'activation des systèmes nerveux par des stimuli définis, et ce selon l'état du récepteur et la puissance des stimuli. Ainsi un jeunot, ne s'intéressant pas physiologiquement aux signaux érotiques émis par une femelle, restera passif. C'est l'état général, l'intérêt, qui fait donc estimer la valeur d'un signal et décider de la réponse à lui accorder. Aucun signal n'est émis isolément. Il est strictement associé à des besoins comportementaux fondamentaux, impérieux. Cette régulation fonctionnelle est guidée par la recherche de la satisfaction et par l'évitement des déplaisirs.
L'homme est parlé. Il est fait de mots. Il est discours. Sa vie est un ensemble groupant les éléments-événements d'un discours. Celui-ci est cohérent ou bien incohérent, selon la maturité ou l'immaturité de l'individu. Chaque homme porte en lui la grammaire fondamentale de son discours. En cas de désirs manqués, de paroles tues, étouffées, l'individu en subit les conséquences sous différentes formes de névroses psycho-somatiques et d'altérations fonctionnelles. La parole fait ou défait l'individu.



IV - 2 - LA RELATION
PENSÉE-RÉALITÉ OBJECTALE

IV - 2 - A - Langage et pensée

L'homme est doué d'une haute spécialisation fonctionnelle, la conscience rationnelle culturelle. Elle s'exprime par les différents types de langage, tous instruments, supports et reflets de la qualité de compréhension, de représentation et de communication d'une relation par les voies rationnelles verbales ou non verbales. La pensée c'est d'abord la faculté d'établir des relations entre soi et la réalité objectale, d'abstraire le donné, de le conceptualiser, de parler à soi-même, avec des images, des mots, des phrases, mais sans expression sonore.
Puis d'exprimer sa conception par un système de vocables signifiants par convention, de parler. C'est cet acte de formulation qui a déterminé l'ordre agissant de la culture civilisatrice. Ce sont les idées formulées qui mènent le monde. Le langage, instrument de recherche, de synthèse, d'exposition et de communication du savoir, est formatif. Instrument et auxiliaire rationnel de la pensée, de la conscience relationnelle, il a permis l'essor du savoir et la civilisation. Langage et raison, l'un se coule dans l'autre pour exprimer la culture.
La pensée s'appuie sur les relations sonores d'abord puis visuelles, iconales. La conscience rationnelle pense par le langage. L'homme développe sa conscience relationnelle rationnelle sous l'influence décisive du langage. Il y a une unité organique entre la pensée rationnelle et le langage qui s'inscrit, dès la naissance, dans les circuits neuronaux, comme relations dont la formulation est l'expression articulée de la pensée rigoureuse et des processus évaluatifs...
Le langage est l'affirmation, la mise en formule, l'organisation en code, de ces relations et correspondances que la vie alimente. Le cerveau fixe, enregistre dans les circuits mémoriels, la connaissance portée par les signes du code, les reproduit, les combine, à volonté. Le langage est donc une activité constituante de la faculté cognitive, qui s'exerce et se développe par la pratique. Cet acte psychophysiologique et social, plus qu'une interprétation de la réalité, est une stylisation du monde, une stylistique et une poétique.
La relation entre la pensée et le langage pourrait s'exprimer ainsi. (Figure 215a).
Certes la parole est aussi féconde que la chair, mais elle est aussi limitée qu'elle. En effet, le langage n'ajoute jamais rien à la pensée. A peine exprime-t-il une partie et... au ralenti. Il ne peut témoigner de la pensée profonde. Qui se trouve donc limitée, handicapée, par cette insuffisance. D'où l'impuissance à communiquer fidèlement une émotion, une pensée intégrale. D'où aussi la génération de malentendus (mises à part les défaillances aléatoires du mécanisme récepteur ou producteur du son...) 

IV - 2 - B - Le signum - signature iconale

Le langage est un système de signes symboliques unissant les concepts à leur expression, le signifié au signifiant. Cette concordance est ratifiée par l'usage, c'est-à-dire par le consentement collectif, défini par un contrat social tacite. C'est l'usage qui donne vie et sens aux signes.
L'arbitraire de la relation signifié-signifiant, le fortuit gratuit, est imposé par la communauté linguistique. Un son signe une idée, la fixe, mais sans aucune attache naturelle. Les différences idéelles s'expriment par des différences phoniques arbitraires. D'où la mutabilité de la relation, son altération dans le temps. La durée (mois, années, siècles) relâche ou déplace les rapports entre signifié et signifiant, créant la diversité chrono-spatiale (ethno-géographique et historique) des idiomes. Une langue est un système de valeurs strictement contemporaines.
Le signe est la matière de la pensée, avons-nous dit, sa matérialité énoncée, écrite, son enveloppe, sa preuve. Une pensée ne devient réelle que traduite en paroles. Elle n'existe que verbalement. Le signe signifie - intermédiaire vocal ou iconal, il re-présente, en nommant, une relation. La rationalité est l'acte impliquant la distanciation, qui vérifie la rectitude du sens, son accord avec le signifiant dûment évalué, et sa transmissibilité.
Tout constitue une information et transmet un sens. Traits, couleurs, formes, volumes, valeurs lumineuses, etc. Mais le langage, dans son sens strict, est l'acte signifiant qui distingue, dans la diversité du nommable, une architecture de correspondances et qui l'exprime par un signe elliptique ou signalétique précis.
Le sujet fonde l'identité des signes. Un sens préférentiel est accordé suivant les motivations profondes du sujet. La beauté est dans le regard de celui qui voit. Mais si l'étymologie populaire procède au hasard des soudures, des agglutinations, des cimentations phoniques ou graphiques, les artistes et les poètes, eux, procèdent par analogies rationnelles pour agencer de nouvelles expressions productives d'autres sens peut-être plus précis, des raccourcis souvent pertinents ou d'éloquents néologismes... Ce sont eux qui ouvrent l'intellect au savoir et qui conditionnent l'histoire.
Le langage signifie le monde réfléchi par les sens et la raison. Il décompose la réalité et la re-présente au moyen d'une invention phonétique et scripturale jamais tarie. La relation réalité objectale / pensée (le signifié évalué) et langage (le signifiant), s'exprime par le triangle de la Figure 215b dont voici le chemin :

La réalité objectale > La pensée (le signifié évalué) > Le langage (le signifiant) > Rétroaction qui influence et modifie la Réalité objectale. 

IV - 2 - C - Le signum, élément et outil de connaissance

1 - Le signe est la projection universellement ou localement signifiante, en une modulation graphique, iconale ou phonématique, d'une intégralité phénoménale ponctuelle, l'expression synthétique de la conceptualisation précise et de la traduction d'un objet, d'un état d'être, de relations, d'une étape d'une expérience, du moment d'un sens... Scription d'une structure existentielle phénoménale ou événementielle, insertion d'un nœud, qui module sa signifiance, ouverte ou stricte, aboutissement et commencement, terme et naissance d'une prise effective sur le réel. Halte ou tension, le signum noue une réalité nue, délie une présence qui s'accomplit, irradiée, étale l'identité de l'exprime et son chant. Moment à charge informationnelle directe qui impose, par la matérialité de sa formulation graphique ou phonématique, un savoir immédiatement accessible.
2 - Le signum n'est pas un but en lui-même, détaché de tout contexte. Mais un outil précis de connaissance effective, rationnelle. Sa factualité vise une compréhension directe, immédiate, d'une instantanéité phénoménale définitivement fixée, à tous les niveaux possibles de l'existence. Le signum est « l'unité » signifiante, « l'unité » de connaissance exprimée, qui désigne, détermine, représente, contient, écrit, énonce, fait surgir, engendre, fonde, définit un nœud de réalité. Il porte en sa substance un message qui, par son stimulus initial ou conjoncturel, déclenche des émotions (intellectuelles, affectives, sensorielles motrices) et catalyse des facultés. La riposte, la réponse-réplique à la stimulation est fonction des connaissances assimilées et de la situation de l'individu concerné. Tous les éléments iconaux sont porteurs de sens et d'émotions. Mais l'iconicité (l'impact d'une image-signe), la prégnance iconale la plus élevée, est, sans conteste, celle du symbole visuel.
3 - Les paliers de sens. Tout est voie, poteau indicateur, stimulateur, révélateur, catalyseur. Tout est signe, désignation sensuelle et rationnelle. Et tout signum est particulièrement anagogique (de ana, en haut ; ago, conduire). L'instruit, élève le signe à des niveaux de conscience, de connaissance, de plus en plus vastes et profonds.
a) - Pour certains signes, le sens est soit direct, littéral, strictement figuratif; soit largement allusif, allégorique.
b) - Pour d'autres signes, l'appréhension du sens codant une explication scientifique, une acception singulière incluse dans la forme même du signe, exige une fonction intellective avancée (équation mathématique, symboles chimiques ou autres) Ces signes expriment, pour qui sait les déchiffrer, des nœuds de force, conférant pour le connaissant qui les maîtrise un pouvoir authentique, vérifiable, sur la réalité.




IV - 3 - DE LA PAROLE
 À SA FIGURATION GRAPHIQUE


IV - 3 - A - Le signum vocal (phonique)

1 - Le signe linguistique est une unité acoustique, vocale, instrument vocalique de la pensée, expression d'un fait de conscience. La phonation est le comment-dire, le comment-signifier, le comment se fier au signe. Elle s'écoule à travers un réseau phonique complexe mais limité et un processus génératif précis, le tout formant le patrimoine lexical historique d'un groupe humain.
Le langage, système cohérent et fermé, est une construction groupant l'ensemble des représentations phoniques liées entre elles. Les différences phoniques, arbitraires, artificielles, expriment conventionnellement des sens différents selon les positions relatives des sons. Les segments phoniques se répartissent ainsi :
- Un phonème est l'effet vocalique le plus simple. C'est l'unité sonore distinctive minimale, l'atome de la chaîne phonique. Cet élément sonore générique différentiel et bref est une particularité pertinente, significative, incluse ou bien exclue du contexte, ou non significative, hors du contexte. Un phonème est une matrice générative d'une série de codes à significations fonctionnelles expressives. Par exemple, chaque son du mot p.i.c.
- Un morphème est le plus bref élément vocal portant un sens complet (pic, feu, flamme). Il réunit et combine les phonèmes en des molécules sonores autonomes. Le sens varie en fonction des variations positionnelles et des variations phonémiques (feu, jeu, peu, glu, plu, rude, dur...) La syllabe morphémique est justement cette entité délimitée par une image acoustique pleine.
- Les groupes phoniques simples sont des segments, des mots représentant des unités de structure et de fonction, les syntagmes nominaux et verbaux, sous-ensembles partiels de sens complet, d'images acoustiques pleines. Un segment phonique est pareil à une séquence chromosomique, constituants fonctionnels de la séquence phrastique. Et, comme le chromosome, un mot n'existe, n'a de sens ou de valeur que par ses relations avec d'autres mots, qu'en rapport avec la phrase (cellulaire) qui a, seule, un sens expressif soutenu par l'intentionnalité du dit.
- La séquence phrastique est un réseau de différences phoniques réglées en rapport d'interdépendances signifiantes, un ensemble séquentiel complexe contenant tous les sous-ensembles partiels - qui sont tous solidaires dans le développement d'un sens précis. La construction phrastique, combinatoire, par juxtaposition, d'éléments signifiants dans un système de codes donné, se déroule dans le temps et l'espace de la profération. Toute séquence phrastique est une séquence régulière de signes, aux règles de transformations définies. Mais il n'y a pas de limites génératives au nombre de séquences phrastiques dans une langue donnée. Les capacités d'association, les changements combinatoires, soit les relations internes intra-phrastiques ainsi que les relations inter- phrastiques, sont pratiquement infinis. Et tous les réseaux phrastiques cohérents sont fonctionnels. Mais les liens restent de circonstance non de nature.
- L'accentuation (le système accentuel), définissant les éléments flexionnels qui portent sur des éléments précis de la chaîne vocale, est le résultat spontané d'une évolution historique. Elle règle l'harmonie vocalique et les qualités acoustiques.

2 - Le processus génératif. Il organise le mouvement phrastique dans le temps et l'espace, c'est-à-dire la structure d'articulation (la profération, la prononciation) des mots et de leur espacement, en fonction d'une systématisation et d'une différenciation normatives, organisées en fonction de la signification - de l'intentionnalité, et de la communication, fixés, temporairement, par l'usage. Mais l'intégrité de la prononciation reste souvent aléatoire, quoique un instinct sûr fait éviter toute prononciation aberrante.

3 - Portée affective et effective du signe. Tout est chargé d'affectivité et particulièrement les sons vocaux. Ce qui a permis l'éclosion poétique. On a dit avec justesse que les consonances attirent, assemblent, coagulent, que les dissonances dispersent, séparent, dissolvent. En effet, c'est par l'utilisation instinctive de la phonation expressive, harmonique ou dissolvante, que les poètes ont fixé dans la mémoire des siècles les plus belles expressions du dit. Cependant la portée effective d'une langue réside dans la culture et dans le nombre de ceux qui la pratiquent. Les parlers locaux sont ainsi limités à des aires régionales, culturellement enfermées à l'intérieur de leurs barrières linguistiques. La pluralité des idiomes est-elle un obstacle à la communication universelle ? Va-t-il falloir un jour la surmonter par l'avènement d'une langue et d'une écriture universelles ? Ou bien cette pluralité est-elle une richesse culturelle déterminée par la personnalisation diversifiée de chaque groupe humain, qui oblige chacun d'eux, pour comprendre ou traiter avec l'autre, à apprécier son histoire et sa culture ?

IV - 3 - B - Le signum iconal phonétique (graphème pictographique ou iconographique)
 Le double de la parole. L'écriture phonétique iconographique, le graphème, est le corrélat graphique de la parole. Son encodage sémiographique exige un savoir pertinent qui possède également la capacité de décoder, à travers les références culturelles communes, tous les messages graphiques exprimant aussi bien les émotions que les connaissances.

1 - Le graphème iconal phonétique (pictographique ou iconographique) sert à fixer la parole par la transcription figurative des sons, afin de transmettre et de communiquer une information, un savoir et afin d'en perpétuer un souvenir. L'écriture phonétique, figuration de la langue, est la représentation symbolique du signe vocal, son double de chair. Le mot parlé détermine le mot écrit car on parle avant d'écrire (on parle à soi-même surtout). Le seul lien entre la langue et l'écriture, entre ces deux systèmes distincts mais néanmoins liés, est celui du son. Il détermine une certaine harmonie entre la prononciation et la graphie, entre la représentation de chaque élément de la chaîne parlée par un signe graphique correspondant, le décalage entre l'écrit et l'oral n'étant que plus accentué. L'écriture décompose la parole dynamique en éléments élémentaires. Ces signes graphiques, images fidèles d'une parole en perpétuel devenir, sont variables, jamais permanents. Ils se modifient pour se conformer aux changements historiques de prononciation et aux nécessités de la transcription, suivant les multiples aléas historiques, régionaux, socio-culturels...

2 - La substance graphique est faite d'un système de graphèmes ou signes-sèves (logogrammes), alphabétiques ou phonogrammiques, au déroulement syllabique, et qui n'ont de sens qu'en relation. 
- Le graphème est l'unité distinctive minimale, pertinente et fonctionnelle de la chaîne écrite, signifiant un phonème ou un morphème. Les graphèmes sont puisés dans un répertoire de signes de base, inventés, chargés de transcrire visuellement le langage sonore, de noter les sons proférés. Leur usage est réglé conventionnellement par les lois de position dans des arrangements linéaires.
- L'archi-graphème est un ensemble de graphèmes simples ou complexes, formant les mots écrits. C'est la forme visuelle du mot, sa physionomie. Les graphies complexes différencient les mouvements de phonation en notations syllabiques linéaires. La phrase écrite est l'archi-graphème signifiant englobant toutes les séquences graphiques aux sens partiels.
- Les morphogrammes sont les graphèmes auxiliaires suscrits, souscrits ou adscrits (é, ç, tte) situés aux jointures et indiquant les désinences, les flexions verbales, les marques de sens, de sexe, de nombre... Ils sont utilisés de façon intermittente et localisée. Ces signalisateurs d'accentuation, de ponctuation contrastive, suppléent à une carence dans le système graphique phonétique. Peut-on considérer que certaines lettres postiches et apparemment superflues, non informatives, ne sont que des ajouts pédantesques ou bien servent-elles à l'enrichissement intellectuel et culturel d'une langue ?

3 - Le système scriptural phonétique est multiforme mais homogène. Ses structures combinatoires et les variantes positionnelles des graphèmes exigent des règles de fonctionnement spécifiques, afin de coordonner le son et la graphie, le concept à sa représentation visuelle. La grammaire définit l'articulation opérative des chaînes de signifiants. L'orthographe renseigne sur la graphie de la prononciation suivant les lois distributionnelles de positions qui renseignent sur le sens, produites et définies par l'usage, au sein d'une communauté linguistique spécifique.
L'écriture phonétique (alphabétique) basée sur les phonogrammes exprimant les sons syllabiques, est l'ultime perfectionnement de l'expression du langage. Elle est caractérisée par la rapidité de la transcription qui note les nuances de la prononciation, par l'exactitude, la clarté, la flexibilité, l'aisance, la précision dans l'expression adéquate de la pensée. Sa perfection expressive s'enrichit sans cesse de tous les perfectionnements que l'usage impose. Car l'écriture est en devenir, s'adaptant sans cesse aux besoins de la communauté linguistique. L'écriture phonétique est irréductiblement historique. Mais par l'assemblage des signes phonétiques ne se forment que des signifiants conventionnels coupés de la réalité du signifié et qui n'ont avec lui que de très lointains rapports mimologiques. Les signes alphabétiques sont vides d'informations descriptives essentielles. Et l'expression discursive alphabétique allonge la série des malentendus. 

IV - 3 - C - Les sonogrammes

Le domaine sonique audible par le biotype humain s'étend de 16 à 18.000 Hz. Le découpage ponctuel à l'intérieur de cette continuité énergétique nous donne des phonatomes. La modulation vocalique en fait des germes phoniques qui illustrent le parcours verbal signifiant. Chaque phonatome est une énergie phonique germinale exprimant une réalité concrète, immédiate, une formulation énergétique phénoménale. Il recèle en lui, efficacement, toute la dynamie intense de l'énergétique phonique et en rassemble toutes les puissances relatives au nœud phénoménal. La semence phonique est une réalité sonore qui représente un moment différencié du mouvement énergétique universel. Chaque phonatome est chargé ainsi d'une force différentielle à l'identité présente. Il est point de départ et d'arrivée d'un nombre infini de correspondances.
Afin d'universaliser les graphies phonétiques sur une base scientifique, on recherchera d'abord les universaux linguistiques puis on traduira chaque phonème par son sonagramme, c'est-à-dire par l'image optique du signal acoustique suivant sa fréquence vibratoire, et enfin, on schématisera ce sonogramme. Un ordinateur spécialement programmé pourrait se charger de dresser les schémas rythmiques de l'alphabet prototype suivant les vocalisations spécifiques, les modulations de fréquence. Nous aurons ainsi une écriture sténographique universelle de la voix humaine.
Parallèlement à la recherche de cette forme spectaculaire du dit schématisé, on pourrait noter l'efficacité vibratoire de chaque élément sonore. Certains sons ou certaines combinaisons de sons mettent en branle les rythmes vibratoires ambiants. Ce qui influence, par résonance, les centres récepteurs d'un ou de plusieurs individus présents dans la sphère de résonance, et par suite, influence leur état émotionnel et leur comportement. Toute disposition rythmique des sons provoque l'ébranlement des circuits neuronaux et y déclenche, par résonance, des signaux fréquentiels particuliers exprimés par des correspondances iconales... On pourra ainsi vérifier expérimentalement, mécaniquement, et valider les valeurs émotionnelles des phonèmes - valeurs que nous exprimerons partiellement dans les Communications suivantes.


IV - 4 - LE LANGAGE ORGANOGRAPHIQUE

IV - 4 - A - Une cosmogonie de la parole

1 - Une architecture linguistique. Le réel matériel tel qu'il s'offre à nous ne nous suffit pas. Nous nous devons d'en connaître et d'en maîtriser les nœuds. Notre conception structuraliste unitaire nous a permis de rechercher, de (re)trouver et de réussir à former une architecture linguistique formationnelle efficace, logiquement générée.
Notre ensemble logistique phrastique organographique fonctionnel, puissance déployée du réel maîtrisé, a l'avantage précieux de ne pas dissocier, même conceptuellement, temps, espace et mouvement. Sa factualité confronte la réalité à son signe dans une logique formelle serrée. Cette structure exclusive de formulation (de formalisation) informationnelle se conserve et s'enrichit par le jeu autorégulé de ses permutations internes. Résistant ainsi à toute perturbation extérieure et évitant toute incohérence de sens. Langage restrictif donc, limité dans ses combinaisons. Un engramme unique, et un seul, valable universellement, ne peut ainsi exprimer qu'une seule chose, qu'un seul fait de base. De plus, certaines combinaisons organographiques, à part la traduction de concepts et de valeurs, peuvent même provoquer l'existence de certains phénomènes particuliers... Ainsi, le langage, de parcellaire, devient entier, expression d'une supra-logique universelle.

2 - La grille de base est phonique, naturéelle. La grille secondaire, graphique, est artificielle et basée sur les sonagrammes. Le code d'assemblage, le mode de structuration, est intentionnel et jamais livré au hasard. L'assemblage des éléments se fait selon certaines règles excluant l'imprévisible, le disparate, le fantaisiste. L'erratique n'y trouve pas de place.
Les séquences-partitions sont formées de signes-sèves élémentaires identifiables, énonçables, le tout n'étant pas différent de la simple somme des parties. Le message, coalition d'éléments préformés, est décomposable, analysable, en ses éléments mêmes, formalisation, en échelle, des lois constitutives de la réalité. L'orientation de l'architecture des signa organographiques, à fin de transmission communicative informationnelle efficace, implique, au préalable, l'inventaire encyclopédique du réel saisi par une descriptive structuraliste, et mis en registre, en mémoire...

IV - 4 - B - La grille organographique et organophonétique

1 - Un répertoire logique. Qu'elle soit phonique ou graphique, ses caractéristiques et ses objectifs fonctionnels restent un. Plus qu'un répertoire sec de signa normalisés à l'échelle universelle et reconnaissables par tous (pouvant être constamment présents à l'esprit), cet arbre logique se présente déjà comme un tissu descriptif relationnel applicatif exclusif. La grille, armature sémantique, syntaxique, est une structure discursive de relations, close et invariante, non évolutive, universellement valable. Elle est déterminante comme référentiel lexical et quanteur existentiel universel. Matrice, fondement de l'écriture organigrammatique et de toute écriture fondamentale, elle distribue, ordonne et modèle toutes les différenciations réalitaires.

2 - Sa structure sémantique est formée de signa mono-organographiques, « bits », éléments entiers d'information mesurée, répertoriée, séparable expérimentalement, au nombre strictement nécessaire, invariants aux traits distinctifs, universellement identifiables. Chaque signum de ce code sémantique correspond à une expérience ou à un fragment d'expérience phénoménale définie. Il s'agit d'instants échantillonnés et répondant à des définitions rigoureuses univoques insubstituables, assignées par le code, sculptant, structurant un phénomène et un seul, ruinant à jamais l'imprécision des termes, proscrivant l'ambiguïté et, conséquemment, les conflits sémantiques (on peut rêver).
La grille, en définitive, est un réseau de signes jamais semblables, toujours différents, expression de la diversité phénoménale groupée en une stricte unité architecturale. Davantage, ce qui parait différent est, en réalité, un. Car tout finalement coïncide.

3 - La fixation du signe phonématique, modulé en amplitude et en fréquence, (matériau premier), en graphème, se fait à partir de la correspondance entre le phonème et la partition graphique. Le graphème est la traduction graphique d'une valeur sonore exprimant elle-même, ou du moins par analogie, la matérialité d'une concrétion phénoménale. Cette visualisation du son par un graphe synthétique indique, par des strates physiographiques correspondantes, la fréquence, l'intensité et la durée. (Mais dans notre présent travail, nous manipulerons des graphèmes artificiels commodes. Nous laisserons aux travaux d'ateliers le soin de trouver au moyen d'un programme informatique les correspondances exactes entre graphèmes et phonèmes...)
Chaque engramme, témoin brut irréductible, se suffit ainsi à lui-même, proposant un sens unique semi-autonome (comme un corps simple en Chimie), à usage et aux effets strictement définis. Et il n'y a pas d'équivalences formelles absolues. Forme, son, signifiant, signifie sont, ainsi, interdépendants

4 - Les phonatomes et les relations entre eux constituent l'ensemble de la manifestation énergétique phonique à la disposition de l'homme. Les phonatomes sont constitués
- de voyelles, germes phoniques insécables qui donnent vie aux consonnes, (comme les énergies supra-luminales). On en compte une quinzaine de moments différents;
- et de consonnes, matrices phonématiques, (comme les énergies infra-luminales) qui se trouvent en puissance dans leur principe animateur, les voyelles. Dans leur mutuelle inhérence, les diverses formes que prennent les phonatomes entre eux révèlent ainsi toutes les manifestations phénoménales de la réalité.
Chaque phonatome a, en lui-même, un sens et un but, une caractéristique propre, une valeur expressive particulière. Et chaque phonatome contient, en quelque façon, tous les autres... Notre procédé sémiologique exprime les valeurs phoniques reconnues universellement. Le tableau suivant pourrait former la grille organographique de base.

5 - Le code de base : Soit un code minimal universel de 50 graphèmes de base, pouvant être réduit à une quarantaine. Ce sera le clavier des principaux sonagrammes schématisés. Ce champ lexical génératif sera le véhicule logicisé de la connaissance. Ci-après le syllabaire universel, le squelette consonantique et vocalique universel et faisons correspondre à chaque graphème un nombre précis. Ce sera le nombre qui commandera la graphie.
Les relations entre les nombres exprimeraient l'identité parfaite du signifié. Chaque mot serait ainsi un agrégat logique activant un sens complet d'après les rapports des nombres représentatifs et des ligatures syntaxiques présidant aux agencements cohérents significatifs, et qui restreignent ou ouvrent certaines combinaisons, engendrant par exemple, des suites à partir de radicaux prédicats-racines définis. Cet agrégat exprimera la construction formelle d'une signifiance précise permanente, quasi absolue, vérifiant la réalité. Nous avons dit la nature du signum organographique.
Certains ajouts typographiques donneront des informations additionnelles contextuelles. Tout signe non-informatif, superflu, est éliminé. Cette nomenclature de vocables forme une tessiture cohérente, buissonnement du premier germe phonique, de l'A. Les bras se rejoignent, se développent en des directions convergentes et qui s'unissent dans la synthèse renouvelée du germe. Convergence et syncrétisme donc contre la relativité et la variabilité des signes phonétiques.
L'organographe ou logographe ainsi défini est un être vivant dont la structure, l'organisation spatiale (la stratégie graphique) applique les règles universelles de la logique organismique. Le sens d'un ensemble est déterminé par le sens de tous ses éléments signifiants et de leurs combinaisons syntaxiques, de leur ordre strict d'associativité. Chaque logographe représente directement un concept. Enoncé déclaratif qui exprimerait la nature intime et les propriétés d'un objet grâce à l'ordonnancement des séquentiels signifiants, aux combinaisons d'une symbolique précise. A l'extrême, on pourrait retrouver une configuration moléculaire à partir du mot qui la désigne.
Chaque agencement séquentiel exhibe donc l'objet qu'il signifie. Chaque organographie de sémantème est un sceau qui inscrit l'évidence d'un pôle de relations dans la chair du signe. Cette signature identifie le sens qui la motive. Plus qu'un profil partiel prélevé sur la totalité, le signum est un portrait fidèle de la réalité. Davantage, la graphie fait un avec le signifié. Et comme tout existant particulier est insécable de l'existant universel, l'acte d'écriture organographique devient pratique fusionnelle re-créative concrète de l'univers, basée sur une stricte intellectualité forcément abstractive.


IV - 5 - LES RELATIONS
INTRA-ORGANOGRAPHIQUES

IV - 5 - A - L'agencement séquentiel des sémantèmes

1 – Le syllabaire. Le processus phonatoire s'organise donc en un syllabaire phonétique universel précis, langage de base formé de vocables agissants, inducteurs, et de vocables induits, mais tous ont une identité phonétique précise. Le déploiement de la structure phonématique en grille close détermine la sériation des phonatomes différentiels, déterminants, invariants et exclusifs.
Comme les notes arrangées selon le solfège, les signes initiaux s'organisent en un réseau formel de sémantèmes, afin de s'inscrire dans la mémoire comme culturèmes fondamentaux, selon une axiologie précise. Et ce, sans privilégier un signum par rapport à un autre dans ce répertoire d'assemblage, bien que chaque signum engendre un autre, détermine l'autre. La génération formelle de la chaîne phonématique signifiante, où tout se conditionne mutuellement, s'organise selon une structure en niveaux (à fonction inégalitaire), décentrée, assurant la semi-autonomie des engrammes. Chaque niveau possède son répertoire propre de signes inducteurs et de signes induits, son code, une qualité et une quantité informationnelle précise. La place du signum dans la grille détermine sa valeur et son intensité signifiante.

2 – Un langage descriptif universel. Chaque chose a un nom véritable qui contient et exprime sa nature essentielle, sa structure, sa situation, son rôle, ses correspondances dans l'univers. Par le langage organigrammatique, élément de la nature, force agissante concrète, nous arrivons à ce que nommer signifie être. Langage descriptif complet de la réalité et de ses lois, où chaque séquence se définit elle-même, indiquant tous les détails de son passé et de son devenir.
a) – Les arrangements de base.
A partir d'un nombre limité d'éléments simples, correspond un grand nombre d'arrangements. A partir d'un graphème ou d'un phonème de base, l'écriture s'organise en agrégats logiques par la composition, l'assemblage, l'union de deux ou de plusieurs éléments simples (en molécules). La valeur globale de chaque complexe séquentiel exprime la source, la synthèse des différentes valeurs partielles distinguées des engrammes constitutifs, matériaux élémentaires de l'écriture construite. Chaque cellule phrastique déploie alors une textualité explicite en fonction de la différenciation de ses éléments constitutifs et à partir de leur racine de sens et de leur valeur informationnelle expressive. Le signum porte ainsi un message cohérent contenant la plus grande quantité d'informations possible, mais aussi la plus strictement nécessaire, sans gaspillage ou excès. Tout se complète pour construire un sens. Aucun isolement n'est possible. Et toutes les séquences forment ainsi cette armature syntaxique où tout s'accorde et s'intègre, un texte-corps sur la scène du monde, à la mesure de nos connaissances.
 b) - Le motifème (ou motif) organographique.
Le motifème est un complexe phonique organographique déterminé par une combinatoire d'unités sémiques (phonatomiques). Le montage des articulations et des connexions en séquence motifémique, agglutination sommatoire équilibrée, ouvre la voie à des actualisations précises, espace de notre pratique sémiotique.
Le nom, dans les idiomes actuels, résulte d'un accord, d'une convention linguistique (d'usage ou de coutume) pour dire une relation mimétique ou d'affinité relative entre le signifiant et le signifié. La justesse de cet instrument fabriqué et qui n'a d'autre signification que sa fonction de désignation, exprime une correspondance artificielle, assignée arbitralement, admise, reconnue, répertoriée. Mais son rôle désignatif par analogie, métonymie, métaphorie ou paronymie, se heurte à l'inadéquation définitive à cause de son défaut congénital. La relation est invalide car l'accord réel n'est pas. Et le consensus social ne peut justifier indéfiniment la fonction de ces mots-outils artificiels, aux virtualités constantes, malformés et souvent déformés dans leur malformation même, par la procédure facile et complaisante d'un esthétisme gratuit, in-signifiant, d'une grammaire inadéquate et d'une « évolution » phonétique aveugle, anonyme, collective. Démarche dérisoire, chaotique, aboutissant à l'effritement entropique, babélien, irréversible.
Pour nous, le motifème exprime la naturéalité d'un objet concrètement assignable. Il est le nom naturel, strict,(scientifique), réel, du référent révélé dans sa structure, sa forme et sa fonction. Désignation ponctuelle descriptive, spécifiante, articulée à l'objet, au-delà de toute mimésis phonique superficielle. C'est un nom (un surnom éponyme) unique, juste, exact, pragmatique et presque infaillible. Il fonde une signification démonstrative révélatoire, à valeur immédiatement reconnue. Il est le portrait vocal ou graphique du référent. La réalité est transmuée en modulation vocale et s'identifie avec un engramme qui la restructure. Nommer, c'est affirmer, identifier, donner sens et signification. La parole et le graphe se projettent sur/en ce qu'ils représentent, et s'y identifient.
Le syntagme nominal est un composé, un agrégat, dont les composants, sans excédent ni distorsion qui le fausseraient, explicitent sa signification entière. Il est indécomposable, évitant ainsi tout arbitraire. Le vocabulaire spécifique qui surgit des combinaisons motifémiques est strict. Il élimine l'incertitude des mots. Il prouve et éprouve la pensée rationnelle, scientifique. H2O est un signe-sève universellement reconnu pour signifier les molécules d'eau. Il n'y a pas plus clair, pour les initiés, que les formules chimiques ou les formules mathématiques. Et pourtant elles ne sont accessibles qu'à une minorité.
L'acte de nomination (phonologique) n'est donc pas facile. Chaque motif requiert un travail scientifique d'artisan spécialisé dans l'analyse étymologique d'affinité, de dérivation, de filiation rigoureuse. - Surdétermination organisée qui démontre la justesse des relations et des manipulations lexicales. La mémoire du signe s'inscrit alors comme culturème, enrichissant le savoir humain.

IV - 5 - B - Les règles d'assemblages

1 - Tout langage est construit

Tout langage est construit à partir d'un nombre donné de postulats. La cohérence du système se vérifiera par le caractère non contradictoire de ses axiomes. Classer c'est maîtriser. Chaque formé organographique caractéristique révèle, par ses structures intimes (de valeur démonstrative), un sens précis, évitant toute probabilité et tout risque de confusion. Chaque signe sera donc signe-événement qui engage l'intelligence dans la découverte de relations constantes, d'idées directrices, de définitions signalétiques. Le tout est le résultat précis des parties. Il s'agit donc non plus de transcrire un langage parlé, mais d'exprimer un savoir, de formaliser une reconnaissance, par des signes-racines. Evitant de noter une prononciation, l'écriture organographique dissocie complètement l'écrit de l'oral. Elle note un sens invariable et non plus un son changeant.
Cette méthode matricielle d'écriture, qui reflète une réalité subtile, applique les règles universelles de logique dans ses lois d'agencement normatives. Tous les graphèmes y sont éléments vivants, segments autonomes d'un univers organismique. Ils sont les matériaux signifiants qui, par leurs séries associatives et leurs coordinations, reflètent la structure intime du signifié. Chaque organographie est un abrégé distinctif de définitions exactement opératoires. La structure organographique est valide lorsque toutes les instances logiques sont vérifiées. Ce qui, dès lors, inscrit une factualité supra-historique.
Les relations entre les graphèmes sont des relations d'échange, de glissements (de translation), de permutations circulaires, d'inversions, d'équivalences réflexives ou symétriques, de retournement. Mais elles définissent invariablement un ordre conséquentiel, suivant une logique d'implication rigoureuse, tenant compte des valeurs d'exigence et d'efficience. Par exemple, en première position, sera placé le graphème racinaire générique, fondant le mot organographique ; puis suivront les graphèmes du tronc central, des branches, des fruits et enfin des noyaux-germes, en position terminale.
Ainsi toute variation structurale dégage-t-elle une singularité signifiante. Une partie dans un tout est différente hors de ce tout ou bien dans un autre tout. Les expressions matricielles expriment les implications mutuelles de toutes les coordonnées générant un signifié. Cette logique combinatoire, par la spatialisation scripturale de mots clés, nous débarrasse ainsi des ambiguïtés des langages usuels. 

2 - Le set des règles d'assemblage

Le jeu des accords et variations combinatoires s'astreint à une logique de raccordement précise afin d'éviter toute contradiction interne, toute homonymie fortuite, et d'assumer toutes les conditions de validité. Le processus de structuration et d'élaboration séquentielle, afin d'engendrer une valeur à l'intérieur de l'architecture signifiante, s'astreint à une syntaxe de relations, à un réseau associatif de liaisons purement logiques voire même à des possibilités exclusives, selon les lois de cohérence interne régies par un clavier d'articulations précis et unique.
Aussi, l'assemblage d'éléments qualifiés mono/organographiques en forme séquentielle culturellement reconnue, n'admet-il pas, pour une même séquence, des structurations différentes. Les éléments constitutifs, constellation d'attributs articulés, décrivant une suite d'états phénoménaux dans une continuité logique, assurent, par leur conjonction, une structure épiphrastique situationnelle signifiante précise, mettant en claire évidence des associations universelles, même les plus subtiles. Ce qui aboutit à un vocabulaire beaucoup plus vaste que les vocabulaires particuliers et parcellaires des idiomes.
Résumons-nous :
a) - Les parties fondent l'ensemble et l'ensemble détermine les parties ;
b) - La force et la probabilité d'association dépendent des relations logiques de proximité relative sur la grille ;
c) - La force et la probabilité d'association est inversement proportionnelle à la distance entre le centre inducteur et les éléments induits;
d) - Les limitations phonétiques sont inhérentes aux énoncés vocaux.

3 - Procédés combinatoires pour la construction séquentielle

La structure motifémique et phrastique s'organise par l'alliance économique (sommation séquentielle) de deux ou de plusieurs éléments structuraux de base. Les perspectives combinatoires par attaches de segments sémiques signifiants sont immenses. Elles se prêtent toutes à un raisonnement mécano-logique analytique et synthétique. La référence au réel est la propriété constitutive du langage organographique.
a) - L'induction. Le premier terme, point d'ancrage, situé à l'extrémité gauche de la séquence, préfixe, est l'inducteur essentiel qui implique les suivants, induits selon des propriétés de complétude. La racine est érigée en verticalité, axe, pilier qui fonde, dresse et projette le sens, point de fixation qui commence une prononciation. Catalyse nucléaire.
b) - Les variables. Ce prédicat (préfixe) précède une suite de variables expressives déliées ou liées, évaluatives, structurellement ouvertes.
c) - Chaque signum est expressément prédictif. Il implique, à son tour, les suivants selon la relation
A>B >C>D>E...
La fonction décide (but), la structure réalise (moyen) et la forme définit (effet). La matérialité de l'espace séquentiel est ainsi cerné.
d) - L'adjonction d'éléments au premier signifiant, met en évidence les relations d'ordre. Tout en sachant que l'intelligibilité du signum varie en sens inverse de la quantité de l'information qui y est contenue.
e) - Chaque élément a diverses significations émanant de la signification originale, selon le rapport où il intervient et selon le plan auquel on se réfère.
f) - L'arrangement substantiel des signes décrit les variations autour d'un modèle unique, dans l'exploration systématique d'un champ de possibles, procédant à une caractérisation statistique démystifiante du monde. 
g) - Les combinaisons en réseaux logiques mono-, iso- et polymorphes, sont non-évolutives, non sujettes à variations, sans grammaire et sans sexe.
h) - Les contraintes de sélection et autres conditions restrictives déterminent le déroulement nominatif adjectival et qui exprime un état ou une action logicisée dans la trame narrative du monde.
Les structures possédant un même nombre expriment une relation fondamentale entre eux. On recueille le sens en procédant par l'addition des nombres composants, c'est-à-dire en faisant la preuve (13 = 1 + 3 = 4). Le total de la valeur des lettres exprime un sens. La réduction d'un nombre en ses prédécesseurs détermine aussi un sens complémentaire. (4 = 1+ 2 + 3 + 4 = 10, 1 qui est la valeur de 4.) Les nombres parfaits sont égaux au total de leurs diviseurs (6 = 1 + 2 + 3 ; 28 = 1 + 2 + 4 + 7 + 14)... Se reporter aux notations infixées, préfixées, polonaises ou postfixées des expressions mathématiques usuelles...
Le seul champ de liberté, non atteint par les seuils de tolérance, est celui des variations et des fluctuations de formes esthétiques. Il faudrait que l'ornement stylistique ne modifie en rien la facture et la valeur substantielle, afin que la partition reste identifiable. Il est indispensable d'être aidé par un programme informatique pour qu'il puisse prendre le relais de l'esprit dans le processus systématique de construction de séquences d'événements unidimensionnelles. Les symboles et notations mathématiques, atomiques et chimiques ouvrent la voie de l'arborescence indexée.

4 - L'assemblage textuel

 a) - Chaque signe est un signe élémentaire du supersigne supérieur qui l'englobe :
les engrammes ➩ les séquences motifémiques ➩ les phrases ➩ le texte...
b) - Les signa engendrent des types de « récits » différents selon leur position contextuelle, leur accentuation, leur périodicité répétitive. La continuité logique (du regard) les décèle.
c) - S'il y a parfois contamination, par collision, entre deux signes, c'est pour sur-signifier un détail dans la structure d'ensemble. C'est généralement la stratégie de la métaphore poétique, variante des relations d'identité.
d) - Il n'y a pas de ponctuation engrammatique (du grec en, dans, et gramma, écriture). Seule la longueur des espaces blancs entre les signes tient lieu de ponctuation. 

5 - La démarche vérificatrice

 La démarche vérificatrice de l'information séquentielle (puis contextuelle) s'organise, fixant par le fait même l'indice de validation,
a) - d'abord par l'observation séquentielle et globale des corrélations et de l'articulation des syntagmes;
b) - ensuite par la disjonction de la combinaison séquentielle en ses éléments constitutifs, le décodage et la traduction des données signifiantes à partir du signifié traité et analysé dans toutes ses dimensions;
c) - par l'examen précis des relations nues de complémentarité, de concordance, d'inadéquation ou d'oppositions qualitatives et quantitatives, les distorsions syntaxiques, les déplacements de sens, les valences qui y sont issues, etc. (Et voir si chaque signum est en parfait accord avec les précédents dans le cadre du répertoire iconographique défini et des seuils de validité.);
d) - par la synthèse iconale retrouvée à partir d'un découpage dominant la complexité organographique non différente de la réalité phénoménale;
e) - par la relève des significations fondamentales, de fait, intrinsèques, pertinentes, par la lecture en tout sens de la séquence...
f) - La structure est syllogistique et sommatoire, jouant sur tous les tableaux des permutations dialectiques. Sa vérification ouvre le secret des relations nodulaires.

IV - 5 - C - Le témoignage organographique

 1 - Nommer, le grand art
Toute organographie déroule un nom singulier, non variable, un énoncé descriptif, démonstratif, explicatif, informatif, déclaratif, communicatif, déterminant, mathématiquement exact, qui condense, en une formule unitaire simple, de significations concrètes, sans substitution possible. Une organographie suffit, à elle seule, pour définir, situer, exprimer la marque déterminante d'une individualité nodulaire phénoménale, sa nature intime, ce qui caractérise son espèce, son origine, son mode de formation, ses principales propriétés qui qualifient ses tendances et sa finalité, bref décrire l'objet en sa nature intime et non seulement en son aspect extérieur.
Cette saisie concrète de la totale matérialité d'un nouement phénoménal pertinent marque ainsi l'irréductibilité de son sens radical Le nom est la preuve, le témoignage brut, incontestable, d'un existant, l'identité naturelle d'un fragment actualisé prélevé sur le réel phénoménal. Ce reportage authentifiant un être-là, semence respirant le vécu palpable, concrétion d'une relation nodulaire saisie dans son immédiateté, ouvre la voie vers la maîtrise cognitive parfaite. Les universaux se singularisent par ce que l'histoire des conceptions philosophiques et linguistiques appellent le nominalisme scientifique. Connaissance par description qui est, d'après Bertrand Russel, un authentique réalisme...

2 - Le dessin est dessein

Tout est signe à effets signifiants. Tout est unité narrative. Tout écrit un sens, s'écrit existence affirmée. Mais l'organigramme dit une connaissance pleine et entière, donnant prise sur le réel. Elle est inséparable d'une gnoséologie. L'organographie est l'instrument privilégié de la pensée conceptuelle différenciatrice pour retrouver, formuler et communiquer une connaissance précise, une vérité détaillée dans son complet dénuement et identifiée en son fondement. Sa concision condense, enregistre un savoir fini, retrace une expérience phénoménale, fonde la révélation totale d'une réalité individuée ou d'universaux énergétiques existentiels.
Transmetteur d'un sens concis, complet, le signe s'auto-désigne évidence nue irréductible d'une identité qui se suffit relativement à elle-même. Le connaissant se fond ainsi dans le connu, toute présence retrouvée dans l'immédiateté, et le maîtrise. Cette formulation logique extrêmale, sui-référentielle, générant un sens complet en elle-même, sans opacité aucune et sans se clore totalement malgré son isolation relative, parle d'elle-même, dans sa différence accomplie, se profère elle-même, signe unique total achevé, ouvrant tous les échos cognitifs. Epiphénomène autonyme (elle nomme et se nomme), elle porte en elle-même sa propre définition, et établit par elle-même sa puissance évocatrice et sa limite.
L'organographie est départ et terme. Germe densifié, dynamisé et dynamisant. Concentre économique de sens fondamentaux, le signum organographique, par son pouvoir unificateur de désignation, d'évocation, de prise et de sur-prise, suscite le réel qu'il nomme. En définitive, ce corps ferme sur un moment privilégié, ce morceau de vie phénoménale, par sa reconstitution précise d'un réel, assure une omniprésence dynamique à l'objet en question. Il n'est pas une doublure close, reflet statique, réduction du réel, support passif, in-signifiant pour le grand nombre ; et le signum signifiant ne submerge en aucun cas le signifié. Au contraire, il est le signifié par projection identificatoire puisque cet aboutissement dit l'intériorité compositionnelle, la structure interne du visible qu'il représente, du connu accessible, dicible, de la réalité différentielle qui s'offre et se laisse maîtriser... Cette formulation requiert, certes, un effort d'intelligence particulier pour s'élever aux plus extrêmes significations, ouvrant, sur chaque plan, de nouvelles relations.

3 - Un seul organogramme suffit à raconter toute une genèse

Chaque organogramme est une entité, un élément vivant d'un tissu organique qui fonde notre pensée. Son autonomisation logocentrique assure une surdétermination causale fonctionnelle, car il possède un caractère unique, un relief d'une puissance évocatrice exceptionnelle. Recouvrant l'ensemble des caractéristiques internes de la structure réelle observée qu'il re-présente, le témoin-mot, univoque par sa ressemblance constitutive, possède une portée rationnelle rigoureuse fonctionnelle, d'application universelle. C'est pourquoi il est bien mieux adapté à la modernité scientifique que le langage du hasard alphabétique. Un seul organogramme suffit à raconter toute une genèse. Sa narrativité démystifie les secrets structuraux les mieux enfouis.
De plus, cette déclaration économique (abréviative) à fonction logique invariante, terme formel d'un processus compositionnel rigoureux, reste toujours neuf, sans passé, vierge, intact, nu. Il ne se développe qu'en fonction de l'avancée des sciences. Mot-source, mot-théâtre, maître-mot, ce récit unilinéaire et multidimensionnel, porte un sens naturellement et efficacement restrictif, évitant ainsi malentendus, conflits et dévaluations.... 

4 – Conclusion

Le signifiant est ainsi uni au référent par des relations causales et des associations analogiques établies par les structures cognitives. Le signum organographique assure le passage du médiat à l'immédiat, la levée de la distance et de l'opposition entre signifié et signifiant. Désormais, entre le graphème ou le phonème signifiant et le référent signifié, s'inscrit une identité concrète reconnaissable insérée dans un ensemble conceptuel défini.
En d'autres termes, par cette écriture pleine où signifiant et signifié s'accordent, la pensée rationnelle peut s'élaborer jusqu'à saisir l'étant dans son être même. Visée de science soulignant le rôle hautement instrumental et qualifié d'une écriture qui est, pour les écritures et les langages actuels, ce qu'est le microscope à l'œil nu. L'écriture organographique se trouvera ainsi au cœur de toutes les écritures, de tous les langages. Epreuve décisive pour les facultés cognitives pour dire le fondement existentiel de toute réalité. Le résultat de cette méthode interprétative et de cette technique d'expression serait la fixation des connaissances et la facilitation de leur transmission. La pensée conceptuelle déterminera une forme à son image. L'œil et la raison visualisent les signes et les déterminations significatives. La re-connaissance est immédiate. Et l'on comprend, dans le silence du signe, son message didactique.
C'est ce support conceptuel écrit - cet acte-clé de l'intelligence cognitive rationnelle - cette grille explicative universelle, énoncé assertif fini - qui pourra procéder à l'union des peuples dans/par l'intelligence. N'étant lié à aucune prononciation préalable, il sera un des supports de la connaissance rationnelle. Et l'on pourra, à travers ces signaux documentaires fonder un langage rationnel, un code perspectif pleinement assertif, qui exprimerait l'intimité du réel, puis, dans la tension singulatrice de la nudité de l'écrit, aller de l'écriture pleine au silence plein.


IV - 6 - PORTÉE DE L'ÉCRITURE (PLEINE)

 ORGANOGRAPHIQUE

IV - 6 - A - Les langages limitatifs

Tous les langages phonétiques actuels, à tous leurs niveaux, sont empiriques, in-informés, flous, indécis, équivoques, impropres, décevants, inaptes à exprimer la vie. La réalité est châtrée, limitée par la confusion pléthorique des visions in-certaines qu'ils portent, qui sont les reflets d'une culture cumulative, sans relief, sans saveur, caractérisée par l'improvisation, l'inconséquence, l'indétermination et, souvent, par les impostures. Les hommes s'embrouillent dans les graphes équivoques, approximatifs, dé-signifiés, dispersés, et dans les mots-tombes, aux sens errants, auxquels ils ne peuvent plus se fier...
Le déversement proliférant de ces langages, leur déflation dans l'in-sensé, témoigne du cabotinage général, des malentendus, de toutes les habitudes de superficialité - profanation permanente de la réalité signifiante par les (in)suffisances consacrant la séparation entre l'homme et la nature, restreignant leur sens et leur portée. Le monde actuel est défavorable à l'attention, à l'intelligence, certes, et se contente d'ouï-dire et de répétition machinale. La probité de 1'écriture, du langage - comme du dessin - a cédé devant les querelles de mots vagues, déjets du passé, et des interprétations contradictoires, symptômes de multiples aliénations... Laisser-passer qui justifient tous les recels, tous les mensonges. On y vit comme dans l'air vicié...
Les mots sont dérisoires, altérés constamment dans leur sens, monnayés de vacuité. Sclérosés, limitatifs, rétrécissants, les mots multiplient les masques pour une plus facile séduction. Mensonge quotidien de l'amplification verbale perpétué par les média, falsifiant la réalité par son incessante incompétence et son arbitraire. L'ignorant corrompt, avilit, par négligence, par des efforts abortifs tristement involontaires, ce qui restait de valable. Le mot rationnel est dévalué au profit du mot subversif, gratuitement subversif. D'autres, falsifiés, n'ont jamais eu de chance. Et les néologismes se multiplient mais ils perdent vite leur sens. La ruse des mots novateurs, ultimes mots-refuges, ne peut rien contre la dégénérescence utilitaire du signe devenu uniquement agrégat de pulsions investies dans la négligence et qui dessert l'intelligence analytique pour les plus faciles des émotions. L'expression prolixe vous oblige à vivre au niveau des mots pulsionnels, des maux que leur faillite génère. L'essentiel est rabaissé, dévalué en marchandise in-culturelle. L'inanité de l'expression produit la pauvreté de la conception et réciproquement. Les signes meurent faute d'intelligence, de connaissance - de sang. Ils sont en retard sur la science. 

IV - 6 - B - Modernité de l'écriture organographique :

L'écriture organographique, à la différence des langages phonétiques, est une langue univoque, dynamique, vivante. Un organisme graphique, un système condensant l'ensemble du savoir, selon une systématique conceptuelle définie. Une écriture scientifique pouvant être traduite ultérieurement en toutes les langues, et qui résiste à toute déformation, à toute trahison. Une écriture pleine, universelle, radicalement différente de la rumeur fastidieuse des mots, des signes in-signifiants, sans valeur, sans responsabilité, de l'écume non enracinée des enflures, des emphases stylistiques ou des impostures pouvant intimider toute nouvelle découverte.
Un tel langage n'établit aucune frontière entre l'homme et son environnement. Un langage rationnel relationnel logique exact détaille la réalité, dégageant les invariants des structures, mettant en évidence les relations, les causalités instrumentales et leurs effets, découvrant les corrélations, inscrivant une généalogie, une présence affirmée, apportant une connaissance complète (encyclopédique) du signifié situé dans son contexte. Bref la vie nommée.
Ce langage logique de communication de connaissances exprime le vécu - là où les autres langages ont échoué. Il définit une aire de connaissance autarcique, témoin de I'universel. Au-delà des modes de probabilité ou d'imagination, de l'impératif ou de l'interrogatif (champ des langages phonétiques). L'exprime la certitude indicative du vécu infiniment présent, hors des dimensions du passé et du futur - mode actif d'un permanent devenir.
Un système multidimensionnel univoque, sans entropie défigurative ; qui ne pourrait pas être ultérieurement trahi, altéré, déformé, morcelé en idiomes ; un système excluant toute rature, capable d'exprimer concrètement, pleinement, totalement et de transmettre une connaissance précise, synthèse des connaissances fondamentales; un système suffisant pour expliciter, en un raccourci percutant, un grand ensemble, une idée, ses développements, ses corollaires, ses analogies - selon l'éthique de l'essentiel ; un matériau, enfin, univalent, réglé sur le modèle mathématique, relativement hiératique, éliminant l'ambiguité et l'équivoque, tout en préservant une marge de liberté pour exprimer des expériences relationnelles inédites, des équivalences, et les nouvelles découvertes scientifiques. Ecriture restant donc toujours en voie d'écriture. Comme la vie.
Ce mode scripturaire sous tension qui s'adresse particulièrement à l'intelligence cognitive rationnelle, cristallisant une connaissance en un résumé schématique, sans paradoxes, permet de penser plus vite, d'exprimer davantage, d'augmenter sa conscience, d'assouplir ses facultés distinctives. L'écriture organographique est une écriture conséquente, qui engage toute la passion de l'intelligence. Elle est réfléchie. Elle symbolise un éveil, une maturation et seuls peuvent l'exercer les chercheurs d'infini, les poètes et les artistes-architectes...
Ainsi, voulons-nous redonner vie à la pensée humaine, contre la somnolence avare des (in)cultures actuelles, et cimenter l'union des hommes délivrés de l'ignorance. L'écriture organographique sera la marque d'une société, d'une culture radicalement autres. Une bonne marque. Notre enjeu. Mais il s'agit de vouloir ne pas figer sa pensée.
Mais ne nous leurrons pas. Tous nos efforts vers un langage organographique ne sont que des moyens pour atteindre à l'expression parfaite de la langue improférable le silence blanc. 

IV - 6 - C - Niveaux informationnels du signum organographique :
Les mots clés (keywords).

Le signum séquentiel est caractérisé par son degré de complexité et par sa qualité informationnelle. Le mot, dans les idiomes, n'a de signification que par rapport aux autres mots. Pour nous, le terme possède un sens autonome sui-reférentiel. Les engrammes constitutifs et l'ensemble contiennent, chacun, une quantité mesurable d'information.
Le niveau d'iconicité informationnelle et de la prégnance iconale (de l'intensité formelle signifiante), dépend du niveau d'analyse de l'observateur, de ses seuils différentiels de perception, et de l'extension de son savoir culturel - axe de différenciation fonctionnelle. L'intelligence du signe, par une appréhension globale et simultanée de la complexité structurelle et l'exploration (la valorisation) successive de tous les éléments composants et leur reconnaissance, définit sans ambiguïté, par une série de renvois culturels, le sens fini qui en émerge. Cette lecture intégrale décèle les structures d'ordre, les lois de corrélations entre les éléments et détermine les pivots de sens et leur pertinence qualifiante dans les interrelations structurelles et rythmiques, selon les caractéristiques positionnelles distributionnelles des unités distinctives composantes, leurs propriétés statistiques discernables et le taux de complexité, de cohérence et de normalité du message entier.
Cette étape précède l'intégration mémorielle de l'ensemble représentatif à valeur fonctionnelle de catalyse en vue de l'acquisition culturelle. Le répertoire référentiel discursif individuel et collectif s'enrichit alors de nouvelles ramifications. Ainsi, la valeur du signum séquentiel composé de valeurs partielles se définit-il selon son taux d'information général et d'intelligibilité. Sa qualité de communication, sa force d'évocation, se mesure à son identification.


IV - 6 - D - Le pouvoir de maîtrise


1 - La modulation phonétique 

Toute modulation phonétique possède, avons-nous vu, une signification et un pouvoir précis d'évocation. Mais elle n'agit pas par sa propre nature. (Une radio ne diffuse que si elle est maniée par une main exercée.) Elle reste lettre morte, in-signifiante, sans effets, quelle que soit la justesse de l'intonation, pour l'ignorant incapable de la comprendre et de s'en servir. Car tout le pouvoir du signum phonétique ou graphique est dans la pensée qui soutient l'onde sonore et le signifiant graphique.
Une formule chimique n'est signifiante que pour celui qui la comprend, qui en a conscience, qui sait les modalités de son application. Elle reste close pour tout autre que l'initié. Toute maîtrise d'un art exige une qualification préalable. On n'a jamais pu, avec un demi-savoir, maîtriser quoi que ce soit. Seul un initié aux sciences est capable d'une efficacité dirigée. Ce ne sont pas des peintres qui mènent la ronde des satellites et des fusées. Et ce ne sont pas des marins qui pilotent les avions...
Chaque phonatome est un niveau énergétique qui personnifie un niveau du processus cosmique, universel, de vie. L'ouvre, par conséquent, aux niveaux conscientiels correspondants. Eveiller en soi une modulation, l'expérimenter par soi-même, se l'assimiler, s'y identifier, c'est atteindre ces niveaux et les maîtriser. Chaque énergie sonore est riche de toutes les puissances et virtualités de l'énergétique universelle. Et il n'y a pas de limites à la puissance sonore assimilée... Aussi, ces modulations sont-elles des instruments privilégiés pour la connaissance de la source énergétique phénoménale nodulaire, pour l'appréhension de la réalité en une saisie globale synthétique qui ramène le divers phénoménal à l'unité et surtout pour la maîtrise du nœud énergétique qu'il exprime. Mais ceci est une autre histoire. 

2 - Le signe-sève organographique : le maître-mot

 Le signum organographique est vivant, impératif, hors temps, hors espace, hors cultures, hors religions, hors races, mais au centre du temps, de l'espace, de la culture, de la religion, du biotype humain... Condensateur de sens au pouvoir descriptif précis, foyer d'énergie, le mot clé attire magnétiquement en sa sphère toute l'attention, et la catalyse vers la saisie immédiate de sa nature sensorielle. Effet de présence qui est un ferment de lucidité. Son pouvoir attractif et d'excitation, son pouvoir concret magnétique influence directement la surconscience de celui qui le regarde et l'intègre. Mais l'autorité du signe graphique ne s'exerce, comme pour les phonèmes, que sur celui qui en connaît et qui en maîtrise le sens. Ou plus simplement, sur celui qui admet son pouvoir.

3 - De l'initiation à la maîtrise

 Comme pour la maîtrise de tout art, la maîtrise de l'émission vocale ou graphique s'acquiert par initiation, instruction, et se développe suivant la qualification du cherchant. La transmission est orale. Le maître connaissant, expérimenté, transmet au cherchant les modulations phonétiques, précise la prononciation exacte, le rythme et la diction de signification sûre, ainsi que le pouvoir correspondant à la rection verbale, sans l'occultation d'aucune interprétation du réel. C'est une ascèse lente et progressive dans sa démarche. Puis il signale au cherchant les graphies organographiques et les signes de vocalisation correspondants...



IV - 7 - LES ÉCRITURES VIDÉO-GRAPHIQUES

 Le langage, avons-nous dit, est un système de représentation et de communication de la pensée par le moyen de signes sonores ou visuels, selon un assemblage normalisé, immédiatement appréhensible dans sa totalité et dans ses éléments particuliers. L'écriture suit une échelle de concrétion différentielle allant de la concrétion « matérielle » à la concrétion symbolique (ou abstraction - celle-ci n'étant que la concrétion d'un concept). L'écriture vidéographique regroupe, en une vaste architecture informationnelle, les réplications, les reproductions, les pictogrammes, les schématisations organigrammatiques, et enfin les idéographies et les symboles auxquels nous réservons la prochaine communication.

IV - 7 - A - La réplication

 Un modèle est répliqué, réduit ou développé, suivant une tridimensionnalité à l'échelle ( une maquette d'avion, par exemple) ou représenté suivant un schéma tridimensionnel à l'échelle, par anamorphose (comme les cartes à trois dimensions représentant le globe terrestre).

IV - 7 - B - La reproduction

La reproduction photographique est faite suivant la projection réaliste sur un plan (photo, affiche, diapositive, film, et reproduisant des actualités ou des documents scientifiques). Ou bien elle est détournée (photo isolée)... La reproduction schématique s'exprime par
a) - le modèle schématisé, réduit ou développé, en plan bi ou tri-dimensionnel ou bien en espace holographique. Symbolisation hiéroglyphique des éléments proposant un schéma figuratif, descriptif d'une réalité usuelle précise, à la ressemblance plus ou moins figurative. Forme synthétique définitive, à puissance évocatrice directe, l'unité graphique autonome, représentation d'une matérialité universellement signifiante, est immédiatement lue, reconnue. Ecriture strictement figurative, au symbolisme dynamique toujours éloquent, soit par sens figuratif, précis univoque, charnel, immédiat, éliminant toute ambiguïté, soit par son sens allusif. Son statut de fonctionnalité immédiate privilégie la vue. Reflet du symbolisé dans son symbole désignatif, substitution réifiée par des strates physiographiques précis pour une désignation immédiate, il se régit par sa correspondance avec son référent, son caractère substitutif le soumet entièrement à lui, et prend entièrement en charge ce qu'il symbolise.
b) - le schéma anatomique topographique - coupe anatomique, plan ;
c) - ou bien, enfin, le schéma éclaté - disposition selon les relations de voisinage topologique (dessin technique)...

IV - 7 - C - La pictographie narrative

 1- Le dessin factuel. Un dessin vaut mieux que dix longs discours. La figuration schématique narrative énonce un acte, une situation, souligne l'identité de la singularité d'un vécu signifiant, authentique ou imaginé. (Aucun dessin n'est vidé de fantasmes.) Chaque séquence est interprétative discursive d'un réel signifiant, d'un instant échantillonné, puisé dans le quotidien ou le rêve. Flash qui éclaire, désigne, signe, décrit sans phraséologie aucune, transcrit une expérience, calquant la vie, et, par de brèves notations physiographiques (traits, couleurs... ), mettant en relief les particularités intimes de la situation. Trace vive suffisamment signifiante donnée à lire, à partager universellement.
Cet art impressif, descriptif et inventif n'est pas figé, fermé, définitif, mais en perpétuelle tension, ouvert à une multitude d'émotions. Chaque scène factuelle est un message méthodique instantanément transmis, intuitivement, rationnellement et universellement compris. Opposé en cela à la progression linéaire de la rationalité discursive habituelle. Le signum pictographique narratif, illustration tautologique d'une réalité, naît de/avec la signification et réciproquement, effaçant la distance entre signifié et signifiant.
 2 - La B.D. L'écriture par le dessin, ou la bande dessinée, figuration narrative, histoire en images, illustre, dans la continuité horizontale ou verticale de la trajectoire des images, des instantanés causatifs, des situations chronologiquement successives ou simultanées et spatialement unies, séparées ou isolées. Par l'inclusion du texte dans le cadre de l'image, elle allie la puissance de l'image à la magie du verbe, fondant, et non juxtaposant, le texte écrit à l'image, en une interaction fortement suggestive. La valeur pédagogique de ces suggestions cinétiques romancées est évidente. La B. D. prend la relève des conteurs populaires...
 3 - Le dessin animé, filmé, également.
 4 - La peinture. La valeur de cet engramme à tonalité affective particulière a été approchée dans les Communications sur les arts.
 5 - Le schéma emblématique. Tout n'est que concordances et correspondances, analogies réelles ou rapports conventionnels. L'emblème, schème iconal allégorique, est un ensemble, une grappe d'associations de signes, à fonction révélatoire. Image saillante qui rythme la conscience de correspondances immédiatement signifiantes (comme les blasons, les pavillons...)
 6 - Le schéma diagrammatique. C'est la représentation graphique, par un schéma vectoriel en espace abstrait, de relations et d'opérations de mathématiques et de logique.

IV - 7 - D - La schématisation organigrammatique

Ou la formulation topologique symbolique des éléments et de leurs relations logiques. Cette formulation est rigoureusement scientifique, qu'elle soit en tableau ou formulatoire.
1 - La schématisation en tableau. Cet organigramme, description structurale de relations logiques, acte phrastique, exprime des rapports de complémentation et de détermination selon un système de vecteurs, fléchés ou non. Ci-dessous, en exemple, l'organigramme de base, le plus parfait, que nous utilisons. Il est composé de 10 éléments de base, allant de la cause initiale à la conséquence la plus éloignée à travers un réseau de 22 liaisons. (Figure 216c)
2 - L'organigramme formulatoire sert à désigner une manifestation phénoménale particulière, un instant arrêtée dans son mouvement. La mise en formule livre un savoir exact. Graphie informationnelle dont le sens est implicitement qualifié et quantifié dans ses éléments composants. Par cette concrétion et modélisation mathématique catégorielle, on retrouve la présence parfaite du symbolisé dans son symbole. Ainsi, emploie-t-on
a) - la formulation chimique conventionnelle pour la désignation des éléments et des associations moléculaires, rehaussée des nombres et poids atomiques. Par exemple CO2 pour gaz carbonique, KOH pour hydroxyde de potassium, calcium,  20Ca40 pour Calcium, etc.
b) - et la formulation chimique développée exprimant les relations entre les atomes ou les molécules comme pour le Méthane. (Documents Wiki).



IV - 8 - LA GRAPHIE SYMBOLIQUE

 C'est une écriture détourée qui est un procédé de connaissance aussi rationnel que les précédents et qui en est leur complément indispensable. Sa valeur expressive impressive provient de ce que le langage prégnant de l'image est lu et compris, immédiatement, d'un coup d'œil, sans l'intermédiaire des vocalises. 

IV - 8 - A - Le signum idéographique

- L'idéographie est une structure graphique (géométrique) rythmique, en espace abstrait, qui exprime des universaux structuraux existentiels, lois phénoménales et rythmes événementiels du devenir universel. Chaque pictème est un espace scénique, l'espace d'insertion de l'activité structurante des lois universelles. Chaque tracé idéographique est une intégrale de sens, une individualité ponctuelle exprimant un sens autonome. Les combinaisons de vecteurs articulent les termes d'une relation vérifiant la réalité dans un ensemble, un lacet (un nœud), une clôture et une ouverture de sens. Par leurs liaisons causales et les convergences percutantes des sens qu'ils portent, ces complexes associatifs logiques impriment une (re)présence irremplaçable.
Germe de sens et terme d'une germination, le signum idéographique est un instant immobilisé, une halte, d'une durée quasi infinie, suspension hors temps. Cette re-présentation spectaculaire est au-delà de toute distanciation. Elle est acte, certes démontrable mais non pas démontable. Le démembrement est impossible, in-signifiant, absurde. Le symbole est une matrice de vie, de sens, d'animation. C'est un moment, un acte événementiel. Il est pouvoir vécu, dynamie extrême. Il détermine un sens complet qui se suffit à lui-même. Unité individualisée, totalité organismique significative par elle-même, elle est un tout articulé, événement, qui est davantage que la somme de ses parties.
Notions actualisées en signes dans l'achèvement d'un sens, les symboles ont, par leur concrétion ponctuelle, une puissante charge effective et affective. Liant des connaissances précises dans une fresque, dont tous les éléments séquentiels soulignent une caractérisation fonctionnelle (ce qui induit une non-contradiction absolue des axiomes), le symbole est le langage conceptuel synthétique universel. Il est un raccourci mnémonique, un schéma mnémotechnique, un mémento ouvrant à un savoir et à un pouvoir précis de compréhension. C'est un guide dans le labyrinthe de la connaissance. Signifier, c'est bien se fier au signe symbolique. L'ensemble des symboles idéographiques forme une grille explicative complète de la réalité. Nous la développerons dans le cahier suivant.

2 - La cinématique idéographique. Chaque moment pictural n'est donc pas une figure inerte, mais un cinème, un acte, qui, par l'évidence instantanée d'un ensemble motivé suivant les lois de continuité, introduit le mouvement, le devenir dans la graphie. Il saisit l'être dans un devenir instantané, capte le rythme du devenir d'une exigence, d'une expérience universelle, et la fixe dans une figure conclusive, précisée, dynamisée, qui devient archétypale.
Tout est mouvement déterminé dans un ensemble axiomatique structuré. Il n'y a pas réellement de pont entre les figures, mais plutôt des sauts successifs. Toute figure est contenue dans un ensemble qui la conditionne, et discontinue dans sa définition graphique d'une structure du réel (bien qu'il n'y ait pas, en réalité, de moments isolables). Les symboles, par suite, se trouvent en rapport, non d'exclusion, mais de complémentarité. D'où une cohérence formelle, un enchaînement synchronique, dans des représentations schématiques apparemment sommaires. L'interdépendance communielle des symboles exprime une efficacité optimale.
Les structures symboliques idéographiques sont dérivées, toutes, par des transformations dynamiques, à partir du point, du vecteur et de la courbe, l'une des graphies étant perspective de l'autre. Cependant, il est à remarquer que toutes les alliances entre les figures ne sont pas possibles. Dans le prochain cahier, nous indiquerons les principaux symboles idéographiques et en exprimerons le sens qu'ils portent dans leur structure, et leur valeur, en accord avec toutes le modèle quantique théorique et les thèses exprimées dans les cahiers antérieurs.
Un signe idéographique n'est pas une schématisation froide de la réalité. C'est une maquette d'idée, un modèle, une clé, un point de départ vers la compréhension de la réalité et des structures universelles de vie. C'est une figure synthétique qui explicite l'essentiel d'une philosophie, d'une sagesse. L'abstraction symbolique est à la mesure exacte du meilleur de l'homme. Elle est l'aboutissement (et non le balbutiement) de l'intelligence cognitive rationnelle.

3 - La compréhension immédiate. Ecriture irréductible à la parole, qui décrit donc des relations structurales (et non des appellations), qui produit des significations cardinales, sur-réalisant la vérité, écriture résolvante d'un absolu instantané, le symbole idéographique est le mode idéal d'expression des connaissances. Il circonscrit un concept et le transcrit sans rien nommer. La compréhension est immédiate. Autant par intuition supra-rationnelle, sympathique, que par la pensée discursive, analytique, rationnelle. L'impact est puissamment ressenti car le monde structural des symboles est aussi réel que celui des objets. Il est inducteur d'effets émotionnels précis, par son effet de présence significative et probablement aussi par les ondes de forme dégagées par la structure formelle... Mais le pouvoir du signe est avant tout dans la portée qu'on lui accorde et dans l'intention qui le charge.
Le super-signe graphique idéographique, point-clé, récit des récits, avènement séquentiel arrêté, par sa présence étanche pluridimensionnelle, s'il est fini et fermé sur lui-même graphiquement, reste ouvert sur une signification précise aux prolongements multiples. Son champ n'est jamais clos. Il est dynamogénique, perpétuellement germinatif. Concentré de sens qui, par ses segments discursifs, exprime un invariant, il ouvre le champ de l'intelligence rationnelle. (Penser rationnellement c'est avant tout savoir schématiser.)
Pulsation perspective, cet échantillonnage chrono-spatial ou a-temporel, d'un caractère pertinent du réel, expression concrète d'un mouvement de pensée, par sa mise en évidence d'associations logiques universelles, détient la réalité dans sa présence, en saisissant, dans sa rigueur, le noyau essentiel d'un sens. Raccourci optique porteur de savoir, excédant la parole, un seul graphème idéographique est une source inépuisable de connaissances, qu'il serait presque impossible d'en transcrire la substance dans le langage courant. Relation d'universaux, chaque construction formelle ramassée, synthèse iconale (ou architecturale) actualisée, exprime la quintessence personnifiée d'un savoir précis, certes polyvalent dans ses prolongements, mais sans distorsion possible, et qui, sans échapper à la logique discursive, détermine une logique sur-réelle immédiate procédant d'abord de l'intuition pure mais analysée, disséquée, rationalisée.
Par la schématisation idéographique, il est même plus aisé de dire ce qui se trouve difficilement exprimable et représentable, l'ineffable conceptuel, le simultané, l'intemporel, l'espace de nulle part et de partout... L'indescriptible ne se communique que par signes - silencieux, concrétion graphique extensive, complète, non-partielle, qui clarifie, résume et formule, dans son silence plein, l'univers conceptuel structural et ses lois. 
Ainsi donc le signum idéographique se trouve-t-il avoir l'avantage d'être un aide-mémoire holophrastique formatif et particulièrement informatif, à toute échelle. Par sa concentration de sens, il grave son insertion actancielle dans le devenir éducationnel universel. Il exprime une conjonction conceptuelle universellement signifiante, abstraction faite de toute traduction phonématique. Il est ainsi compris par tous les peuples de la Terre quels que soient leurs idiomes. Certainement une des voies pour l'unification des peuples par l'intelligence du signe. (Garder en mémoire l'extension prise par les symboles universels tels que la notation musicale, la fortune des pictèmes suivants ☮, ☭, ☯, ☢, ♂ ♀, ☥, les émoticônes et autres smileys ☺, la figuration des pièces d'un jeu d'échecs ♘, les panneaux si prosaïques d'orientation ou d'interdiction ⚠, la notation astrologique ♋, les symboles mathématiques ∞, ∑, ∫, ou techniques ⌦, ⌘, ⏏, etc.) 

4 - Les métaphores architecturales et gestuelles

 D'autre part, par ce réseau spatial intégrant une axiomatique formelle dans des globalités dynamiques, mutuellement interprétatives, l'écriture devient finalité artistique. Et la spatialité scripturale se muera architecture ou gestualité (chorégraphique), représentations stylisées de la réalité en culturèmes fondamentaux, métaphores axiomatiques animant, marquant l'espace, défiant le temps. Qualité événementielle sociale de la connaissance.

a) – Le signum idéographique architectural est la reproduction volumique d'idéographies archétypales hautement signifiantes. Tout édifice reproduisant symboliquement une idéographie, inscrit le témoignage global du signifié dans les matériaux, les dimensions, l'ensemble et la succession des parties. L'architecture symboliste fait appel à une seule source, les lois, les universaux, qui fondent la réalité. D'où sa richesse éducationnelle. Pour nous, sans symbolisme, il n'est pas d'architecture. Sans symbolisme, l'architecture serait réduite à une technique du bâtiment, sans chaleur, sans portée, sans vie. 

b) - Le signum idéographique gestuel (ou chorégraphique) puise dans la gestuelle symbolique et reproduit les idéographies archétypales en des gestèmes pleinement signifiants (comme la danse sacrée en Indonésie, la danse des hommes-panthères en Afrique, la danse giratoire des derviches-tourneurs, voire une danse illustrant le Boléro de Ravel...). Sa ritualisation s'offre comme une redécouverte incessante de la portée des gestes identiques, mais intenses et constamment renouvelés, comme en amour. Notre devoir, déjà, est de réveiller en nous, de desceller les symboles oubliés ou profanés, et de les déployer. Leurs échos diront les secrets de la décisive expérience de l'homme et de l'univers.

IV - 8 - B - Le signum sténographique narratif

 La sténographie (de stenos, serré et graphein, écrire), est à reformuler comme étant un procédé d'écriture formé de glyphes singuliers, conventionnellement signifiants, qui sert à transcrire une articulation conceptuelle logique, - le monde étant un spectacle de relations. Elle est une des conséquences directes de l'idéographie. Le signum abréviatif, image sténographique, est un instantané unitaire, une segmentation circonstancielle fonctionnelle, qui reconstitue un mouvement par une désignation graphique ponctuelle elliptique qui qualifie et quantifie.
Cette fixation relative synthétique en un graphème unique ponctuel, lové sur son cheminement dynamique, implique une signification relationnelle incisive, une concrétion combinant connaissance et action, un sens qualitatif et quantitatif universellement reconnu et apprécie. Dynamisme du signum formel métaphorique - algèbre de la pensée rationnelle - elle sur-signifie les équivalences, les analogies, les alternances, les variations, et exprime une suite d'états phénoménaux pertinents, insérée dans une continuité logique évolutive. Ainsi la logique, par le signum, devient-elle réelle, perceptible. Les sténogrammes, symboles artificiels logiques universels, sont créés par accord social sur la base d'une grille signifiante (idéographique) qui définit et limite leur signification et leur interprétation syllogistique. 



IV - 9 - LECTURE ICONOLOGIQUE

 ET STRATÉGIES D'APPRENTISSAGE

À L'INTELLIGENCE DU RÉEL


IV - 9 - A - Par le signe-sève commence le savoir

L'enfant enregistre des faits et des expériences qu'il relie à des expressions signifiantes. Il procède d'abord par imitation, puis par la recherche des équivalences, et enfin par des substitutions ou par retouches successives. L'intelligence se précise par la distinction de plus en plus affinée des nuances.
Apprendre l'orthographe phonétique, c'est apprendre des signes in-sensés par eux-mêmes, pour arriver à un mot signifiant, au mot qui médiatise un sens plus ou moins aléatoire. Tandis qu'apprendre un caractère organographique ou symbolique, c'est apprendre directement, saisir immédiatement la réalité par sa représentation logique. Car chaque symbole est un foyer de sens défini, universellement exact. Ce qui nous introduit à une pédagogie qui échappe aux limitations linguistiques...
Notons ici que les enfants (l'expérience a porté sur des enfants âgés de cinq à neuf ans) reconnaissent beaucoup plus facilement et immédiatement les caractères idéographiques sténographiques possédant un sens concret que les mots composés de caractères alphabétiques. L'assimilation a été prouvée être bien plus rapide et profonde que celle de l'écriture alphabétique. Les enfants comprennent plus rapidement dans le silence éloquent du signe. Son intelligibilité élémentaire est vive, effective, sûre et universelle. Chaque graphème est pleinement signifiant et n'a même pas besoin d'être explicité par une modulation vocale.
Le dessin est immédiatement accessible dès la première lecture. Le déchiffrement actif des codes organographiques et symboliques, par l'acte perceptif des sens, éclaire la nature d'une relation, en dégage le sens et en révèle la structure profonde, identifiant les affinités centrées et les corrélations. La puissance analytique des valeurs investies dans ces signaux est exceptionnelle. Elle saisit avec exactitude les relations qu'expriment ces foyers d'évidence extraits du tissu métaphorique connotant les universaux de structure, les innombrables liens qui tissent le devenir. Le symbole est une réalité emblématique agissante.

L'intelligence active des symboles, par l'enchaînement discursif, explicatif, des signifiances, en fait l'expression conceptuelle privilégiée qui, dans une rigueur descriptive concertante et plus éloquente que tous les discours, condense d'inexprimables expériences vécues et les concepts les plus élaborés... Le rythme iconal aimantant le sens, l'activité de déchiffrement du corpus graphique abolit temps et espace dans une compréhension instantanée des relations sans aucun pouvoir d'aliénation. Le signe étant prétexte à interrogation, sa lecture est une intensification permanente de soi. Intégrant la signification des contenus, la lecture est une résolution communielle, fusionnelle. On en maîtrise la pratique par paliers successifs. La force de pensée croît en fonction de la conscience des structures.
Le regard lecteur traverse le sigle vers le sens. (Lire excède le voir.) Il épelle lettre par lettre, signe par signe, sans chercher à prononcer. La coordonnée, résultat des parties, est révélatoire. Chaque détail révèle un sens. La re-connaissance délie le nœud, accédant au sens, y recueillant une chaude évidence. Cette reconnaissance est toujours immédiatement effectuée, jamais différée. Le balayage est avide (il ne s'exerce pas à vide.) Le regard donc traverse, libère le sens, vivifie le symbole. Il le prend, le comprend, l'intègre.
De la rencontre regard-signe, naît le sens. Et ce sens s'accroît de sa mémoire (devenue iconothèque), chaque signe renvoyant à un champ de savoir qu'il vérifie ou augmente par les analogies iconales générées. La lecture s'intensifie à mesure que l'intelligence croît. Et le surgissement spontané de relations nouvelles s'impose à l'attention de l'enfant éveillé. La lexie intégrale ou l'itération sélective de sens (par analogies conductrices), les démarches interprétatives varient suivant les motivations et les orientations subjectives du lecteur-déchiffreur. En définitive, chacun est destinateur et destinataire de son propre message.

Le chercheur n'admet rien qu'il ne puisse déchiffrer. Il recherche les correspondances jusqu'à la satisfaction complète de son intelligence des relations. Il vérifie constamment l'efficience évocatrice du signe par une analyse réflexive, approche graduelle qui dé-couvre les corrélations organiques, les concordances, les rapports mutuels les relations constitutives logiques, les compatibilités, les variations, les propriétés projectives, bref toutes les conditions implicites et explicites. Il confronte les schématisations, les gradations, les ascendances, suivant le contexte situationnel, définissant le champ de validité du signe et sa valeur d'adhérence à la réalité qu'il connaît préalablement. L'effort de déchiffrement est l'honneur de l'homme.
Il n'y a pas de secrets. C'est l'ignorance et la paresse de ceux qui ne savent pas lire ou qui refusent l'effort de lire (une formule chimique, par exemple) qui fait le secret et les mystères. Le symbole étant accessible à tous, en tout lieu, à tout moment, et pouvant être lu et compris par les gens parlant des langues différentes, il n'y aurait plus de justification à l'ignorance... L'émergence de la culture unitaire est coextensive au langage organographique et symboliste, qui sont l'expression de la connaissance précise de la réalité, ainsi que d'une sagesse, d'une éthique de vie.
La compréhension du langage organographique et idéographique symboliste est le premier pas essentiel dans l'expérience de naissance à la totalité. Le symbole est matière à réflexion et expérience vécue de la pensée rationnelle, fondement de la restructuration intellective de l'univers. Le symbole est relais qui ouvre à la maîtrise opérationnelle du réel par l'apprentissage direct du réel.

IV - 9 - B - Le dynamisme lecture-écriture

 La lecture de l'écriture idéographique et plus spécialement organographique et organigrammatique, permet au lecteur averti, informé, aspirant à la maîtrise de la réalité, d'avoir prise sur le monde phénoménal à sa portée. Elle est dévoilement d'un savoir absolu, introduction à l'expérience du monde phénoménal. Le geste organographique, vocal ou manuscrit, délie un sens exact, la loi structurale du référent.
C'est pourquoi le lecteur ne se reconnaîtra pas comme consommateur passif de signifiances, mais comme un co-producteur de sens. La lecture idéographique et organographique est ré-écriture du monde, reformulation, réitération. La vue nomme et donne vie et sens. La lecture est inséparable de la calligraphie. La lecture est déchiffrement, détermination identifiante rigoureuse qui reconnaît la naturalité du référent signifié. Par la lecture stéréoscopique et dans les deux sens, le lecteur parcourt tous les sens de l'engramme, résolvant les valeurs par une tension soutenue de la pensée.
Les écritures idéographiques et organographiques sont plus propices à la lecture immédiatement signifiante que tous les systèmes alphabétiques. La reconnaissance (rencontre) du signum idéographique (indicatif) est immédiate par son impact visuel. Sa prégnance iconale est très élevée. La lecture (déduction visuelle dès le premier regard) révèle un sens précis fondé. Par la réécriture mentale, on le retient facilement et on le classe selon un critère défini d'après le répertoire universel qu'on s'est établi. Plein visible, immédiatement perceptible, ce signum n'a pas besoin de traduction, d'adaptation littérale et il ne déshabitue pas à l'exercice de la mémoire. Au contraire, il la sollicite bien plus facilement. Remarquez dans quelle mesure les symboles prosaïques qui s'expriment sur l'Internet sont universellement compris et immédiatement adoptés (comme les pictèmes de Facebook, Twitter, Wikipédia, Apple, Windows ou Google Maps...).
L'apprentissage de ces écritures est l'apprentissage de l'intelligence ouverte à la connaissance vraie, complète. Apprendre un nouvel engramme, afin de compléter son répertoire cognitif, c'est saisir justement et comprendre une nouvelle expérience. L'apprenti explore ainsi la réalité selon ses propres perspectives cognitives et la transcrit, mais sans épuiser le sens de l'engramme - qui ne se livre qu'au fur et à mesure que les niveaux cognitifs s'élargissent. Ainsi l'apprenti qui se pose devant le signe se remet-il constamment en question. Il sait autant qu'il sait lire et écrire.
L'art de la calligraphie devient, par conséquent, une discipline scientifique rigoureuse et un moyen de perfection intellectuelle. Une formule chimique requiert une qualification rigoureuse pour pouvoir être transcrite et comprise intégralement. Rappelons entre parenthèses qu'on ne crée qu'exceptionnellement de nouveaux sens. On trouve (ou retrouve) de nouvelles relations...
L'engramme vit par l'homme. Mais également, la rationalité connaissante de l'homme se nourrit du signum qu'elle comprend et dont elle saisit la circulation signifiante. L'intellection s'enrichit ainsi sans cesse des résultats de ses propres expérience graphiques. Les écritures idéographique, corrélat du regard, et organographique, corrélat de l'intelligence cognitive rationnelle, sont les plus incisifs des moyens de communication. L'analogique et le discursif se rejoignent. Acte logique, ordonnateur, instance analytique de l'intellection rationnelle, la lecture-écriture ouvre les vastes horizons de la connaissance. Par cet art à signes motivés, tout devient transcriptible et prononçable. Et l'engramme juste définit une pensée juste.
Pour conclure, dessinons la limitation inhérente au langage et à l'écriture. Comme le blanc est la résolution des couleurs, c'est le silence qui est la résolution de tous les langages. Le seul dire absolument efficace reste le silence. Par silence, nous voulons signifier le pouvoir de la pensée composée de très hautes fréquences qui sous-tendent et dirigent toute action, quelle que soit la distance. Le silence est riche de toutes les possibilités de la parole.

                                                                                                                        

LIENS et AXES de RECHERCHE pour aller plus loin



L'excellent dictionnaire en ligne : Dictionnaire.Reverso.net

                                                                                                                         

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire